Dès 1975, les Nations Unies organisent quatre conférences mondiales sur les femmes. Celle de 1995, organisée à Beijing, marque un tournant pour l’égalité des sexes. La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés à l’unanimité par 189 pays, se révèlent être un important programme politique pour l’autonomisation des femmes. Les gouvernements y reconnaissent que « l’égalité des droits, des chances et de l’accès aux ressources, le partage égal des responsabilités familiales et un partenariat harmonieux entre les femmes et les hommes sont essentiels à leur bien-être et à celui de leurs familles ainsi qu’à l’affermissement de la démocratie ».
Parmi les 12 domaines de préoccupation, le 11e aborde un sujet crucial, celui des Femmes et environnement. Alors que celles-ci, partout dans le monde, jouent un rôle crucial dans l’adoption des modes de consommation et de production, dans la gestion des ressources naturelles, leurs voix ne sont que peu entendues au niveau de la sphère politique. Le Programme d’Action adopté à Pékin insiste sur la nécessité d’intégrer les besoins, préoccupations et opinions des femmes dans les politiques de développement durable et de renforcer leur participation aux décisions relatives à l’environnement.
Plus proches de nous, en décembre 2015, à l’occasion de la COP21 à Paris, le terme Ecoféminisme est clairement prononcé à l’occasion d’une journée consacrée au thème Genre et climat.
Écoféminisme, un mot dans lequel on trouve pratiques et théories. Françoise d’Eaubonne en est à l’origine, dès les années 70 : La révolte des femmes va dans l’intérêt le plus immédiat de l’humanité.
Si à cette époque, cette nouvelle façon de penser la vie ne fait guère d’adeptes en France, aux Etats-Unis puis au Royaume-Uni, l’idée chemine jusqu’à aboutir à une forte mobilisation portée par des femmes sur les thématiques environnementales. La catastrophe nucléaire de Three Mile Island, le 28 mars 1979 en Pennsylvanie, apportera une grande visibilité à ce mouvement.
En 1982, Carol Gilligan publie une étude Une si grande différence qui pointe la divergence des critères de décision morale entre les hommes et chez les femmes, ces dernières priorisant les relations interpersonnelles et des interactions sociales.
Dans les années 1990, l’écoféminisme revêt une forme plus culturelle, jusqu’à devenir l’objet de recherches universitaires. Mais l’engagement des femmes pour l’environnement est multiple. Dans les pays en voie de développement, il sera souvent associé à des mouvements altermondialistes. Vandana Shiva, physicienne, milite pour une agriculture paysanne et vertueuse, contre les firmes agro-alimentaires qui visent la dépendance des paysans vis-à-vis de ces firmes pour l’accès aux semences.
Rencontre avec des femmes d’exception, très connues ou beaucoup moins, qui toutes par leurs engagements en faveur de l’environnement ont apporté une pierre à l’édifice, pour un respect de l’espèce humaine envers la nature.
Deforge, Bernard
Femmes et développement durable, quelle alliance ?. Paris : Victoires éditions, 2013. 191 p. (Vraiment durable)
Salle C - Développement durable – [CR030 VRAI 3]
Ducrétot, solène ; Jehan, Alice
Après la pluie : horizons écoféministes. Paris : Tana éditions, 2020. 222 p.
Salle C - Développement durable – [CR030.9 DUCR a]
McNeill, John R. ; Roe, Alan
Global environmental history : an introductory reader. Abingdon : Routledge, 2013. 449 p.
Salle C – développement durable – [CR550 MCNE g]
Molinier, Pascale ; Laugier, Sandra ; Falquet, Jules
Genre et environnement : nouvelles menaces, nouvelles analyses au Nord et au Sud. Paris : L’Harmattan, 2015. 266 p. (Cahiers du GEDISST)
Salle C - Développement durable – [CR031 MOLI g]
Samb, Rokhaya
L’écoféminisme dans la géopolitique : femmes et développement durable. Paris : l’Harmattan, 2016. 169 p.
Salle C - Développement durable – [CR030 SAMB e]
