Festival du dessin d’Arles

Collège Henri IV ou Lycée Napoléon avec ses dépendances et constructions voisines par Charles Meryon - 1864 - BnF, département des Estampes et de la photographie

Pour sa deuxième édition, le Festival du dessin d’Arles met à l’honneur Tomi Ungerer et présente à travers la ville les œuvres de 43 dessinateurs de toutes époques. La BnF, partenaire de l’événement, prête plusieurs pièces majeures extraites des collections du département des Estampes et de la photographie.

Il est des collaborations éditoriales fructueuses qui durent et prennent au fil du temps des formes multiples, à l’image de celle qui lie Vera Michalski, présidente du groupe Libella et de la Fondation Jan Michalski, et Frédéric Pajak, écrivain, dessinateur et éditeur, qui a l’an dernier donné naissance au Festival du dessin d’Arles. Sollicitée en amont de la première édition, la BnF avait prêté des dessins de Victor Hugo, dont certains n’avaient jamais été montrés ni publiés. Cette année, le partenariat entre le Festival et la Bibliothèque se traduit par le prêt de gravures à l’eau-forte de Martial Potémont (1827-1883) et Charles Meryon (1821-1868), tous deux représentants d’un Paris ancien, celui d’avant travaux du baron Haussmann, puis celui du siège et de la Commune de Paris. D’apparence très réaliste, ces représentations de la capitale répondent aussi à un idéal poétique et uchronique de leurs auteurs. Potémont mêle au dessin in situ et à la photographie des détails disparus qu’il reprend de gravures anciennes. Meryon, de son côté, apporte des éléments fantastiques à ses compositions : une vue panoramique très réaliste et détaillée du quartier de la Montagne Sainte-Geneviève, avec le collège Henri IV au premier plan, fait ainsi place à un arrière-plan de montagne et de mer, rappelant que l’artiste était aussi navigateur.

Les œuvres de Gourmelin (1920-2011) qui complètent ce prêt sont d’une toute autre nature. Le choix s’est porté sur des dessins d’humour, de presse et des dessins fantastiques destinés à illustrer des romans de Claude Klotz et Lovecraft. Gourmelin fait partie de la nouvelle vague des dessinateurs d’humour qui, prenant le pas de Siné, Topor, Gébé, Cardon et quelques autres, s’est abattue sur la presse des années 1970. Ces œuvres, prêtées par le département des Estampes et de la photographie, seront exposées aux côtés de celles d’une quarantaine d’autres artistes de renom, de Giacometti à Vicky Fisher en passant par Goossens, Kiki Picasso ou Gus Bofa.