Peter Stirling
Chargé d'appui aux projets scientifiques
Sur le plan quadriennal de la recherche, l'aide au montage de projets.
La BnF a réuni depuis le milieu du XIXe siècle un important corpus cartographique en provenance d’Extrême-Orient, qui constitue un reflet de la construction occidentale d’un ailleurs. Cette collection fait partie des grands fonds de cartographie asiatique conservés hors d’Asie, au même titre que la collection de la Library of Congress ou celle de la British Library.
Ces collections reflètent la grande richesse de la cartographie asiatique depuis les plus anciennes représentations de l’empire, gravées sur des stèles au XIIe siècle (dynastie des Song du Sud), dont l’orientaliste Edouard Chavannes a rapporté les estampages en 1903. Certaines sont bien connues, comme la spectaculaire « Blue Map » qui a fait partie de la récente exposition Le Monde vu d’Asie (Guimet, 2018) ou récemment redécouvertes et étudiées comme la carte de Corée dressée par André Kim avant 1846 dont la BnF conserve trois des six exemplaires connus au monde. La majorité de cet ensemble reste difficile à identifier. Dispersées, décrites de manière à la fois disparate et partielle, dépourvues la plupart du temps de mention sur l’histoire de leur conception, de leurs usages et de leurs possesseurs successifs, ces cartes se trouvent conservées aujourd’hui au département des Cartes et plans et dans les fonds de la Société de géographie, mais aussi dans ceux des Manuscrits, des Estampes et de la Réserve. Le projet s’appuie sur des partenaires scientifiques en France, ainsi que la Fondation Overseas Korean Cultural Heritage.
Il s’agit de rendre sa lisibilité à cet ensemble dispersé, afin de permettre au monde académique et au large public d’avoir accès à cet ensemble patrimonial d’importance majeure et d’en comprendre la place dans la collection nationale et le patrimoine mondial.
Responsables : Eve Netchine, Catherine Hofmann et Julie Garel-Grislin (département des Cartes et plans)
Skyblog est la plateforme emblématique des communautés adolescentes sur le web français des années 2000. Suite à l’annonce de sa fermeture en 2023, la BnF a lancé une collecte visant 12 millions de blogs et 40 téra-octets de données. Le projet Skybox vise à développer une épistémologie de l’archive web en prenant cette collection comme terrain d’étude.
La BnF en tant que porteur du projet et l’Ecole nationale des chartes en tant que partenaire se donnent pour objectif de développer la connaissance scientifique des skyblogs grâce à la création d’un espace de travail collaboratif de type bac-à-sable intitulé « Skybox ». Il s’agit de créer des sous-corpus, des visualisations, des cartographies et de rendre compte des caractéristiques essentielles de l’archive. Le projet peut s’appuyer sur les données techniques de production, mais également celles déposées par le producteur.
L’hypothèse des initiateurs du projet est qu’en dépit de procédés de collecte et d’outils d’accès satisfaisants, l’exploitation de données annexes à la collecte proprement dite (fichiers WARC) est nécessaire pour appréhender cette source et guider les travaux de recherche à venir. La restitution de l’aspect communautaire, la création d’entrées thématiques, la production de sous-corpus et jeux de données dérivées sont des objectifs de ce projet, qui vise aussi à une meilleure connaissance de la plateforme et à la valorisation de l’archive.
Chaque année un axe thématique de travail sera retenu en concertation avec le comité de pilotage. L’accueil de travaux de recherche portant sur les skyblogs, et plus largement sur la French Tech des années 2000, est l’objectif final du projet.
Responsable : Alexandre Faye (département du Dépôt légal)
Le projet VOLATILES vise à développer l’expertise de la BnF sur les questions concernant la qualité de l’air à proximité des collections. Nous sommes souvent confrontés à des problématiques liés à la présence de polluants volatils dans l’environnement proche des collections, mais nous ne sommes pas en mesure actuellement de déterminer de façon efficace la nature de ces composés ni leur dangerosité vis-à-vis des objets ou des documents qui se trouvent à proximité. L’objectif du projet est l’évaluation de différentes techniques d’analyse de l’air dans l’optique de donner une meilleure réponse aux demandes récurrentes des départements de la BnF sur la qualité de l’environnement des collections.
En effet, la conservation des collections, en particulier les plus sensibles, nécessite de pouvoir contrôler au mieux la qualité des conditions environnementales : température, humidité, lumière, mais aussi la pollution atmosphérique (présence de contaminations microbiologiques et composés organiques volatils). Les polluants peuvent provoquer des dégradations sur les œuvres mais également avoir un impact sanitaire sur le personnel de musée et les publics.
L’analyse de ces composés s’avère donc nécessaire pour la mise en place de procédures de conservation adaptées aux objets émissifs et l’installation de systèmes efficaces de contrôle des polluants et de filtration de l’air des locaux d’exposition et de stockage.
Le projet VOLATILES mettra en œuvre un travail de collaboration étroite entre le laboratoire scientifique du Département de la Conservation, plusieurs Départements de la BnF et une société spécialisée dans l’analyse des composés organiques volatils. Ce travail permettra de comparer différentes techniques d’analyse en les utilisant en conditions réelles dans divers environnements de l’établissement qui demandent une surveillance particulière. Toutes les informations obtenues suite à cette recherche permettront d’identifier le ou les moyens les plus adaptés pour répondre aux questions sur la qualité de l’air propres à l’activité d’exposition, de stockage et plus généralement de conservation de la BnF.
Responsable : Eleonora Pellizzi (Laboratoire scientifique et technique, département de la Conservation)
La progression constante d’ouvrages confiés à la BnF au titre du dépôt légal dit « d’auto-édition » (regroupant l’édition à compte d’auteur, l’impression à la demande et les auteurs-éditeurs) depuis peu ou prou l’avènement du web ne peut qu’interroger les oracles prédisant la fin du papier. L’observatoire du dépôt légal montre parmi ces contenus une surreprésentation de la littérature par rapport aux autres filières de dépôt. Ces productions ont été étudiées par les acteurs ou des universitaires, montrant un large spectre de profils et motivations.
