Gébé, « Qu’est-ce que je fous-là ? » – Dessin de couverture de l’album éponyme édité en 1976 aux Éditions du Square dans la « série bête et méchante », réédité chez Dargaud en 1983 -  - © Marianne Huvé / Elsa Blondeaux
Prochainement

Gébé : un génie du dessin de presse

Until

Allée Julien Cain

Gébé, « Qu’est-ce que je fous-là ? » – Dessin de couverture de l’album éponyme édité en 1976 aux Éditions du Square dans la « série bête et méchante », réédité chez Dargaud en 1983 - - © Marianne Huvé / Elsa Blondeaux

La Bibliothèque nationale de France, en collaboration avec la Maison du dessin de presse, présente la première rétrospective consacrée à Gébé (1929-2004), figure incontournable de l’histoire du dessin de presse, mettant à l’honneur son œuvre emblématique de dessinateur, caricaturiste et satiriste. Cette exposition inédite est rendue possible grâce au don d’un vaste ensemble de dessins originaux fait par sa famille au département des Estampes et de la photographie de la BnF.

Gébé: un génie du dessin de presse

Co-créateur des journaux Hara-Kiri et Charlie Hebdo, après avoir publié plusieurs années durant ses dessins dans La Vie du Rail, France Dimanche ou Paris Match, Gébé, né Georges Blondeaux, a marqué la seconde moitié du XXe siècle en France en révolutionnant le dessin d’humour, le dessin satirique, le dessin d’actualité et la caricature politique dans la presse. Créateur prolifique, expérimentateur de techniques, Gébé a également exploré le roman-photo, mode d’expression avec lequel il a notamment fait naître et exister le célèbre Professeur Choron dans le mensuel Hara-Kiri.

Gébé fait également figure d’avant-gardiste de la bande dessinée. Si son personnage Berck a particulièrement marqué les premières années d’Hara-Kiri, et celui de Clovis, les pages du journal Pilote, son œuvre L’An 01 a été son plus important succès populaire en participant à l’âge d’or de Charlie Hebdo. À l’instar de ses contemporains Cavanna, Topor, Reiser, Wolinski, Cabu, Fournier et Willem, il a inventé un nouveau « journalisme artistique » où génie intellectuel et graphique vont de pair. En participant aux aventures Hara-Kiri et Charlie Hebdo, Gébé a pu s’affranchir des directions éditoriales habituellement restrictives et atteindre un véritable espace de liberté d’expression. Se considérant comme un dessinateur journaliste, il n’en est pas moins un artiste, comme le montrent ses dessins relevant de genres variés, tels que le dessin politique, satirique ou humoristique, et empruntant aux langages multiples du dessin éditorial, de la caricature ou du dessin narratif.

 

Gébé, Toits, dessin paru en double page de Vrai magazine n°1 - mars 1988 © Marianne Huvé / Elsa Blondeaux.

L’exposition

L’exposition retrace, en 16 panneaux, la carrière de Gébé, de ses années de formation, à ses ultimes publications dans Charlie Hebdo. La sélection des dessins aborde différents thèmes : l’humour, l’écologie, le monde du travail, la critique sociale, le politique, les médias ou encore le traitement de l’actualité par le prisme d’un humour mordant ou poétique.

En présentant des dessins d’humour, des planches de bande dessinée, des romans photos, des photographies, des Unes emblématiques d’Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, des affiches, des livres et quelques extraits audiovisuels, les commissaires de l’exposition ont choisi de s’arrêter sur les temps forts de l’œuvre de Gébé en montrant à la fois la dimension historique de ce dessinateur et son génie artistique.

L’exposition rend également hommage aux amis et anciens collaborateurs de Gébé, notamment ceux tragiquement disparus lors de l’attentat contre Charlie Hebdo. La BnF et La Maison du dessin de presse ont tenu à saluer la mémoire de ces auteurs avec qui Gébé a eu une très forte complicité. Un pastiche original d’une double page de Charlie Hebdo, datant de 1993 et réalisé par l’ensemble de la rédaction de l’époque en hommage à Gébé, qui était alors le directeur du journal, sera présenté dans l’exposition.

