Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Pour la cinquième année consécutive, la BnF invite le public, le temps d’un week-end, à écouter les mille et une voix de la Bibliothèque. Lectures, performances et spectacles habiteront les espaces du site François-Mitterrand, inspirés cette année par l’exposition phare de la saison, Henri Cartier-Bresson. Le Grand Jeu.
Henri Cartier-Bresson n’a eu de cesse de saisir l’instant décisif, la vivacité profonde d’un moment, son jaillissement fugitif. En cela, sa tâche – paradoxale – n’était pas éloignée de celle que se donnent certains écrivains : fixer ce qui échappe, attraper ce qui passe.
Par un choix de textes et d’interventions qui font résonner l’œuvre et le parcours du photographe, ses inclinaisons, ses voyages, ses engagements, ses irrévérences, la BnF fait entendre celui dont l’art a été de donner à voir.
Pierre Assouline dit son admiration et son amitié à l’artiste, des lectures donnent vie aux textes d’auteurs qui l’ont accompagné comme son contemporain Julien Gracq, ou comme Proust et Baudelaire dont il avait des volumes sur sa table de chevet. Abd al Malik fait dialoguer sa propre « table de chevet » avec celle du photographe. Le Mexique, pays de prédilection de Cartier-Bresson, est évoqué à travers la figure de Frida Kahlo, tandis que Fanny Ardant fait résonner les voix de la mémoire des camps et de la guerre, présentes dans l’œuvre du photographe, en lisant les chants d’Aurélia Steiner. Un choix qui embrasse un panorama large, ouvert et puissant.
« Ce qui compte, c’est ce qu’on fait dans une minute et c’est maintenant ! », disait Henri-Cartier-Bresson. Pour la Bibliothèque parlante, le maintenant dure trois jours. À l’écoute !
En savoir plus sur l’exposition Henri-Cartier Bresson. Le Grand Jeu
Vendredi 4 juin 2021
Lecture de Mon cœur mis à nu de Charles Baudelaire par Amira Casar
19 h – Grand auditorium I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
Publié à titre posthume, Mon cœur mis à nu réunit des fragments rédigés par Baudelaire en vue d’une œuvre à venir. Le titre et l’esprit lui en sont « soufflés » par Edgar Allan Poe – dont Baudelaire a été l’un des plus grands intercesseurs en France – dans une de ses Marginalia écrite une dizaine d’années plus tôt. Notes sur et à soi-même, souvenirs, commentaires sur ses contemporains, réflexions d’ordre éthique, esthétique et moral : la voix du poète, toujours inspirée, s’exprime – tour à tour poignante, mordante ou virulente, au plus près d’un amer sentiment d’étrangeté au monde qui confine parfois à une rancœur assumée. L’anecdote veut qu’Henri Cartier-Bresson, qui avait toujours un recueil d’un de ses livres de chevet en poche, ait eu celui-ci alors qu’il s’apprêtait à être opéré… du cœur.
Samedi 5 juin 2021
Rencontre – Pierre Assouline raconte Henri Cartier-Bresson, lectures par Nathalie Cohen
14 h 30 – Petit auditorium I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
À partir de leur rencontre en 1994, Pierre Assouline et Henri Cartier-Bresson n’ont pas cessé leur échange. Le photographe qui refusait qu’on le photographie détestait les interviews, seule la conversation l’intéressait. Celle qu’il a eue avec le journaliste a été si féconde qu’il a accepté qu’elle devienne le matériau d’un travail biographique. Pierre Assouline raconte le travail qu’il a consacré « au plus grand photographe vivant, au dessinateur ressuscité, au reporter au long cours, à l’aventurier tranquille, au voyageur d’un autre temps, au contemporain capital, à l’évadé permanent, au géomètre obsessionnel, au bouddhiste agité, à l’anarchiste puritain, au surréaliste non repenti, au symbole du siècle de l’image, à l’œil qui écoute ».
La rencontre est ponctuée de lectures de textes et de projections d’images du photographe.
Cette rencontre sera également diffusée sur cette page et sur notre chaîne Youtube le 5 juin à 14 h 30.