Le projet propose d’approcher l’auto-édition non pas par sa place dans la chaîne du livre mais comme une pratique sociale participant des pratiques amateurs et témoignant d’un rapport aux savoirs et à l’espace public. L’accroissement des activités sur la généalogie, la musique, la cuisine ou le cinéma… contribue à une augmentation des ouvrages auto-édités sur ces différents sujets, en plus bien sûr des amateurs d’écriture qui publient roman et poésie. Publier un ouvrage relève-t-il des mêmes logiques quand il s’agit des recettes de mamie, des découvertes sur un cinéaste méconnu, d’un fanzine militant ou d’une fiction ?
Pour cela, le projet propose de mettre en œuvre une démarche comparatiste pour étudier l’auto-édition dans différents champs. Après une actualisation de la cartographie générale et une analyse longitudinale des publications (pour voir si, au cours des 10 dernières années, les auteurs publient via différents canaux d’édition), une enquête large auprès des auteurs déposants à la BnF permettra de compléter les résultats précédents principalement élaborés par les acteurs privés. Cette photographie pourra aussi constituer une référence pour ancrer les travaux à venir sur les contenus de l’auto-édition. Un approfondissement sera ensuite mené sur certains secteurs pour situer la pratique d’auto-édition dans l’ensemble de l’activité entreprise et de son environnement éditorial, l’articulation avec les publications numériques, la construction des normes et représentations des usages et du succès. Une troisième partie vise à « dézoomer » des disciplines en interrogeant la place de ces auteurs et de leur publication dans la construction d’un rapport à la science et aux savoirs à l’échelle de la société et de l’espace public, à travers quelques cas pratiques analysés avec les méthodes dites « d’analyse des controverses ».
Responsable : Irène Bastard (délégation à la Stratégie et à la recherche)
Les nombreuses ruptures technologiques récentes, dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la création d’interfaces utilisateur multiplateformes, ou encore dans la facilité à déployer des services, offrent de nouvelles perspectives aux travaux de recherche en sciences sociales. Les grands corpus de sources historiques sérielles tels que recensements, annuaires, dictionnaires, cadastres ou publications officielles (débats parlementaires, lois et décrets) peuvent à présent être traités semi-automatiquement pour produire des données quantitatives fines et massives, d’une qualité suffisante pour une utilisation en recherche. Cependant, alors que la méthodologie scientifique associée se précise, les outils manquent pour assister efficacement les chercheurs à interroger, organiser et construire leurs objets de recherche à partir des fonds d’archives numérisés. C’est d’autant plus vrai pour les corpus massifs, impossibles à exploiter sans outillage adéquat.
Le projet se compose d’un ensemble d’outils libres et interopérables pour l’annotation assistée d’un corpus personnalisé, porté par une communauté d’utilisateurs et de contributeurs. Ces outils sont de nature à couvrir trois étapes clés : la constitution d’un corpus, l’extraction des données brutes, et leur structuration selon un modèle pertinent pour l’analyse, tout en permettant un export interopérable des données produites. Mezanno s’appuie fortement sur le standard IIIF afin de constituer facilement des corpus à partir de ressources publiques, et intègre des modules d’intelligence artificielle via des API publiques (en particulier OCR, HTR, détection de contenus) pour assister l’utilisateur dans l’extraction ou la transcription des contenus bruts des documents qui l’intéressent. La possibilité de publier et partager des modules d’intelligence artificielle au sein de Mezanno offrira aux chercheurs en sciences sociales une collection d’outils semi-automatiques ayant le potentiel de faciliter et d’accélérer la production de corpus riches et densément connectés. Mezanno permet également de valoriser ces données brutes produites en les intégrant dans un modèle plus large qui permet de les relier entre elles (cas d’une entrée d’annuaire sur plusieurs pages, par exemple) ou à des thésaurus ou des gazetiers (identification unique d’un individu ou d’un lieu, par exemple). Les aspects techniques de ces outils visent à maximiser leur utilisabilité et à faciliter leur maintenance grâce à une séparation claire des expertises nécessaires pour les faire évoluer.
Le projet est mené en partenariat avec le Laboratoire de recherche de l’EPITA, le Centre de Recherches Historiques de l’EHESS et le Laboratoire en Sciences et Technologies de l’Information Géographique (LASTIG) de l’IGN.
Responsable : Jean-Philippe Moreux (cellule IA, direction des Services et des réseaux)
Ce projet du département Estampes et photographie porte sur la publication d’un ouvrage de référence consacré aux femmes photographes représentées dans ses collections par des tirages des années 1970 à 2000. Sous l’impulsion du conservateur Jean-Claude Lemagny, chargé de la photographie dite « vivante » entre 1968 et 1996, près de 700 femmes photographes, issues de tous les continents, ont alors fait entrer des œuvres à la BN. La Bourse Roederer de recherche attribuée à Angèle Ferrere en 2020 a permis de donner une vision géographique et statistique de cet important ensemble d’artistes françaises et internationales et de documenter l’histoire de celles ayant déposé des épreuves au cours des années 1970. Pour la plupart, il s’est avéré un manque criant de documentation et d’études publiées et disponibles, confirmé par le caractère élémentaire voire lacunaire des notices d’autorité dans le catalogue général de la BnF. À la faveur du rattrapage historiographique international en cours, depuis une dizaine d’années, concernant les femmes artistes et notamment photographes, la vie et l’œuvre de certaines d’entre elles ont pu être portées à la connaissance d’un public élargi. Toutefois, 63% des femmes dont la BnF conserve des photographies pour les années 1970-2000 n’apparaissent, à ce jour, dans aucune de ces publications historiques et biographiques de référence, qu’elles soient françaises ou internationales, sur papier ou en ligne. Au vu des lacunes historiographiques persistantes - qu’elle serait parfois la seule à pouvoir combler à partir de sa collection unique de tirages, d’archives, de documentation - la BnF serait en mesure d’apporter une pierre nécessaire à la connaissance et à la reconnaissance d’un pan important de l’histoire de la photographie française et internationale du dernier tiers du XXe siècle, un indispensable complément à l’histoire des femmes artistes en train de s’écrire, ainsi qu’un éclairage sur sa propre histoire, en tant qu’institution à bien des égards pionnière en matière de photographie.
