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- Brèves de la BnF
Inscription au registre Mémoire du monde de l’UNESCO des manuscrits de l’école de la cour de Charlemagne
L’Unesco a inscrit le 18 mai 2023, sur le registre Mémoire du monde, les manuscrits de l’école de la cour de Charlemagne. La candidature a été portée conjointement par la Stadtbibliothek de Trier et la Bibliothèque nationale de France, avec le soutien des établissements conservant les manuscrits, en France et en Europe. Sur les huit manuscrits concernés par cette inscription, la BnF en conserve trois, deux au département des manuscrits (Évangéliaire de Charlemagne, BnF NAL 1203 ; Évangiles de Saint-Médard de Soissons, BnF Latin 8850) et un à la bibliothèque de l’Arsenal (Évangiles de Saint-Martin-des-Champs, BnF, Arsenal, ms. 599).
Ces manuscrits enluminés comptent parmi les trésors les plus précieux de la BnF. Les circonstances exceptionnelles de leur création voici plus de 1200 ans, au sein de l’un des foyers intellectuels et artistiques les plus brillants de l’histoire européenne, en font des objets patrimoniaux insignes. Ils sont emblématiques de la Renaissance carolingienne et des œuvres d’apparat réalisées sous le règne de Charlemagne, au sein de l’école de son palais qui a occupé différents lieux avant de se fixer à Aix-la-Chapelle.
Plus ancien témoin du groupe de l’école de la cour, l’Évangéliaire de Charlemagne est aussi le premier manuscrit précisément daté du règne de ce souverain, vers 781-783. Réalisé par un maître d’ouvrage nommé Godescalc, son texte a été copié en lettres d’or et d’argent sur des feuillets de parchemin pourpré, et le poème de dédicace transcrit dans la nouvelle écriture mise au point sous Charlemagne, la minuscule caroline. Ses peintures en pleine page sont, quant à elles, représentatives du nouvel art antiquisant pratiqué à la cour de Charlemagne. Ce manuscrit a connu une destinée prestigieuse : arrivé très tôt dans le trésor de Saint-Sernin de Toulouse, il y est resté jusqu’à la Révolution, avant de rejoindre les collections de la future bibliothèque municipale de Toulouse. Il a ensuite été offert par la ville de Toulouse à Napoléon Ier en 1811.
Datés du début du IXe siècle, dans les années qui suivent le couronnement impérial de Charlemagne, les Évangiles de Saint-Médard de Soissons offrent un des spécimens les plus raffinés de l’art de cour de la Renaissance carolingienne, avec leur texte entièrement copié à l’encre d’or et leurs somptueuses peintures antiquisantes. Leur contenu reflète la réforme liturgique sur le modèle romain. Ces Évangiles ont été offerts en 827 par Louis le Pieux et son épouse à l’abbaye Saint-Médard de Soissons.
La production des Évangiles de Saint-Martin-des-Champs se situe entre les deux manuscrits précédents, vers 790. Leur texte est entièrement transcrit à l’encre d’or en minuscule caroline, et chaque Évangile est introduit par de somptueux encadrements renfermant de grandes initiales ornées stylistiquement très proches de celles qui ornent l’Evangéliaire de Charlemagne.
Ces trois manuscrits ont été exceptionnellement présentés au public lors de l’exposition organisée par la BnF en 2007, Trésors carolingiens. Livres manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve. Ils ont ensuite été décrits et numérisés dans le cadre du programme européen « Europeana Regia » (2010-2012), qui visait à promouvoir un héritage européen commun à travers la réunion virtuelle de collections historiques majeures physiquement dispersées entre différents pays. Les Évangiles de Saint-Martin-des-Champs seront, pour leur part, présentés en 2024 dans le musée de la BnF à Richelieu.
Les manuscrits sont accessibles dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF, et leurs descriptions dans Archives et manuscrits, le catalogue en ligne des collections manuscrites de la BnF.
Évangiles de Saint-Martin-des-Champs