Actualités du catalogue nº 55 (décembre 2022)
À la Une – Enquêtes publiques à venir sur le code RDA-FR : participez !
Cet automne 2022, plusieurs chapitres du code RDA-FR vont faire l’objet d’une enquête publique avant publication. Certains professionnels hésitent parfois à répondre à de telles enquêtes, s’estimant peu légitimes par rapport au travail fourni par les membres des groupes de normalisation. Ces retours extérieurs sont en réalité précieux pour les groupes qui ont travaillé plusieurs années à élaborer ces nouvelles règles et ont acquis une grande familiarité avec leur rédaction et leur organisation : l’enquête publique est une étape clé pour vérifier l’adéquation de ces règles aux besoins de différentes bibliothèques et fournir aux groupes de travail des éléments permettant de les améliorer encore. C’est par exemple l’occasion de relever des formulations imprécises ou d’éventuelles incohérences, voire certains manques ou oublis. Lors des deux dernières enquêtes publiques, qui portaient respectivement sur les chapitres 23 à 26 Enregistrement des relations entre œuvres, entre expressions, entre expressions et œuvres et sur le chapitre 11 Identification des collectivités, la totalité des remarques formulées ont ainsi été prises en compte par les groupes de travail.
Les chapitres soumis à enquête publique cet automne sont :
Chapitre 9 : Identification des personnes et de leurs identités publiques. Il s’agit de la révision du chapitre publié en 2017, rendue nécessaire pour prendre en compte la nouvelle définition de l’entité Personne dans le modèle IFLA LRM, beaucoup plus restrictive que celle qui prévalait auparavant.
Chapitres 5 et 6 : Identification des œuvres et des expressions. Ces deux chapitres ont également été publiés en 2017 et il s’agit non seulement d’y répercuter dans RDA-FR les nouveautés introduites par le modèle IFLA LRM mais aussi de combler certaines lacunes constatées dans la pratique. En articulation avec ces chapitres, deux parties spécialisées dans des catégories spécifiques d’œuvres vont également être soumises à enquête :
7.1 : Instructions supplémentaires sur les œuvres et expressions textuelles, et notamment juridiques ;
7.2 : Instructions supplémentaires sur les œuvres et expressions musicales.
Chapitre 12 : Identification des lieux. Ce nouveau chapitre du code RDA-FR permettra une identification unifiée des lieux et devrait mettre fin à deux pratiques concurrentes, entre les règles issues de Rameau et celles de la norme NF Z 44-081 Forme et structure des vedettes noms géographiques.
Le lancement de chaque enquête fait l’objet d’une brève sur le site de la Transition bibliographique, avec un lien vers le texte soumis à enquête et le formulaire de réponse. Merci de vos contributions !
Focus – Quel avenir pour les normes bibliographiques de l’IFLA ?
Il importe de les maintenir et pour cela de les adapter aux contradictions désormais posées à la notion d’interopérabilité internationale : autant les possibilités et les outils de partage de données sont renforcés, autant pratiques, producteurs de données et offres normatives se sont multipliées.
Les normes de l’IFLA ont évolué depuis la publication du modèle conceptuel IFLA LRM. La section de Catalogage de l’IFLA a cette année décidé de lancer une refonte structurelle des Principes Internationaux de catalogage. Le modèle conceptuel LRMoo (orienté objet) entre quant à lui dans les dernières phases de développement, pour une consultation internationale prévue d’ici la fin de l’année.
Mais, il convient d’accélérer le mouvement et de lui donner davantage de cohérence. La section Catalogage a donc soumis au Comité des normes (organe chargé de coordonner le travail normatif de l’IFLA) la proposition de constituer un groupe de travail, sur une durée d’un an, qui sera chargé de lui soumettre des recommandations sur trois enjeux :
- Comment l’IFLA devrait-elle prendre en compte, d’une manière plus systématique, la question des identifiants internationaux non spécifiques aux bibliothèques (ISNI, ISAN…) comme outil de partage de données ?
- Comment l’IFLA devrait-elle être utile aux bibliothèques pour accompagner l’évolution progressive et raisonnée du métier de catalogueur, au sens large du terme ?
- Comment l’IFLA devrait-elle avoir une approche intégrée et cohérente sur l’évolution de ses propres normes bibliographiques prises dans leur ensemble, et non plus en silo, chacune dans son coin ?
Cette proposition a été acceptée sur son principe. Un groupe de travail doit désormais se mettre en place afin de présenter des recommandations au Comité des normes de l’IFLA, d’ici le congrès d’août 2023 qui se tiendra à Rotterdam.
Veille catalogue – L’ISSN, un vecteur de coopération essentiel
Plusieurs réalisations sont venues consolider ce « cercle vertueux: » ces derniers mois :
- L’export direct vers le Sudoc des notices ISSN de titres français produites par la BnF, lesquelles étaient précédemment récupérées par l’Abes via le Registre international de l’ISSN.