Le projet est mené en partenariat avec l’association AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions), le Laboratoire d’Histoire culturelle et sociale de l’Art (HICSA), Paris-I Panthéon-Sorbonne et le Centre d’Études sur les Médias, les Technologies et l’Internationalisation (CEMTI), Paris VIII.
Responsable : Dominique Versavel (département des Estampes et de la photographie)
En 1667, Colbert achète, pour le compte du roi Louis XIV, plus de 85 000 gravures à l’abbé Michel de Marolles (1600-1681), érudit qui a été l’un des tout premiers grands collectionneurs d’estampes. Cet événement constitue l’acte de naissance du cabinet des Estampes et les feuilles acquises à cette date constituent le noyau des collections du département des Estampes. Pourtant, identifier aujourd’hui précisément les épreuves qui proviennent de la prestigieuse collection Marolles n’est pas aisé. En effet, à partir du milieu du XVIIIe siècle, les gardes du Cabinet modifièrent profondément les volumes Marolles. Des pièces purent y être ajoutées, tandis que d’autres en étaient retirées. Plusieurs volumes ont aussi été, au fil des temps, intégralement démontés et les estampes qu’ils contenaient ont été réparties dans d’autres volumes existants. Si les recueils d’œuvres physiques ne nous permettent plus aujourd’hui d’appréhender dans son ensemble la collection Marolles, le département conserve une source très précieuse, jamais vraiment exploitée pour elle-même : les quatre volumes d’inventaires manuscrits de la collection Marolles, dressés entre 1684 et 1735 par les gardes du Cabinet. Ces documents sont d’une grande précision, décrivant bien souvent, page par page, et pièce par pièce, l’agencement des estampes dans les 250 volumes Marolles.
La transcription intégrale de ces inventaires est le préalable indispensable à leur étude fine et exhaustive. Il s’agira ensuite d’identifier précisément les estampes décrites (auteur, titre, n° catalogue raisonné), à l’appui de recherches bibliographiques. Puis, il faudra chercher, dans les collections du département, quelle est l’épreuve qui provient de la collection Marolles, car l’estampe étant un art du multiple nous pouvons posséder plusieurs exemplaires d’une même gravure.
Cet important travail de recherche donnera lieu à la mise en ligne d’une édition numérique enrichie des quatre volumes d’archives, éditorialisation qui sera réalisée avec l’accompagnement de l’Ecole des chartes, partenaire du projet, et qui sera hébergée sur le site ELEC. Cette édition proposera la transcription intégrale des quatre volumes d’archives Marolles. Pour certains corpus choisis, elle inclura un riche apparat critique et des liens renvoyant vers les notices dans le catalogue général et/ou l’image dans Gallica.
Responsables : Corinne Le Bitouzé, Vanessa Selbach et Caroline Vrand (département des Estampes et de la photographie)
Les séries aujourd’hui conservées par le département des Monnaies, médailles et antiques sont le fruit de plusieurs siècles d’acquisitions, avec pour ambition de conserver pour chaque type monétaire un exemplaire, le meilleur possible. Cette logique de sélection typologique eut pour résultat l’omission presque complète de la provenance des exemplaires acquis. Or la plupart des monnaies ont été exhumées, généralement au sein de trésors. Ces ensembles revêtent pour le numismate, mais aussi pour l’archéologue et l’historien une importance capitale pour la compréhension des sociétés anciennes. Ces informations, lieu de découverte, description même succincte de l’ensemble, sont aujourd’hui d’autant plus précieuses que le pillage archéologique, et plus particulièrement le développement de l’usage des détecteurs de métaux, cause la mise au jour de très grandes quantités de monnaies sans le moindre contexte. Cet afflux de matériel archéologique illicite va par ailleurs de pair avec un intérêt croissant (et souvent très médiatisé) pour la provenance des collections des grandes institutions européennes et américaines.
Or, dans ce contexte, la BnF possède parallèlement à ses collections d’objets un atout majeur : un remarquable ensemble d’archives composé de registres, de correspondances, notes, etc., qui sont autant de documents pouvant permettre une remise en contexte, même partielle, d’une partie importante des séries numismatiques qu’elle conserve. En reconnectant les objets à cette documentation, le projet Archinumis ambitionne d’abord de reconnaître ces ensembles, de collecter les informations disponibles quant à leur découverte et de les recomposer tels qu’ils furent acquis avant d’être ventilés chronologiquement ou géographiquement dans les médailliers. Cet essai de recontextualisation aura par ailleurs l’intérêt de replacer la BnF au sein du réseau des marchands, savants, explorateurs, voyageurs ou diplomates qui durant des siècles a permis l’accroissement des collections de la Bibliothèque, mais aussi des autres institutions similaires en France, en Europe et dans le monde. Aussi, ce projet permettra à la fois de mettre à disposition de la communauté savante de nouvelles informations susceptibles d’alimenter les travaux de recherche, mais aussi de recomposer pour partie un écosystème d’envergure mondiale auquel la BnF a largement, et continue de contribuer.
Responsable : Ludovic Trommenschlager (département des Monnaies, médailles et antiques)
Le projet de recherche concerne l’étude, l’analyse, la transcription et l’édition numérique des manuscrits Mexicain 40 et Mexicain 85 du fonds des manuscrits mexicains de la BnF, dans le but d’obtenir l’étude et la traduction en espagnol et en français du texte nahuatl des manuscrits.
Le projet cherche également à créer un modèle qui puisse être utilisé globalement pour numériser et OCRiser automatiquement toutes les notes de Joseph Marius Alexis Aubin, en français, du manuscrit Mexicain 85 BIS et qui serait réutilisable pour les autres manuscrits de cet auteur présents à la BnF. Un tel modèle permettrait à la BnF de fournir les textes numériques des textes d’Aubin, difficilement lisibles, aux chercheurs, et de proposer une édition numérique du manuscrit Mexicain 85 BIS afin de valoriser ce document et expérimenter l’édition électronique de manuscrits du fonds Mexicain, avant de l’élargir à d’autres manuscrits des fonds Américain et Mexicain.
