Anne Sylvestre, autrice de textes engagés et féministes et qui a également bercé plusieurs générations avec ses Fabulettes, s’est éteinte le 30 novembre à l’âge de 86 ans après soixante-deux ans de carrière.
Née Anne-Marie Thérèse Beugras, sœur de la romancière Marie Chaix, Anne Sylvestre a fait ses débuts en 1957 sur la scène du cabaret La colombe, avant de se produire aux Trois baudets jusqu’en 1962. Signée chez Philips, elle enregistre son premier disque 4 titres en 1959, dont des extraits sont proposés sur Gallica.
L’année 1962 marque un tournant dans sa carrière. Elle se produit pour la première fois à Bobino et à l’Olympia. Georges Brassens, à qui on l’a comparé souvent pour la qualité de son écriture, lui signe un texte élogieux au verso de l’un de ses 25cm. Toujours la même année, elle sort un nouveau 45 tours qui comprend ses premières Fabulettes. En 1968, elle quitte Philips et signe avec la toute jeune maison de disque fondée par Gérard Meys, producteur historique de Jean Ferrat. L’année suivante, elle chante, en duo avec Boby Lapointe, Depuis l’temps que j’attends mon prince charmant.
En 1971, elle quitte Gérard Meys et reste deux ans sans maison de disque avant de créer A Sylvestre, distribué par Barclay. Anne Sylvestre enregistre au cour de sa carrière une cinquantaine d’albums 33 tours et autant de 45 tours. Reconnue par une nouvelle génération d’interprètes (Renan Luce, Agnès Bihl ou encore les Ogres de Barback avec lesquels elle enregistre un album en 2013), elle devait à nouveau se produire à la Cigale en janvier 2021. Elle recevra trois fois le Grand prix de l’académie Charles-Cros entre 1963 et 1967 et sera décorée de la médaille de vermeil de l’Académie française.
