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Hommage à Gisèle Halimi

Gisèle Halimi, disparue le 28 juillet 2020 à l’âge de 93 ans, fut une avocate emblématique de la cause des femmes. 

Née en Tunisie, cette forte personnalité affirme très jeune son intention de surmonter  les obstacles pour échapper à un rôle traditionnel qui lui serait assigné. Après ses études de droit, inscrite au barreau de Tunis puis de Paris, elle dénonce  pendant la guerre d’Algérie  les tortures pratiquées par des soldats français et défend des militants du FLN, notamment Djamila Boupacha.

Signataire en 1971 du manifeste des 343 femmes déclarant publiquement avoir avorté et réclamant la légalisation de l’avortement, elle fonde la même année, avec entre autres Simone de Beauvoir, le mouvement féministe «Choisir la cause des femmes».

 

Son activité d’avocate et de défenseure des droits des femmes est marquée par des procès célèbres (procès de Bobigny en 1972, procès d’Aix-en-Provence en 1978) qui ont contribué par leur retentissement dans l’opinion publique à des changements législatifs majeurs (loi Veil sur l’IVG  en 1975, criminalisation du  viol en 1980). En 2006, elle poursuit aussi son action militante avec le projet dit de la « clause de l’Européenne la plus favorisée », visant à harmoniser les droits des femmes de l’Union européenne dans le sens des législations les plus favorables.

Engagée en politique aux côtés de François Mitterrand, elle est élue députée de l’Isère (apparentée PS) en 1981, avant d’être ambassadrice de France auprès de l’Unesco en 1985-1986. En 1998, elle fait partie des fondateurs du mouvement Attac (association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne).

Gisèle Halimi mène aussi une carrière d’écrivain, comprenant à la fois des récits autobiographiques et des écrits sur son engagement au service de la cause des femmes. L’ensemble des publications de Gisèle Halimi est indexé sur data.bnf.fr.

Le département des manuscrits de la BnF conserve également, dans le fonds Beauvoir, une correspondance entre Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir : échange sur les procès (Gisèle Halimi fut l’avocate de Sartre), mais aussi des cartes postales et courriers personnels. Elles ont également rédigé ensemble un livre sur Djamila Boupacha en 1962. Les références de la correspondance qui s’y rapporte peut être retrouvée dans le catalogue des Archives et manuscrits à partir d’une requête sur «Djamila Boupacha».

 

 

 

 

 

 

 

 

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