Une édition numérique (XML-TEI) diffusée en ligne sera donc expérimentée pour l’occasion par la création d’un portail relatif aux manuscrits américains et mexicains de la BnF sur la plateforme e-man de l’ITEM. La plateforme est adossée au laboratoire THALIM et utilise les ressources de l’IR* Huma-Num.
Responsable : Olivier Jacquot (département des Manuscrits)
De nombreux ouvrages des collections de la BnF sont composés de plusieurs couches d’information superposées (filigranes, textes effacés, couches picturales…). À travers le corpus des palimpsestes grecs et latins, le projet « Imagerie scientifique appliquée aux palimpsestes et documents difficilement lisibles » vise à doter la BnF de l’expertise en imagerie spécialisée pour restituer ces informations invisibles à l’œil nu dans une optique bibliographique, pour assurer la conservation pérenne de ces données sur ses collections, et en permettre la valorisation.
Dans l’Antiquité et tout au long du Moyen Âge, la rareté des supports d’écriture a conduit à la production de nombreux ouvrages palimpsestes, issus de l’effacement d’ouvrages plus anciens pour recycler leur parchemin ou papyrus. Les textes grattés, non ou mal lisibles à l’œil nu, présentent généralement un intérêt historique majeur du fait de leur ancienneté et, souvent, de leur rareté. Pour les révéler, les chercheurs et bibliothécaires du XIXe siècle ont recouru à des traitements chimiques, dont les traces sont encore visibles dans les manuscrits conservés.
Ces dernières années, le développement des techniques d’imagerie avancée (multispectrale, micro et macroscopique, par fluorescence de rayons X), non destructives, permet un rebond des travaux sur les palimpsestes. La BnF est régulièrement sollicitée par des laboratoires extérieurs, mais il lui manque encore une véritable filière de production (acquisition de l’imagerie en interne et/ou agrégation de résultats partenaires), de conservation pérenne et de valorisation des images numériques produites. Forte de son rôle normalisateur à l’échelle nationale, elle pourrait s’affirmer comme pilote de ce type de travaux sur des corpus cohérents de ses collections, au-delà du seul rôle de « prêteur » de manuscrits à analyser.
Le projet est centré sur le recensement et la description bibliographique des palimpsestes grecs et latins, y compris l’étude des traitements de conservation chimiques qui ont pu leur être appliqués, et cherchera notamment à exploiter les images techniques existantes, qui pourront être complétées par une campagne de numérisation multispectrale en 2026. En parallèle, des financement complémentaires seront sollicités pour mettre en place les infrastructures nécessaires pour une chaîne de traitement. Le projet associe le Centre Léon-Robin de recherches sur la pensée antique, le Centre for the Study of Manuscript Cultures et l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes.
Responsables : Christian Förstel et Alexandre Tur (département des Manuscrits)
Le plan quadriennal de la recherche 2020-2023 a permis de mener à bien 9 programmes de recherche.
Objectif : Ce projet a pour but la description et l’étude des archives de l’établissement portant sur le fonctionnement administratif de la Bibliothèque nationale et l’enrichissement des collections (dons, échanges, acquisitions) de l’arrivée de Bernard Faÿ, le 6 août 1940 au retour effectif de Julien Cain à la tête de l’établissement, début 1946. Il s’agit notamment de comprendre comment la réorganisation administrative de la Bibliothèque nationale conduite par Bernard Faÿ (création d’un département des Entrées, création de nouveaux départements de collections) a contribué à la constitution de collections spécifiques et à la mise en œuvre à la Bibliothèque de la Révolution nationale, orientation fixée par la lettre de mission de l’administrateur nouvellement nommé. Des sources encore mal décrites conservées à la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives et des registres d’entrées conservés dans les départements des collections seront la base du travail confié à un contractuel de recherche sur 3 ans, qui comprendra des tâches d’inventaires, d’analyse et de valorisation. Les registres d’acquisition du département des Cartes et plans dont la description et la numérisation sont achevées serviront de premier terrain d’analyse des entrées de cette période et de définition d’une méthodologie de travail. À terme, il s’agit d’englober dans le périmètre de l’étude, l’ensemble des collections de l’institution dans une étude des provenances et des modalités d’entrées qui éclairera l’histoire de l’enrichissement des collections et celle des pratiques professionnelles en temps de Collaboration.
Pilote : Anne LEBLAY-KINOSHITA
Objectif : Tous les départements de la Bibliothèque nationale de France possèdent dans leurs fonds d’anciennes collections de bibliophiles, qu’elles aient été données d’un bloc ou dispersées et réunies dans les collections nationales au gré de ventes successives, confiscations ou spoliations. La reconstitution et l’étude de ces bibliothèques font l’objet de nombreux travaux scientifiques émanant du monde universitaire comme des conservateurs et bibliothécaires qui en ont la charge.
Pour autant, les catalogues de la BnF sont des outils inadaptés pour analyser une collection de collectionneur : d’une part parce qu’en privilégiant les descriptions à la pièce, ils ne permettent qu’imparfaitement d’appréhender une collection dans sa globalité comme un ensemble cohérent ; d’autre part parce que la granularité et les formats de description ne sont pas assez précis pour restituer les logiques de constitution de cette collection.
Le présent projet consiste donc en la création d’un outil de production nouveau pour la description et l’étude des collections bibliophiliques, qui offrirait des fonctionnalités adaptées au traitement et à l’exploitation des données bibliographiques et matérielles, de visualisation des données et de gestion des images, tout en s’insérant dans l’écosystème des systèmes d’information de la BnF et en prenant en compte les problématiques de pérennisation des données de la recherche.