Lecture de Monsieur Proust de Céleste Albaret d’après ses entretiens avec Georges Belmont par Marianne Denicourt
16 h – Grand auditorium I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
Au début des années 1970, Céleste Albaret raconte au micro de Georges Belmont les huit années extraordinaires qu’elle a passées comme gouvernante et confidente de Marcel Proust. À partir de 1914 et jusqu’à la mort de l’écrivain en 1922, elle l’assiste dans son travail, le console de sa solitude et rit avec lui des fadaises du monde. Marianne Denicourt et Ivan Morane se sont appuyés sur ces 49 heures d’enregistrement pour créer une adaptation qui permet de vivre une expérience hors du commun : pénétrer dans la chambre-atelier d’un des plus grands écrivains du XXe siècle.
Lecture de Lettrines de Julien Gracq par Constance Dollé et Emmanuel Noblet
17 h 30 – Petit auditorium I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
André Breton a été une figure essentielle pour Henri Cartier-Bresson et Julien Gracq qui ont tous deux participé aux réunions des surréalistes dans les cafés de la place Blanche. « C’est au surréalisme que je dois allégeance, car il m’a appris à laisser l’objectif photographique fouiller dans les gravats de l’inconscient et du hasard », dit le photographe. On aime l’idée qu’un même hasard, guidé par le flux des idées journalières, ait accompagné Julien Gracq dans la rédaction de ses Lettrines, « un ensemble très libre, une mosaïque de notes de lecture, de réflexions, de souvenirs ». Les comédiens Constance Dollé et Emmanuel Noblet prêtent leurs voix à quelques-uns de ces fragments dans un échange libre et inspiré, au plus proche du ton du texte.
Cette lecture sera également diffusée sur cette page et sur notre chaîne Youtube le 5 juin à 17 h 30.
Lecture de Aurélia Steiner de Marguerite Duras par Fanny Ardant avec Sonia Wieder-Atherton (violoncelle)
19 h – Grand auditorium I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
Aurélia Steiner, figure essentielle dans l’œuvre de Duras, porte en elle différentes voix : celles d’une femme morte dans les camps nazis, de sa fille née sur place, d’une jeune femme qui vit entre Melbourne et Vancouver, de Duras elle-même. Aurélia Steiner est une revenante, une morte encore vivante, une vivante déjà morte. Le texte résonne comme un écho au film d’Henri Cartier-Bresson, Le retour, qui a saisi, en 1945, la libération et le voyage de retour des soldats français délivrés des camps. Aurélia appelle, crie, c’est une mélodie et une plainte, un souffle unique auquel Fanny Ardant prête sa voix.
Visites du jardin-forêt
11 h - 16 h | Gratuit | Départ toutes les 30 minutes | Inscription sur place samedi 5 juin 202 - hall d’accueil
Dans le cadre des Rendez-vous aux jardins.
Les visites commentées du jardin offriront aux visiteurs l’occasion de découvrir l’histoire, la faune et la végétation de cet espace d’un hectare, conçu par Dominique Perrault, Gaëlle Lauriot-Prévost et Eric Jacobsen en 1995.
Dimanche 6 juin 2021
Lectures au jardin
Jamais deux sans trois. Le Printemps des poètes retrouvera bel et bien le jardin-forêt de la BnF, à l’occasion de La Bibliothèque parlante. Revenez partager la parole poétique à ciel ouvert.
En compagnie de Marie Modiano, dont l’aspiration poétique donne de la voix, en chanson mais aussi sur la page blanche du poème, dans l’attente qu’une étoile de jour vienne à se lever, et de Cyril Dion qui a fait de la vie un engagement au long cours, entre résistance, citoyenneté écologique et poésie.
14 h 30 I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
Marie Modiano est chanteuse, auteure-compositrice, poète et romancière. Son premier album, I’m Not A Rose, est sorti en 2006 sur le label Naïve. Suivront Outland (Naïve, 2008) et Ram on a Flag (Nest & Sound, 2013) ainsi que le recueil de poèmes Espérance Mathématique (L’Arbalète/Gallimard, 2012) que Peter von Poehl a adapté en musique pour un album inspiré par les bandes originales de la Nouvelle Vague. Sur scène, le mélange très personnel de Marie Modiano entre chanson et spoken-word est devenu sa marque de fabrique. En 2018, Marie Modiano a fait paraître simultanément – Pauvre chanson – et le recueil du même nom, reprenant les textes des chansons ainsi que 40 poèmes inédits. En décembre 2019, a lieu au Centre Pompidou la première de Songs From The Other Side, un spectacle en collaboration avec Peter von Poehl, mêlant chansons, textes et vidéos, l’album inspiré de cette création sort en février 2021. Marie Modiano a également publié deux romans chez Gallimard : Upsilon Scorpii en 2013 et Lointain en 2017. Ses livres sont traduits en allemand, en espagnol et en suédois.
