- Brèves de la BnF
Hommage à Paul Ickovic
La BnF rend hommage au photographe d’origine tchécoslovaque, Paul Ickovic (1944-2023), décédé au mois de mai dernier. Son œuvre photographique avait fait l’objet d’une rétrospective dans la galerie des Donateurs de la BnF-François Mitterrand à l’été 2021. Cette exposition, qui faisait suite à un don de 40 beaux tirages au département des Estampes et de la photographie, s’était accompagnée de la parution d’un imposant ouvrage sobrement intitulé Paul Ickovic: photographs et paru aux éditions Okapi de J. R. Ginsberg.
Ainsi que le résumait bien le titre de son premier opus photographique, In Transit, Paul Ickovic a connu une vie d’errance et de voyages dès l’enfance, puis en tant que pilote d’avion. Ces nombreux déplacements à travers le monde, de Cuba en Inde et de la France aux États-Unis, en passant par Prague et l’Argentine, ont offert une grande variété d’occasions de prises de vue à cet héritier de la mouvance humaniste européenne, en quête de rencontres et de scènes de vie instantanées. Portant sur ses contemporains un regard toujours indulgent, généreux, teinté d’une ironie tendre et mélancolique, il n’a eu de cesse, entre les années 1960 et 2000, d’interroger la condition humaine et tout particulièrement celle des femmes, en tout lieu et tout milieu.
Les photographies de Paul Ickovic ont fait l’objet de nombreux livres, support qu’il appréciait particulièrement et maîtrisait parfaitement, ayant lui-même travaillé aux États-Unis à la conception d’ouvrages de Cartier-Bresson ou de Bruce Davidson en 1979. Également exposé en de nombreux endroits, notamment à l’International Center of Photography de New York, il ne l’avait jamais été en France avant 2021. Pour ce photographe qui se réclamait de l’influence d’André Kertész, de Brassaï et de son modèle et mentor, Henri Cartier-Bresson, voir son travail exposé à la BnF, au moment-même de la rétrospective consacrée à ce dernier à l’été 2021, aura été, comme il le confiait, une consécration ultime.