Pilote : Louisa TORRES
Objectif : Le département Son, vidéo, multimédia a dans ses collections plus de 300 000 documents sur support magnétique et plusieurs milliers arrivent encore chaque année. Il est constaté, au fil de ces arrivées, une augmentation des cas de décontamination et/ou de dépoussiérage rendus nécessaires par de mauvaises conditions de stockage. Les opérations qui en découlent sont lourdes et fastidieuses, qu’il s’agisse de se prémunir de toute contamination et/ou de rendre possible la numérisation à venir grâce à une bande rendue « propre ». Le développement des connaissances et des ressources pour ce faire est crucial dans le contexte d’une technologie en voie de disparition. La première phase du projet permettra de recenser les différentes typologies d’altération présentes sur les bandes magnétiques, allant des contaminations biologiques aux altérations chimiques. La deuxième phase se concentrera sur le nettoyage des bandes magnétiques altérées au point de ne pouvoir être relues, en visant à sélectionner la ou les différentes méthodes de nettoyage adéquates. La troisième phase se propose d’étudier et de réaliser un prototype de machine de nettoyage multi-supports afin d’appliquer le protocole élaboré dans la deuxième phase. Ce projet, porté par le service Conservation du département Son, vidéo, multimédia et le laboratoire scientifique et technique du département de la conservation, permettra d’assurer un service à la hauteur des investissements de la BnF en termes d’enrichissement des fonds, de contribuer à l’avancée des connaissances liées à un patrimoine technologique en voie de disparition et de développer un équipement utile à d’autres institutions confrontées aux mêmes problèmes.
Pilotes : Dominique THERON ; Stéphane BOUVET
Objectif : Le projet de recherche présenté par le département des Estampes et de la photographie porte la mise en œuvre de la publication d’une collection de catalogues raisonnés, entièrement illustrés, de graveurs français des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle.
Editée par la maison d’édition néerlandaise Sound and Vision, une telle collection existe déjà pour les graveurs flamands, hollandais et allemands. Dites Hollstein Dutch and Flemish et Hollstein German, ces séries constituent des catalogues de référence, à la réputation mondiale. Sound and Vision est maintenant désireuse de lancer une série française, le Hollstein French, très attendue par le monde scientifique, série qui s’appuierait sur les collections et les compétences scientifiques du département des Estampes.
La création d’un Hollstein French, auquel la BnF serait étroitement associée, est une exceptionnelle occasion, à la fois pour faire avancer la recherche sur l’estampe française ancienne et valoriser l’excellence des conservateurs dans leur domaine d’étude.
Pilote : Corinne LE BITOUZE
Objectif : Ce projet de recherche a pour objet l’histoire éditoriale et l’analyse iconographique de l’ouvrage Les Contes de Perrault illustrés par Gustave Doré, publié chez Pierre-Jules Hetzel, en 1861 (désormais : édition Perrault-Doré), dont les différentes éditions et rééditions françaises et étrangères, sont conservées dans les collections du département Littérature et art, ainsi qu’à la Réserve des livres rares.
L’ouvrage Perrault-Doré a marqué l’histoire éditoriale par son très grand format et la présence de grandes planches illustrées hors-texte. Destiné notamment à l’enfance, il a posé les bases de la conception de l’album contemporain pour la jeunesse, et est devenu emblématique pour les illustrations des contes de Perrault.
La Bibliothèque nationale de France possède, outre les éditions du Perrault-Doré, une riche collection d’éditions illustrées des contes de Perrault, ainsi que la totalité des estampes originales de Doré pour cette œuvre et de nombreux documents en rapport avec cette édition (correspondance entre l’illustrateur et l’éditeur, carnets, photographies, dessins, etc.), conservés dans différents départements. Ce corpus exceptionnel n’a fait l’objet ni d’un signalement, ni de travaux de recherches spécifiques.
Notre projet vise à l’identification de ces documents qui témoignent de l’histoire éditoriale de l’œuvre et à l’analyse systématique de l’illustration du Perrault-Doré, incluant leur mise en rapport avec les autres éditions illustrées de contes de Perrault jusqu’au début du XXe siècle. Il permettrait à la fois d’enrichir la compréhension de l’œuvre et de mener une réflexion sur l’illustration d’un texte littéraire qui soulève les questions fondamentales ayant trait à la relation entre l’image et le texte.
Pilote : Ghislaine CHAGROT ; Pierre-Emmanuel MOOG
Objectif : L’objectif de ce programme, créé en 1978, est d’inventorier les trouvailles confiées au département des Monnaies, médailles et antiques de la BnF pour y être analysées et enregistrées (éventuellement d’abord restaurées) avant d’être rendues à leurs propriétaires (État, collectivité publique, particulier). Le résultat est ensuite publié dans la série Trésors Monétaires, éditée par la BnF (30 volumes parus entre 1979 et 2023). La série Trésors monétaires constitue une publication de référence et a conduit à des collaborations fructueuses, notamment avec des chercheurs (CNRS et universités) et les conservateurs régionaux de l’archéologie des différentes régions concernées. Par ailleurs, plusieurs trésors importants déposés au département des Monnaies, médailles et antiques ont été étudiés ou sont en cours d’étude, que ce soit par le personnel du département ou par des chercheurs extérieurs .L’inventaire réalisé au sein du département revêt un caractère national. Cet inventaire a vocation à être rendu accessible aux chercheurs et au grand public sous la forme d’une base de données. Cette ambition est renforcée par la constitution d’un réseau centré sur les trouvailles monétaires (Comité Trouvailles monétaires) dont la BnF est la tête de pont. Dans cette perspective, une solution mutualisée de base de données, qui pourra être utilisée par différents programmes de recherche de la BnF, est en cours d’élaboration.
