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- Brèves de la BnF
María Chillón, lauréate du Prix Lacourière 2021
La BnF organisait cette année la 29e édition du Prix Lacourière, reportée d’un an en raison de la crise sanitaire.
Créé en 1979 sous l’égide de la Fondation de France par Madeleine Lacourière en mémoire de son mari Roger Lacourière, célèbre graveur et maître imprimeur, le prix Lacourière récompense tous les deux ans un graveur en taille-douce âgé de moins de 46 ans. Le prix est doté d’un montant de 10 000 euros.
Réuni ce mercredi 26 mai 2021 sous la présidence de Cécile Pocheau-Lesteven, conservatrice chargée de la collection d’estampes contemporaines de la Bibliothèque nationale de France, le jury a décerné le Prix Lacourière à María Chillón. Une première mention a été attribuée à Yann Kebbi, une seconde à Océane Vallot.
María Chillón, née en 1982, a découvert la gravure à l’Académie des Beaux-Arts de Rome, avant de parfaire sa pratique du dessin et de la gravure à l’Université Complutense de Madrid. Buriniste émérite, elle est depuis 2012 assistante à l’atelier expérimental Contrepoint, fondé à Paris par Hector Saunier.
María Chillón avait vu ses travaux distingués par une mention du Prix Lacourière en 2012 puis en 2018, impressionnant le jury avec sa série Nudo qui témoignait déjà d’une évolution significative de sa pratique. La série emportant le prix cette année, Entre les nuages, renouvelle son puissant « herbier-bestiaire » en témoignant d’une plus grande liberté dans la composition et son usage du burin. Selon l’artiste, « La série de gravures Entre les nuages part des ombres de plantes sur le mur du cuivre, que l’encre suit pour attraper un peu de leur vivant. […] Dans la combinaison des lignes, je veux créer un univers intérieur parallèle dans lequel se perdre, pour saisir l’instant présent dans un monde de plus en plus rapide. »
María Chillón est représentée par la galerie Schumm-Braunstein à Paris.
Né en 1987, Yann Kebbi s’est formé à la pratique des arts plastiques et à l’image imprimée à l’École Estienne puis à l’École des Arts décoratifs à Paris.
Pratiquant la gravure, le monotype et le dessin, il collabore régulièrement avec la presse (Le Tigre, XXI, The New Yorker, The New York Times) et a publié plusieurs livres graphiques. Dans la série d’eaux fortes et d’aquatintes présentées pour le prix l’artiste revisite avec toutes les subtilités de la gravure l’univers (architectures imaginaires et mises en abîme) de Fondation Kebbi, paru aux Éditions Actes Sud en 2019
Océane Vallot est née en 1985 et a étudié les arts plastiques à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne puis à La Cambre à Bruxelles. Elle intervient en tant qu’enseignante en gravure et en dessin à l’École des Arts de Braine l’Alleud, à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, à l’Académie des Beaux-Arts de Wavre, en Belgique où son travail a été remarqué. Concernant sa série Office World, elle précise que « Les images présentées sont constituées de petits objets et matériels prélevés dans des prospectus de vente de fournitures de bureau et des manuels de pliage, de manière à constituer un environnement, une situation. Ces mises en scènes sont pensées comme des métaphores, des symptômes de systèmes bureaucratiques »