- La formalisation d’un partenariat entre le Centre ISSN France et le Réseau Mir@bel afin d’identifier les ressources continues dématérialisées proposant un accès libre au texte intégral.
- La création dans l’interface du Catalogue général de la BnF de liens renvoyant vers ces autres bases :
Cette dernière initiative permet non seulement la consultation d’informations complémentaires par l’utilisateur de l’une ou l’autre des bases, mais aussi l’amélioration de la qualité des métadonnées, puisque cette possibilité de rebond facilite le repérage d’anomalies ou de mises à jour à effectuer. Elle s’ajoute à d’autres exemples de coopération entre la BnF et le Réseau de l’Enseignement supérieur et de la recherche, comme l’export de données relatives aux périodiques numérisés dans Gallica vers BACON (Base de connaissance nationale) ou encore le signalement dans le catalogue Sudoc des périodiques figurant dans les collections de la BnF.
Trois questions à… Yves Desrichard sur les ressources continues
Yves Desrichard, responsable du service des Ressources continues à l’Abes de 2017 à 2022, expose les spécificités de ce type de ressources, ainsi que la force du modèle coopératif du réseau du Sudoc-PS et des nouvelles modalités d’échange des données avec la BnF.
Quelles sont les spécificités des ressources continues, domaine dont vous étiez responsable à l’Abes ?
Une fameuse antienne veut que « cataloguer une ressource continue, c’est comme essayer d’attraper une antilope au galop ». De fait, les données de catalogage des ressources continues sont sujettes à beaucoup de variations (périodicité, titre, éditeur, directeur de publication…) qui ne permettent pas d’envisager leur catalogage comme « figé une fois pour toutes », obligeant les catalogueurs à une veille constante. De plus, les ressources continues ont souvent une histoire bibliographique complexe (elles ont des suppléments, elles fusionnent, etc.) dont il faut rendre compte par des liens spécifiques entre notices.
Ces contraintes, déjà aiguës pour les ressources imprimées, le sont plus encore pour les ressources en ligne, qui sont par ailleurs sujettes à d’importantes variations, notamment en termes d’accès. De plus, les ressources continues en ligne incluent des ressources complexes, comme les « ressources intégratrices », sites web, blogs, bases de données, etc. qui, par définition ou presque, ne sont jamais figées dans le temps.
Vous avez été un élément moteur du « cercle vertueux » des données. Quelle est, au-delà de la contribution des quatre institutions impliquées, la force du modèle de coopération propre au réseau Sudoc-PS ?
Outre les bibliothèques de l’enseignement supérieur, le réseau Sudoc-PS intègre tous les types d’établissement documentaire, permettant une très grande variété pour ce qui est des collections de ressources continues, de collections anciennes peu valorisées – voire inconnues – présentes dans les services d’archives, les musées, les grandes bibliothèques municipales, etc. jusqu’aux reproductions numériques et autres ressources en ligne.
De plus, paradoxalement mais selon la volonté des concepteurs du réseau mis en place il y a près de quarante ans, l’Abes, quoique gestionnaire du réseau, ne participe que de manière résiduelle à la gestion des données. Celle-ci s’établit directement entre les établissements concernés et les centres du réseau ISSN, avec le passage obligatoire par les responsables de centres du réseau du Sudoc-PS, qui assurent un contrôle bibliographique sans être en lien hiérarchique avec l’Abes.
Depuis le 1er janvier 2022, l’Abes importe les notices de ressources continues sous responsabilité du Centre ISSN France directement de la BnF. Quels sont les avantages de ce nouveau circuit ?
La récupération directe des notices de ressources continues créées et modifiées par la BnF, et notamment par le centre ISSN France, permet de raccourcir les délais inhérents au détour préalable par le Registre international de l’ISSN. Une fois validées, les corrections et mises à jour demandées par les réseaux Sudoc et Sudoc-PS sont ainsi plus rapidement visibles dans le catalogue collectif, et ce alors que les demandes vers la BnF représentent plus de la moitié des demandes formulées via l’outil CIDEMIS (Circuit dématérialisé des demandes ISSN) développé par l’Abes.
De plus, un certain nombre d’informations qui n’étaient pas exportées de la BnF vers le Registre international (et donc pas importées dans le Sudoc) sont présentes dans les notices exportées directement par la BnF, notamment certaines notes ou résumés. On peut penser aussi que la simplification du flux facilitera à terme la mise en œuvre de la Transition bibliographique.
Enfin, et c’est loin d’être négligeable, les données, qui étaient paradoxalement payantes en transitant par le Centre international de l’ISSN avec lequel l’Abes est liée par un marché de fourniture de notices, deviennent gratuites, tout en pouvant être exposées en totalité, sans les restrictions précédentes. Attention cependant de noter que cette ouverture ne concerne que les notices créées ou modifiées depuis le 1er janvier 2022 : les effets ne s’en feront sentir que progressivement dans l’exposition des données de ressources continues du Sudoc.