17 h I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
Cyril Dion est réalisateur, écrivain, poète et activiste écologique. Après des études d’art dramatique, il a organisé des congrès israélo-palestiniens, a co-fondé et dirigé le mouvement Colibris et le magazine Kaizen et a créé une collection d’ouvrages chez Actes Sud le Domaine du possible. En 2014 il revient à la création avec la publication du recueil de poèmes Assis sur le fil, puis la co-réalisation du film Demain avec Mélanie Laurent qui remporte le César du meilleur documentaire en 2016. Depuis, il fait cohabiter art et activisme. Il a publié un roman en 2017 Imago et un essai combatif l’année suivante Petit Manuel de Résistance Contemporaine. Il est l’une des figure de l’engagement écologique en France où il a été l’un des initiateurs de l’Affaire du Siècle et de la Convention Citoyenne pour le Climat dont il était également garant. Son prochain film, Animal, sort au cinéma le 24 novembre 2021.
Spectacle - L’homme qui plantait des arbres
14 h 30 – Petit auditorium I Spectacle tout public (à partir de 7 ans) | Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
Lecture et musique par Clothilde Durieux, dessins par Benjamin Flao.
Dans la nouvelle de Jean Giono dont s’inspire ce spectacle, Elzéard Bouffier, un berger de Haute-Provence, fait revivre sa région aride en y plantant des chênes. Benjamin Flao redessine en direct l’adaptation qu’il a donnée du texte dont Clothilde Durieux livre son interprétation, entre lecture et musique. Le vidéaste Guillaume Donias organise la rediffusion sur un écran en fond de scène. Une équipe fine, inventive et joyeuse pour donner à voir et à entendre ce conte écologique.
Cette rencontre sera également diffusée sur cette page et sur notre chaîne Youtube le 6 juin à 14 h 30.
Lecture de lettres de Frida Kahlo par Elsa Lepoivre de la Comédie-Française
16 h – Grand auditorium I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
« J’ai beaucoup circulé, bien que je ne sache pas voyager » a dit Henri Cartier-Bresson. Parmi ses pays de prédilection, le Mexique, où le photographe a séjourné deux ans et avec lequel il a entretenu un lien si fort qu’il s’est décrété « Français du Mexique à vie ».
Pour évoquer cette patrie de cœur, c’est la voix de Frida Kahlo que le Festival propose de faire entendre. La peintre, comme le photographe, a acquis une reconnaissance internationale grâce à son premier galeriste à New York, Julien Levy. Dans ses lettres, Frida Kahlo évoque ses amours, notamment pour son mari Diego Riviera, ses combats politiques, son engagement féministe, sa lutte contre le corps souffrant. Un condensé multicolore de surréalisme sud-américain lu par Elsa Lepoivre, de la Comédie-Française.
Lecture musicale d’Abd al Malik accompagné au piano par Georges Granville
18 h 30 – Grand auditorium I Tarif unique 10 € | Réservation sur bnf.tickeasy.com
Abd al Malik, auteur-compositeur et interprète, cultive un art génial du mélange, au service d’un message d’écoute et de tolérance. Chanson française, slam, rap, langage de rue ou littérature, il construit sa musique et ses interprétations – comme par exemple celle des Justes de Camus en 2019 – dans un même mouvement moderne et inventif.
Pour la Bibliothèque parlante, il se prête à un nouvel exercice d’écho : faire résonner ses textes favoris et ceux d’Henri Cartier-Bresson dans un concert littéraire inédit et exceptionnel où Saint-Simon, Camus, Giono, Sagan croisent Baudelaire, Breton, Giacometti ou encore Prévert.
