De Ptolémée à Google Maps

Depuis sa réouverture en 2022, le site Richelieu a renoué avec la tradition des cours publics sur les collections initiés par la Bibliothèque à la Révolution. Outre la numismatique et l’archéologie, la cartographie fait partie des disciplines enseignées à partir des très riches fonds conservés au département des Cartes et plans.
 
Carte curieuse et instructive représentant les accidents physiques du globe terrestre - 1828 - BnF, département des Cartes et plans

 

Depuis la création du département des Cartes et plans en 1828, la Bibliothèque nationale de France s’est progressivement affirmée comme un lieu majeur d’élaboration des savoirs sur la représentation de l’espace. Elle est aujourd’hui détentrice d’une des grandes collections mondiales de cartes, qui depuis les origines s’est voulue ouverte à tous. Proposer un cycle d’initiation pluriannuel sur l’histoire de la représentation de la Terre et du ciel et retracer la constitution de ces connaissances, était une manière d’élargir son public et d’offrir un accès renouvelé aux collections patrimoniales, qui s’inscrit dans une complémentarité avec le musée et les salles de lecture du site Richelieu. 

Le dessous des cartes

Mappemondes, atlas, globes, cartes et plans à toutes les échelles exercent un véritable pouvoir de fascination. D’où vient cette emprise ? Pourquoi dresse-t-on des cartes depuis la nuit des temps ? À quels besoins et usages répondent-elles ? Qui en sont les auteurs ? Autant de questions auxquelles le département des Cartes et plans s’est proposé de répondre en offrant une série de conférences, qui soit tout à la fois diachronique et thématique, mêlant informations sur les techniques cartographiques et histoire des représentations du monde. La première saison, qui a rencontré un indéniable succès, a brossé à grands traits, de l’Antiquité à l’Époque moderne, les grandes évolutions et domaines d’application de la cartographie : figuration de l’espace au Moyen Âge, essor de la cosmographie à la Renaissance, cartes des mers et océans à l’ère des explorations, cartes et art militaire du Grand Siècle au XIXe siècle. 

Lire le monde autrement

Une deuxième saison, au premier semestre 2024, la prolonge par des approfondissements successifs : figurations de l’espace urbain (XVIe-XVIIIe siècles), cartographies imaginaires (XVIe-XXe siècles), cartes et exploration terrestre (XIXe siècle), mise en carte des données statistiques (XIXe siècle). La troisième saison, en 2025, pourrait se focaliser sur le temps présent et explorer les problématiques nouvelles auxquelles la cartographie est confrontée : questions écologiques, décentrement géopolitique du monde, impact du numérique sur la perception de l’espace, spatialisation de grandes masses de données qui nous fait lire le monde autrement. En complément, le département des Cartes et plans propose au public des visites thématiques autour de ses collections, qui permettent d’articuler et de souligner la porosité entre les savoirs et les fonds conservés à la BnF.

Ainsi conservateurs, chercheurs et universitaires partagent les fruits de la recherche sur l’histoire du médium cartographique. Rare hier, omniprésente et sur tous les écrans aujourd’hui, la carte ne cesse de gagner en force et puissance comme instrument de navigation, de représentation ou d’analyse scientifique et d’irriguer, à travers la diversité de ses usages, des pans entiers des sciences et de la vie en société.   

 

Plus d’information sur le cycle de conférences sur l’Histoire de la cartographie

Catherine Hofmann

Article paru dans Chroniques n°100, janvier-mars 2024