L'art est dans la rue

Le fonds d’affiches du département des Estampes et de la photographie de la BnF, constitué essentiellement par le dépôt légal des imprimeurs, compte environ 300 000 pièces et représente l’une des plus importantes collections au monde. Un ensemble exceptionnel de plus de 140 affiches extraites de ce fonds est exposé dans les grandes galeries du musée d’Orsay, aux côtés de diverses autres pièces en contrepoint (peintures, photographies, dessins ou objets publicitaires). Intitulée L’art est dans la rue, l’exposition met en présence les réalisations les plus marquantes des maîtres de l’affiche, de Chéret à Cappiello, en passant par Grasset, Bonnard et les Nabis, Toulouse-Lautrec ou encore Mucha.

Le XIX^e siècle, âge d’or de l’affichomanie

Si l’affiche illustrée n’est pas inventée au XIX^e siècle, elle se développe alors de manière spectaculaire en s’appuyant sur l’invention de la lithographie. L’art est dans la rue plonge ainsi le public dans un choix d’affiches allant de 1840 environ à la Grande Guerre en privilégiant les années 1890, véritable âge d’or et moment d’ « affichomanie », c’est-à-dire d’engouement pour les affiches dites artistiques. Le parcours thématique de l’exposition aborde la transformation de la ville et la place qu’occupe l’affiche dans le nouveau Paris haussmannien. Les palissades, les murs et le mobilier urbain sont les supports d’affichages publicitaires sans cesse renouvelés répondant à une dynamique commerciale, industrielle et culturelle. Sont aussi détaillés les débuts de l’affiche illustrée et les techniques d’impression, avec quelques pièces célèbres comme les épreuves d’essais pour Ambassadeurs. Aristide Bruant de Toulouse-Lautrec, qui montrent les différentes étapes du tirage des couleurs.

L’affiche, un miroir de la société

Les affiches accompagnent l’essor du commerce, vantent les biens de consommation les plus divers, des grands magasins (La Belle Jardinière de l’imprimeur Rouchon) aux voyages touristiques, en passant par les spectacles, le théâtre (La Dame aux camélias de Mucha) ou les divertissements (Les Hanlon-Lees de Chéret). Le développement rapide du médium s’appuie sur l’apport de jeunes artistes d’avant-garde tels que Bonnard (France-Champagne) ou Toulouse-Lautrec (Moulin Rouge-La Goulue) qui, à la suite et aux côtés de Chéret, le père de l’affiche moderne, introduisent de nouvelles esthétiques dans la rue. À travers l’affiche se lisent aussi les questions sociales et politiques qui agitent le siècle, via la publicité pour les romans de mœurs, pour la presse militante (La Fronde, journal féministe de Dufau) ou encore avec les affiches de luttes idéologiques et syndicales (Syndicat national des chemins de fer de Grandjouan).

Par essence éphémères et fragiles, ces affiches exposées au musée d’Orsay sont – pour reprendre les termes du premier historien de ce média, Ernest Maindron – élevées « au rang des choses d’art ».

En savoir plus sur le site du Musée d’Orsay

Commissariat

Commissariat général

• Sylvie Aubenas, directrice du généraux département des Estampes et de la photographie, Bibliothèque nationale de France ;
• Christophe Leribault, président de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles ;

Commissariat scientifique

• Musée d’Orsay
  • Élise Dubreuil, conservatrice en chef Arts décoratifs, musée d’Orsay ;
  • Clémence Raynaud, conservatrice en chef Architecture, musée d’Orsay ;
  • Avec la collaboration de Marie-Liesse Boquien et Claire Guitton, chargées d’études documentaires, musée d’Orsay ;
• Bibliothèque nationale de France
  • Sandrine Maillet, chargée de la collection d’affiches, département des Estampes et de la photographie, Bibliothèque nationale de France ;
  • Anne-Marie Sauvage, conservatrice générale de bibliothèque honoraire.

Informations pratiques

DATES

Du 18 mars au 6 juillet 2025

Accès

Musée d’Orsay
Esplanade Valéry-Giscard-d’Estaing
75007 Paris

Plus d’informations sur le site du Musée d’Orsay