Cette lecture musicale sera également diffusée sur cette page et sur notre chaîne Youtube le 6 juin à 18 h 30 jusqu’au 15 juin.
Samedi 5 et dimanche 6 juin 2021
Lectures au transat – Extraits d’archives sonores
14 h – 18 h – Terrasse - Frise I Entrée gratuite
Le département Son, vidéo, multimédia de la BnF conserve 24 bandes magnétiques d’entretiens entre Céleste Albaret, gouvernante de Marcel Proust, et le journaliste et écrivain Georges Belmont. Près de 49 heures d’enregistrement ont servi à la rédaction de Monsieur Proust, recueil de souvenirs publié en 1973 aux éditions Robert Laffont. Céleste Albaret, qui a accompagné le quotidien de l’écrivain durant huit ans et a veillé sur lui jusqu’à sa mort le 18 novembre 1922, est rentrée à son service en 1914. Très vite, elle devient sa gouvernante dévouée, s’installant définitivement dans l’appartement de l’écrivain, qui fait d’elle sa confidente la plus proche. Elle fut aussi son inspiratrice. C’est elle qui lui suggéra de coller des petits bouts de papier, les « paperolles » sur les cahiers pour écrire des corrections. C’est elle aussi qui l’inspira pour le personnage de Françoise, gouvernante de Mme Octave, la tante Léonie et grand-tante du narrateur dans la Recherche du temps perdu. Au-delà des souvenirs et anecdotes que nous délivre Céleste à travers ces heures d’entretiens, c’est bien l’immense sollicitude mêlée d’une admiration sans borne qui transparaît dans ses témoignages intimes et touchants. Elle confie à Belmont en 1972 : « J’ai vécu avec cet homme avec une intensité de plaisir, de joie, de son charme, de sa conversation, de l’homme extraordinaire qu’il était. Il a rempli ma vie. » Les entretiens de Céleste Albaret ont été numérisés en 2004 et sont consultables en salle P.
Proust considéré comme terminus (éd. Complexe, 1984), in « Œuvres », éd. des Femmes-Antoinette Fouque 2004 – sous réserve
Entre 1990 et 1994, en vue de l’édition de son ouvrage paru en 1995, Robert Doisneau, la vie d’un photographe (Paris, éd. Hoëbeke), Peter Hamilton, professeur à l’université d’Oxford a mené plusieurs entretiens avec le photographe. 38 cassettes ont ainsi été enregistrées. En accord avec la famille de Robert Doisneau, Peter Hamilton a fait le don cet ensemble à la BnF en 2007.
Œuvre en réalité virtuelle : « Rêverie à travers les époques » de Judith Guez
14 h – 18 h – Frise I Entrée gratuite
Lauréate 2019 de la résidence numérique BnF-Del Duca, l’artiste Judith Guez expose le fruit de son travail de création à partir des fonds de la Bibliothèque. Intitulée « Rêverie à travers les époques », son installation interactive et immersive invite chacun à la contemplation. Grâce à un casque de réalité virtuelle, le spectateur se retrouve devant l’un des plus beaux livres de la Renaissance Le Songe de Poliphile. À l’aide d’une petite lumière, il peut regarder le livre et tourner les pages. Petit à petit, il va entrer dans la rêverie de l’artiste. Sons, dessins, photos, peintures, espaces 3D d’archives se mélangent afin de donner à voir des souvenirs vécus entrelacés d’imaginaire. Organisé par la BnF, avec le soutien de la Fondation Simone et Cino Del Duca – Institut de France et de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Informations pratiques
Entrée 10 € par lecture (tarif unique) – Réservation sur bnf.tickeasy.com
Entrée gratuite pour les détenteurs d’un Pass lecture /culture ou recherche. Réservation recommandée sur bnf.tickeasy.com
Entrée gratuite pour les autres manifestations. Réservation recommandée sur bnf.tickeasy.com.
Il est recommandé de se présenter en avance (jusqu’à 20 minutes avant la manifestation)
Date et Horaires
Vendredi 4 juin 2021
19 h
Samedi 5 et dimanche 6 juin 2021
14 h – 20 h
Accès
François-Mitterrand
Quai François-Mauriac – Paris 13e
Entrée Est face à la rue Émile Durkheim