Pilotes : Ludovic Trommenschlager, Chef de projet Trouvailles Monétaires et Frédérique Duyrat, Directeur du département des Monnaies, médailles et antiques
Résultats : Depuis sa création (1978), ce programme s’est révélé fructueux, la collection Trésors Monétaires comptant 30 volumes. Le dernier en date a été publié en 2023 et est dédié à l’argent gaulois. Ainsi, 260 831 monnaies ont été publiées dans Trésors Monétaires, provenant de 224 ensembles (dont 209 trésors). La répartition par période de ces ensembles est la suivante : époque gauloise : 10 ; époque romaine : 150 ; époque médiévale : 25 ; époque moderne : 33 ; époque contemporaine : 3 ; autres : 3. L’inventaire des trouvailles nationales engagé en 2016 compte aujourd’hui 8602 entrées (trésors, ensembles de monnaies de fouilles ou monnaies d’or isolées). Dans un premier temps, l’effort s’est principalement porté sur l’inventaire des trésors de monnaies antiques, particulièrement nombreux. Par ailleurs, quelques trésors importants ont été rentrés à la pièce. C’est notamment le cas des trésors de Saint-Germain-lès-Arpajon (c. 34 000 monnaies romaines) et d’Auriol (c. 2 000 monnaies grecques).
Objectif : Ce projet de recherche a pour objectif, de transcrire, analyser et éditer les dix-sept carnets de notes du savant voyageur Antoine d’Abbadie, qui séjourna en Éthiopie de 1840 à 1852. À cette période, très peu de voyageurs avaient encore séjourné dans les hautes-terres éthiopiennes, ce qui fait d’Antoine d’Abbadie un pionnier. Ces carnets sont le fruit d’une intense activité scientifique : informations relatives à la constitution de sa collection de manuscrits, notes sur l’histoire des peuples éthiopiens, leurs langues, leurs «coutumes», relevés des droits de douanes et de marchés, relevés géographiques, listes de vocabulaire, notes sur la culture livresque, données économiques et sociales… ces notes couvrent des champs très divers mais furent assez peu ré-utilisées par Antoine d’Abbadie lui-même, et très peu après lui. Rédigées d’une écriture serrée, minuscule bien que très lisible, ces milliers de pages noircies ont jusqu’à maintenant défié les chercheurs, et aucun inventaire précis n’existe pour naviguer dans cette immense et unique masse de données. Les outils actuels de transcription collaborative et d’édition électronique permettent de relever ce défi et de mettre à disposition de la recherche le contenu de ces cahiers.
Il s’agit ainsi d’une part de transcrire les notes (non-océrisables) afin d’obtenir un texte exploitable. Dans un deuxième temps, il s’agit d’éditorialiser ce contenu, en le structurant et en l’annotant. L’édition électronique en XML-TEI paraît particulièrement adaptée à ce matériau. Une troisième étape, qui pourrait être testée dans le cadre de ce projet, serait d’offrir une traduction anglaise afin de permettre à une plus large communauté d’accéder à ce contenu.
Pilote : Laurent HERICHER ; Anaïs WION ; Claire BOSC-TIESSE
Objectif : Le projet « La couleur : artefacts, matière et cognition » vise à élaborer une base fédérant les données sur les matériaux de la couleur dans les œuvres d’art, produites par différents établissements, à commencer par la Bibliothèque nationale de France et l’Institut national d’histoire de l’art. Il s’agit d’un programme collaboratif, porté conjointement par ces deux institutions, avec la participation de l’École nationale des chartes. La constitution de la base de données, qui sera développée et hébergée par l’INHA, passera par la création d’un modèle de structuration des données chromatiques et physico-chimiques et par l’élaboration de référentiels spécialisés. Le modèle retenu sera interopérable avec ceux du système d’information de la BnF, afin d’alimenter le futur système de gestion des données de la conservation de la Bibliothèque. À terme, il s’agira de développer autour de la base de données des outils innovants d’éditorialisation, afin de répondre aux différents besoins des communautés scientifiques travaillant sur la couleur et ses matériaux. Un tel projet fera l’objet d’une approche interdisciplinaire et a vocation à s’ouvrir, après 2023, à de nouvelles collaborations institutionnelles et internationales.
Pilote : Charlotte DENOËL ; France NERLICH ; Sigrid MIRABAUD
Objectif : Chercheurs et professionnels sont confrontés depuis toujours à la problématique de l’identification et de la qualité des sources. En s’appuyant sur les 50.000 partitions manuscrites (XVIe au XXIe siècles) conservées au département de la Musique, ce projet propose la constitution d’un répertoire des écritures musicales dues à la fois à des compositeurs (notion d’autographe) et à des copistes identifiés ou anonymes. Conçu sous forme de base de données, ce répertoire classe rationnellement des échantillons d’écriture musicale. Il représente le développement naturel, à l’ère numérique, des recherches que la BnF a menées pendant plusieurs années dans le cadre du Répertoire International des Sources Musicales (RISM), dont elle a été l’initiatrice au plan international, ainsi que des recherches conduites au sein de l’IReMus dans le cadre des éditions critiques de sources musicales, dont ce laboratoire est un des grand spécialiste en France et dans le monde. Le répertoire des écritures musicales est destiné en priorité aux chercheurs spécialistes des sources musicales manuscrites occidentales et aux bibliothécaires chargés de leur catalogage dans le monde entier.
Parallèlement à la constitution de la base de données, le projet prévoit le développement de méthodologies innovantes d’analyse graphique faisant appel aux technologies les plus avancées en matière de fouille d’images.
Ce projet ambitieux et innovant, avec ses deux volets scientifiques et technologiques, n’est réalisable que grâce aux investissements significatifs de trois partenaires extérieurs (IReMus, L3i La Rochelle et IRISA/INSA Rennes).
Pilote : Rosalba AGRESTA ; Pascal DENECHEAU ; Antoine DOUCET ; Mickaël COUSTATY ; Bertrand COUASNON
Le plan quadriennal de la recherche 2016-2019 a permis de mener à bien 12 programmes de recherche.
Objectif : Ce projet de recherche propose de concevoir des prototypes autour des collections numérisées de la BnF. Il s’agit d’expérimenter, avec une équipe de chercheurs et des étudiants de master en hypermédia, de nouveaux modes de médiations aux ressources numériques par des mises en forme cartographiques. Dans le champ des Humanités numériques, les représentations cartographiques sont principalement utilisées comme outils de visualisation de données.