En proposant des agrandissements, l’exposition modifie notre lecture habituelle du dessin de presse et encourage sa réévaluation esthétique. Elle permet aussi de redécouvrir l’histoire de certains titres de presse qui ont fait preuve d’une grande audace éditoriale, en contribuant ainsi à l’élargissement des cadres de la liberté d’expression.

  • Sans titre
    Gébé, Sans titre - 1953 © Marianne Huvé / Elsa Blondeaux
    Ce dessin représente l’œil de Gébé, dessiné par lui-même. Il fait partie de ses travaux d’études.
    Précédent Suivant Fermer
  • Invitez un flic
    Gébé, Invitez un flic, Une de Hara-Kiri n° 111 - Décembre 1970 © Marianne Huvé / Elsa Blondeaux. Avec l’autorisation de la succession Cavanna
    Précédent Suivant Fermer
  • Il n’y a pas de censure en France
    Gébé, Il n’y a pas de censure en France, Une de Charlie Hebdo n°1 - 23 novembre 1970 © Marianne Huvé / Elsa Blondeaux
    Précédent Suivant Fermer
  • Frontispice pour Banlieue sud-est
    Gébé, Frontispice pour Banlieue sud-est - 1953 © Marianne Huvé / Elsa Blondeaux
    Le livre de René Fallet Banlieue sud-est, publié en 1947, fut une révélation pour le jeune Gébé. Ce projet de frontispice fait partie de ses travaux d’études lorsqu’il prend des cours de dessin par correspondance à l’École ABC.
    Précédent Suivant Fermer

Le dessin de presse dans les collections de la BnF

La BnF conserve, principalement au département Droit, économie, politique, mais aussi au département des Estampes et de la photographie et dans tous les départements de la direction des collections, la quasi-totalité des titres de presse satirique illustrée parus en France, des origines à nos jours.

Au département des Estampes et de la photographie sont conservés plusieurs milliers de tirages lithographiques originaux, la plupart entrés dans ses fonds par la voie du dépôt légal, ainsi que des défets de journaux et des dessins originaux de grands et moins grands noms du dessin de presse de 1830 à nos jours.

Le département conserve également des ensembles de dessinateurs et de rédacteurs contemporains – Wolinski, Willem, François Cavanna, Pierre Fournier, Gébé, Tim, Effel, Faizant, Sennep, Cabrol… – des journaux illustrés et des estampes satiriques.

À propos de la Maison du dessin de presse

Annoncée par le président de la République en 2020 sur une idée émise dès 2007 par Georges Wolinski puis reprise par son épouse Maryse, la Maison du dessin de presse ouvrira ses portes à Paris, en 2027. Lieu de découverte, de débat et de trans­mission, la Maison du dessin de presse fera découvrir au public le langage singulier, puissant et subtil du dessin de presse. À travers une exposition permanente, réalisée en partenariat avec la BnF, la Maison retracera plus de 200 ans d’histoire du dessin de presse en France, en montrant l’extraordinaire richesse esthétique des œuvres et la grande diversité des engagements des dessinatrices et dessinateurs au fil du temps. La Maison sera aussi un lieu de création, à travers des résidences de dessinateurs et des spectacles dessinés, d’échanges sur l’enjeu de la liberté d’expression, d’expositions temporaires et de médiation envers les publics scolaires. Elle porte l’ambition d’illustrer l’apport indispensable du dessin de presse à la vitalité de toute société démocratique. Portée par le ministère de la Culture et par les professionnels du secteur, la Maison du dessin de presse bénéficie du soutien de la Ville de Paris et de la Région Ile-de-France.

Commissariat

  • Alexandre Devaux, chargé de collections des dessins de presse au département des Estampes et de la photographie de la BnF
  • Sophie Robert, chargée de collections presse au département Droit, économie, politique de la BnF

Infos pratiques

Pictogramme vigipirate

En raison du plan Vigipirate, seule l’entrée Est du site est accessible.

Horaires

Pictogramme horaires

Lundi :
14 h - 20 h

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi :
9 h - 20 h

Dimanche :
13 h - 19 h

Fermé les jours fériés.

Accès

Pictogramme acces

Bibliothèque François-Mitterrand – Allée Julien Cain
Quai François Mauriac,
75706 Paris Cedex 13

 

 

Tarifs

Exposition en entrée libre (gratuit)