Marceline Desbordes-Valmore - Bibliographie

Née à Douai en 1786 dans une famille d’artisans qui sera ruinée par la Révolution, Marceline Desbordes est emmenée en 1801 en Guadeloupe par sa mère à la recherche d’une meilleure fortune. En 1803, sa mère y meurt de la fièvre jaune, provoquant le retour de Marceline Desbordes en métropole. On peut lire dans son œuvre – et en premier lieu dans le titre du recueil de nouvelles qu’elle publiera en 1821, Les Veillées des Antilles – l’écho de cet exil loin de la terre de l’enfance. Elle se lance à son retour dans une carrière de cantatrice et de comédienne qui lui apporte une culture littéraire et une technicité en matière de rythme et de versification que son éducation modeste ne lui avait pas permis d’acquérir. Après la mort précoce de deux enfants naturels, elle épouse l’acteur Prosper Valmore en 1817. L’année suivante est encore marquée par la perte en bas âge de sa fille Junie.

En 1819, elle publie un premier recueil poétique, Élégies, Marie et Romances, puis l’année suivante les Poésies de Mme Desbordes-Valmore. Ces recueils, dont le caractère novateur sera progressivement oublié au profit des Méditations poétiques de Lamartine, également publiées en 1820, font de Marceline Desbordes-Valmore une pionnière de la poésie romantique. Elle publie par la suite plusieurs autres recueils, également caractérisés par leur lyrisme élégiaque et une certaine inventivité formelle, parmi lesquels Les Pleurs (1833) ; Pauvres Fleurs (1839) ; Bouquets et Prières (1843). Elle subit de nouveau la perte de ses deux filles, emportées successivement par la maladie en 1846 et en 1853. En 1860, un dernier recueil poétique sera publié à titre posthume, Poésies inédites. Le sens de la musicalité qui les caractérise vaudra aux poèmes de Marceline Desbordes-Valmore de très nombreuses mises en musique.

L’œuvre de Marceline Desbordes-Valmore n’est pas seulement celle du lyrisme élégiaque : elle est également traversée par la dénonciation de l’injustice, celle de la révolte des Canuts à Lyon, de l’esclavage aux Antilles et de la misère. Si c’est surtout son œuvre poétique qui vaut à Marceline Desbordes-Valmore la reconnaissance de ses contemporains – parmi lesquels Baudelaire et Verlaine – elle a également produit une œuvre en prose importante. Avec L’atelier d’un peintre : scènes de la vie privée, publié en 1833, elle aborde le sujet de la femme artiste. Avec Violette (1839), Huit femmes (1845) ou encore Domenica (1855), elle met en avant ses personnages féminins.

Marceline Desbordes-Valmore participe enfin au fort développement de la littérature enfantine de son époque avec plusieurs publications, telles que À mes jeunes amis : Album du jeune âge (1830) ou encore Les Anges de la famille (1849). Malgré le succès rencontré de son vivant et au-delà, l’importance de son œuvre sera progressivement minorée et réduite à la portion congrue dans les manuels scolaires, avant que les travaux de recherche menés à la fin du XXe siècle ne lui rendent justice.

 

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