Le projet comprend un axe expérimental, avec la création de prototypes en R&D dans le cadre d’un atelier-laboratoire IDEFI-CréaTic (Initiative d’Excellence en Formations Innovantes) porté par le master CEN (Création et Édition numériques) et le Laboratoire Paragraphe de l’université Paris 8. Cette approche pragmatique s’appuie sur un axe théorique, avec un séminaire organisé dans le cadre de la chaire Unesco ITEN (Innovation, Transmission et Édition Numériques) portant sur les interfaces innovantes et les modes de navigation dans les corpus numériques.
Pilote : Arnaud Laborderie, direction du Développement culturel
Résultats :
Prototype de l’édition numérique augmentée de l’Odyssée.
Atelier-laboratoire a conçu « À la découverte du Canada, sur les traces de Jacques Cartier » autour du voyage de Jacques Cartier et de la découverte du Canada.
Objectif : Traditionnellement appelée Renouard alphabétique et chronologique, du nom du bibliographe Philippe Renouard dont les manuscrits ont été légués en 1952 à la Réserve de la Bibliothèque nationale, la bibliographie des éditions parisiennes du XVIe siècle a d’abord existé sous la forme d’une publication scientifique en deux collections : les Imprimeurs et libraires parisiens du XVIe siècle (par ordre alphabétique, mené jusqu’à la lettre B) et l’Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIe siècle publié de 1972 à 2004 et couvrant les années 1501-1540.
Préparée dans le cadre d’un premier plan triennal de la recherche (2010-2012), la conversion de l’Inventaire chronologique en édition électronique enrichie a été réalisée lors du plan triennal de 2013-2015.
L’objectif du plan quadriennal 2016-2019 est de donner à voir la bibliographie complète de la première moitié du XVIe siècle et le début des années 1550.
Pilote : Estelle Boeuf-Belilita, Réserve des livres rares
Résultats : Mise en ligne de la base bp16 (Bibliographie des éditions parisiennes du 16e siècle) : http://bp16.bnf.fr/. Elle contient à ce jour un peu plus de 10 000 notices décrivant les éditions des années 1501-1540.
Objectif : La collection Charles Cros regroupe 1300 appareils de lecture et d’enregistrement de document sonores, vidéo et multimédia. Aménagée en réserve visitable, elle n’est accessible que sur rendez-vous et à un public très restreint malgré sa valeur patrimoniale et scientifique. L’inventaire sommaire qui en a été fait en 2001 est un document à usage interne et reste aujourd’hui le seul mode d’accès à la collection.
L’ objet du programme est de constituer un catalogue raisonné de la collection Charles Cros qui pourra être accessible en ligne et interrogeable comme une base de données. Cette entreprise permettra de procéder à un récolement complet de la collection et de documenter chaque appareil qui la constitue ; en ce sens le projet porte une ambition très forte dans le domaine de la connaissance et la valorisation des collections de la BnF.
Pilote : Xavier Loyant puis Mathilde Dutertre
Résultats :
Objectif : la Bibliothèque nationale de France s’est dotée, en mars 1999, d’un Comité d’histoire, à l’exemple des comités d’histoire existant dans d’autres institutions, et notamment du comité d’histoire du ministère de la Culture (arrêté du 11 mars 1993).
Pour diffuser et valoriser ses travaux, susciter des partenariats universitaires et dynamiser son activité, le projet vise à créer une plateforme internet de production, de diffusion et de sauvegarde des données, travaux et projets du Comité d’histoire de la BnF.
Il s’agit d’optimiser la dissémination et la communication de la recherche menée dans le cadre du Comité, lui permettant de rendre les recherches accessibles, de communiquer sur les derniers résultats, d’établir des collaborations et créer de nouvelles opportunités de partenariats de recherche (notamment auprès des étudiants, doctorants, postdoctorants,…). Le projet vise en effet à attirer de jeunes chercheurs souhaitant conduire des projets de recherche sur la patrimonialisation des collections (sur la constitution des collections, les modes de collecte et les instruments de travail produits : inventaires, répertoires, catalogues…), sur les usages de ces collections et sur le patrimoine bâti (Richelieu, Tolbiac, Arsenal, Opéra, Sablé, Provins, Versailles…) servant à les abriter.
L’objectif est également managérial : il s’agit de fédérer les chercheurs internes à l’établissement travaillant sur l’histoire de la BnF autour d’un portail transversal introduisant de l’horizontalité dans l’organisation par silos verticaux de la bibliothèque.
Pilote : Olivier Jacquot, délégation à la Stratégie et à la recherche
Résultats : Plateforme du Comité d’histoire de la BnF
Objectif : A l’heure où la BnF a achevé le catalogue de ses incunables (Réserve des livres rares, départements des Cartes et plans, des Estampes, des Manuscrits et des Arts du spectacle), seule demeure non publiée la collection de la bibliothèque de l’Arsenal. Ayant échappé pour une très grande part aux entreprises de recensement de la fin du XIXe siècle, les incunables de la bibliothèque de l’Arsenal sont logiquement mal représentés dans les catalogues mondiaux (151 notices seulement dans l’ISTC). La richesse de ce fonds (environ 1500 cotes), sa qualité, la présence d’exemplaires uniques inconnus des répertoires justifient la publication d’un catalogue scientifique.
Pilote : Nadine Férey, Bibliothèque de l’Arsenal
Objectif : Le but de ce programme de recherche est de publier l’état descriptif de la Librairie de Charles V, telle qu’elle était en 1380, et d’en suivre l’évolution jusqu’à la mort de Charles VI, en 1422. C’est la première fois que le contenu intellectuel et l’organisation matérielle d’une bibliothèque royale médiévale sera ainsi appréhendée. Avec les 200 manuscrits identifiés sur un total de 1100, cette recherche met l’accent sur la constitution de la bibliothèque royale à partir de réseaux familiaux princiers et sur sa dispersion, au gré des pérégrinations de ses manuscrits dans les collections européennes d’Ancien Régime, pour aboutir finalement à la BnF et dans les bibliothèques publiques d’Europe du Nord et des Etats-Unis.
Pilote : Marie-Hélène Tesnière, département des Manuscrits
Résultats : Outre l’édition imprimée des inventaires en deux tomes, de 800 p. chacun, dans la collection Documents Études, et Répertoires, dirigée par F. Bougard, directeur de l’IRHT, le projet entend proposer une publication électronique de la transcription des 13 inventaires de la Librairie de Charles V et Charles VI.