Le saviez-vous ? – Le Centre d’aide sur la réutilisation des données a été mis à jour pour mieux vous réorienter
Le Centre d’aide sur la récupération des données de la BnF a été mis à jour pour répondre aux questions les plus fréquemment posées et refléter les évolutions de l’offre de services (disparition du panier de notices au profit du service « Mes références »). Trois thématiques principales y sont présentées.
- La première section regroupe les informations portant sur les formats de diffusion de la BnF (Intermarc et Unimarc) et sur l’encodage des caractères. Y sont en particulier détaillées l’articulation entre le format Unimarc défini par l’IFLA, sa traduction française par le Comité français Unimarc (CfU) et son implémentation dans les données de la BnF.
- La deuxième section apporte des éléments d’aide à la sélection des données. Elle apporte notamment des informations sur les modalités d’identification et de récupération de corpus spécifiques tels que les pré-notices, les documents audiovisuels dématérialisés, les notices disposant d’images de couverture ou encore les instruments de recherche du catalogue BnF Archives et manuscrits (BAM).
- Enfin la troisième section porte sur les produits et services permettant de récupérer des données. En plus d’informations facilitant l’utilisation des services proposés par la BnF, on y trouve notamment des éléments sur l’utilisation de Zotero dans le Catalogue général.
L’adresse coordination-bibliographique@bnf.fr reste à votre disposition pour répondre à vos questions. Les chercheurs désirant un accompagnement personnalisé sur les données de la BnF peuvent également contacter le BnF DataLab.
En pratique – Quand les films retrouvent leurs réalisateurs, les données d’autorité gagnent en qualité !
8 024 notices de films ont été enrichies dans le Catalogue général de la BnF par l’ajout de liens aux notices d’autorité des réalisateurs lorsque ces derniers sont identifiés. Elles ont également été complétées par leur date de sortie en France, leur identifiant international ISAN et, parfois, des liens aux notices d’œuvres adaptées de ces films.
Ainsi la notice du film Germinal de 1913 s’est vue enrichie de 3 liens : l’un à la notice du réalisateur Albert Capellani, l’autre à la notice du roman éponyme d’Emile Zola, enfin un autre à la notice de l’œuvre musicale d’Olivier Benoît composée en 2004 pour accompagner le film.
Cela représente l’aboutissement d’un travail minutieux d’identification et de recherche. En décembre 2013, 23 500 notices de spectacle typées « film » ont été converties en notices d’autorité Titres, dont 10 864 demeuraient sans réalisateur. Au terme du chantier, 2 840 notices n’ont pas pu être enrichies, le tournage des films correspondant n’étant pas attesté. En outre, 3 300 films du cinéma muet se rapportant à des réalisateurs inconnus ont été signalés comme anonymes. Ce chantier participe à une meilleure visibilité des films dans la perspective d’un catalogue centré sur la notion d’œuvre, sur des identifiants internationaux permettant l’échange de données avec des tiers et sur des relations structurées. Il s’inscrit donc dans l’évolution stratégique des données de la BnF, de data.bnf.fr à l’outil de production de métadonnées en cours de développement Noemi .
Publications
RDA-FR : publication du chapitre 11 consacré à l’identification des collectivités
Le chapitre 11 de la Section 3 du code de catalogage RDA-FR est consacré à l’identification et à la description des instances de l’entité Collectivité définie par le modèle IFLA LRM. Ce chapitre fournit les critères d’identification d’une collectivité distincte, des recommandations détaillées sur le choix et l’enregistrement des noms et autres attributs d’identification d’une collectivité et des instructions précises sur la construction des points d’accès représentant des collectivités. Il est complété par un index présentant tous les paragraphes de l’ensemble du chapitre comportant les instructions relatives à des sujets particuliers.
Rédigé par le sous-groupe Collectivités du groupe Normalisation de la Transition bibliographique, qui réunit des experts de plusieurs secteurs du domaine de l’information et de la documentation, le texte offre la garantie de l’adoption large des recommandations de RDA-FR en matière de choix de traitement pour les collectivités.
Rencontres
7e journée professionnelle du groupe Systèmes & Données de la Transition bibliographique (25 novembre 2022)
Intitulé « Faites vos jeux ! Associez notices d’entités, UNIMARC, IFLA LRM », ce rendez-vous a offert l’occasion de présenter en avant-première un jeu de données expérimentales conforme à la modélisation IFLA LRM et dans un format UNIMARC. L’objectif est de faciliter la prise en main par les professionnels, notamment dans le cadre de tests d’intégration de ces données et de développement d’un catalogue par entités, tant pour les interfaces professionnelles que publiques. Consulter les enregistrements et les présentations sur le site de la Transition bibliographique.
En chiffres
Volumétrie du Catalogue général de la BnF au 30 septembre 2022 :
- 15 260 438 notices bibliographiques ;
- 5 951 667 notices d’autorité, dont 3 239 836 diffusables.
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