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Le Schéma numérique 2016 de la BnF
Ce document rend visible la transformation, en 2010-2015, non seulement des missions mais aussi des modalités de travail et même de l’identité de la Bibliothèque. La notion de numérique fait elle-même référence à différents registres: elle recouvre des outils, des dispositifs et des infrastructures, mais aussi des valeurs, des services, des objets et des usages. L’ensemble est organisé autour de six axes qui ont été définis en fonction des missions clés de la BnF. Ils s’attachent aussi bien aux relations avec les usagers et les partenaires qu’à l’organisation interne de la Bibliothèque.
Les six axes du schéma 2016
À l’heure où le public s’attend à trouver sur la toile, en un clic, la totalité de la production éditoriale passée et présente, le numérique est un enjeu stratégique pour la diffusion des savoirs et la démocratisation de la culture.
Pour une bibliothèque nationale, il se traduit par la nécessité de constituer une collection patrimoniale numérique de référence, sans discontinuité entre les documents nativement numériques et les fonds plus anciens, afin que l’ensemble de ces ressources soient facilement accessibles à tous, aujourd’hui comme demain.
L’expertise séculaire développée par les bibliothèques dans le traitement des collections s’applique particulièrement dans deux domaines, vécus comme le cœur de métier des bibliothécaires : le signalement, c’est-à-dire l’ensemble des techniques permettant d’identifier, de décrire et de trouver un document, et la conservation.
À l’heure du numérique, la BnF doit, pour mener à bien les missions de conservation et de diffusion du patrimoine dont elle a la charge, développer et parfois réinventer cette expertise en l’appliquant à de nouveaux objets, de nouveaux supports, de nouveaux usages.
Gallica figure parmi les premières bibliothèques numériques du monde. L’audience et la satisfaction des utilisateurs sont au rendez-vous ; Gallica et data.bnf.fr ont d’ailleurs obtenu en 2013 le prix de l’innovation décerné par les bibliothèques de l’université de Stanford. Il n’en reste pas moins que le défi du numérique se pose aussi à la BnF dans le domaine de sa mission de diffusion et de mise en valeur des connaissances. Il interroge la relation entre les services offerts sur place et ceux qui se déclinent en ligne, conduit à repenser les modalités de la médiation et de l’accompagnement à travers de nouveaux outils, invite à conquérir de nouveaux territoires, notamment au travers des réseaux sociaux.
En 2015, la BnF a lancé un chantier de dynamisation de sa politique des publics, avec pour objectif d’aller au-devant de ses différents publics, dans un esprit d’ouverture et de partage, afin de leur offrir une expérience positive, enrichissante et adaptée. Cette stratégie se décline dans le numérique, sur place comme à distance.
Grâce au numérique, la Bibliothèque nationale de France fait de son exceptionnel patrimoine un instrument de dialogue entre les territoires et entre les cultures. L’expertise unique qu’elle a su développer dans la production, la collecte, le traitement et la conservation des collections numériques lui permet de jouer un rôle de premier plan dans l’activité scientifique et technique internationale en développant des partenariats avec d’autres établissements culturels à travers le monde, dans l’espace francophone en particulier.
Grâce à une politique de coopération nationale dynamique, la BnF contribue à la mise en commun des ressources documentaires des bibliothèques françaises et assure l’animation d’un vaste réseau d’établissements partenaires de programmes de numérisation et de signalement (conversions rétrospectives, catalogage, recensement de fonds, etc.).
La BnF mène enfin une politique de recherche ambitieuse qui participe de son rayonnement national, européen et international.
L’essor du numérique dans la première décennie du XXIe siècle s’est accompagné, à la BnF, d’un véritable changement d’échelle. Avec la numérisation de masse, le nombre de documents numérisés a été multiplié par dix entre 2007 et 2015.
Dans le même temps, les archives de l’internet, qui représentaient seulement 16 téraoctets de données en 2005, ont également connu une forte progression (180 téraoctets fin 2009 et 668 téraoctets fin 2015).
Jusqu’au milieu des années 2000, le numérique représentait pour la BnF un terrain d’exploration et d’expérimentations diverses, qui a vu la montée en puissance de Gallica et la naissance de SPAR ainsi que des archives du web.
L’établissement a ensuite connu une phase d’implantation du numérique dans l’organisation, qui a progressivement touché tous les services et tous les métiers : la Bibliothèque, à l’instar de tous les protagonistes de la sphère culturelle, a connu sa transition numérique.
La continuité de cette dynamique de changement est soutenue par la mobilisation de moyens et de compétences, en particulier dans le domaine de la formation et de l’innovation.
Réalisé grâce à la collaboration de plus de 100 contributeurs internes et tourné vers l’avenir, ce document reflète et alimente également la dynamique d’innovation de l’établissement en lien avec ses publics et ses partenaires. S’esquisse une ambition numérique qui répond aux enjeux des années 2010 en matière d’accueil, d’adaptation, de développement de savoir-faire de référence, ou encore d’inscription dans une économie du savoir évolutive. Une vision d’avenir offre un écho à cette ambition : dans le tableau qu’elle dresse, Gallica est le creuset de tous les savoirs et de tous les publics, les données sont produites et partagées selon une logique collaborative et selon un principe d’ouverture, et des outils de coopération plus nombreux favorisent toujours davantage la mutualisation des ressources.