Objectif : Ce projet s’inscrit dans la recherche et développement en humanités numériques et en data visualisation. A partir des jeux de données d’autorités en XML-EAC issu du programme « Bibliothèque 1368-2015 » de la BnF, ainsi que des notices d’autorités issues du Système d’information archivistique des Archives nationales et des travaux du Service interministériel des Archives de France, il vise à construire une « preuve de concept et d’utilité » sous forme d’un prototype de visualisation en graphe révélant les relations entre des métadonnées de provenances multiples sur les producteurs, fonctions et documents d’archives. Il vise également à prouver le rôle de l’ISNI comme dispositif d’identification des personnes et collectivités, auteurs ou sujets de ressources culturelles et producteurs d’archives.
Pilote : Anila Angjeli, département des Métadonnées
Résultats : démonstrateur : http://piaaf.demo.logilab.fr/
Objectif : Le projet PIM a pour objectif d’évaluer les besoins et de répondre aux attentes des chercheurs, des éditeurs et de la BnF en créant une police de caractères pour transcrire, publier et analyser de façon satisfaisante et uniformisée les inscriptions monétaires.
Dans un contexte de numérisation et de mise en ligne des collections et de développement de l’édition numérique, la création d’une telle police de caractères est urgente. Un premier recensement des besoins fonctionnels, effectué auprès des conservateurs chargés des collections, des éditeurs scientifiques de revues numismatiques et des chercheurs débouchera sur la création d’une ou plusieurs polices de caractères mises gratuitement à la disposition de tous par la BnF.
Ces objectifs pratiques se doublent d’une finalité scientifique, puisque la réflexion pour la création de la police nécessitera d’étudier à nouveaux frais l’épigraphie monétaire de périodes différentes, certaines peu étudiées depuis le XIXe siècle. Le développement des bases de données et des outils de traitement informatiques permettra des avancées significatives.
Pilote : Frédérique Duyrat, département des Monnaies, médailles et antiques
Résultats :
Développement de la base Numipal (accès restreint)
Développement de la police MEROWEG par Elvire Volk Leonovitch
Objectif : Ce projet vise à améliorer la qualité du texte des documents numérisés dans les programmes de numérisation patrimoniale de la BnF en améliorant leur couche texte via des algorithmes de traitement automatisé de la langue.
En effet, du fait même de la nature des collections patrimoniales de la BnF, l’OCR appliqué à ces documents conduit à une transcription du texte de qualité variable, en particulier sur les documents anciens (antérieurs au XVIIIe siècle) ou les documents multilingues (notamment français-latin, français et autres langues romanes).
Pilote : Jean-Philippe Moreux, département de la Coopération
Objectif : CORPUS est un programme de recherche visant à préfigurer un service de fourniture de corpus numériques à destination de la recherche. Concrètement, il s’agit de fournir à des chercheurs des données et des outils pour les analyser, dans le respect du droit d’auteur et de la vie privée.
Pilote : Emmanuelle Bermès, direction des Services et des réseaux
Résultats : Eleonora Moiraghi, Le projet Corpus et ses publics potentiels : une étude prospective sur les besoins et les attentes des futurs usagers : [rapport de recherche], Paris : Bibliothèque nationale de France, 2018, 51 p.
Objectif : Ce projet de recherche a pour objet la description et l’interprétation des manuscrits illustrés arabes, persans et turcs de Kalila wa Dimna conservés au département des Manuscrits. Originaire d’Inde et de Perse, ce recueil de fables animalières a connu un grand succès dans le monde arabo-musulman. Traduit au VIIIe siècle par Ibn al-Muqaffa›, l’un des grands prosateurs arabes, il connaîtra plusieurs adaptations persanes et turques entre le XIIe et le XVIe siècle. C’est l’un des textes littéraires qui a été le plus illustré et une centaine d’exemplaires à peintures dans les trois langues est actuellement recensée dans le monde. La Bibliothèque nationale de France qui possède l’une des plus riches collections de manuscrits orientaux d’Europe, détient, outre les exemplaires purement textuels, un nombre important de copies illustrées dans ses différentes versions (six en arabe, huit en persan et une en turc) ce qui représente un corpus exceptionnel, tant par sa diversité régionale et culturelle que par l’amplitude des dates de production (du XIIIe au XIXe siècle).
Pilote : Annie Vernay-Nouri, département des Manuscrits
Résultats :
Une publication scientifique dirigée par Annie Vernay-Nouri et Eloïse Brac de la Perrière est en cours de préparation et marquera l’aboutissement du programme de recherche
Numérisation intégrale des manuscrits arabes de Kalîla wa Dimna de la BnF
Exposition Paroles de bêtes (à l’usage des princes). Les fables de Kalila et Dimna au Musée de l’Institut du monde arabe (septembre 2015 à janvier 2016)
Carnet de recherche : https://kwd.hypotheses.org/
Objectif : Le projet Trouvailles monétaires vise à poursuivre la publication de la série Trésors monétaires (26 volumes parus) dont la vocation est de faire connaître des ensembles monétaires remarquables par le biais d’articles scientifiques de haut niveau soumis à un comité de lecture.
Il est aussi proposé de compléter ce programme ancien (1978) et fructueux (près de 200 000 monnaies publiées) par un développement numérique sous la forme d’une base de données permettant le signalement et la description des trouvailles monétaires faites sur le territoire national, qu’elles soient conservées à la BnF ou dans d’autres institutions.
Pilote : Frédérique Duyrat, département des Monnaies, médailles et antiques
Résultats :
Trésors monétaires. Volume XXVII : MONNAYAGES DE FRANCIE, DES DERNIERS CAROLINGIENS AUX PREMIERS CAPÉTIENS
Trésors monétaires. Volume XXVIII : Trésors de monnaies espagnoles dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles
Chargé d'appui aux projets scientifiques
Sur le plan quadriennal de la recherche, l'aide au montage de projets.