Issu d’un projet culturel mené au sein de la Zone de sécurité prioritaire du 20e arrondissement de Paris, le moyen métrage Rokia met en scène une histoire imaginée par un groupe de jeunes filles habitant près de la porte de Montreuil. La projection du film sera suivie d’un concert au cours duquel les participants au projet interpréteront des chants qui figurent dans le film.
Le film et le concert
Moyen métrage de 30 min tourné à Andé dans l’Eure et à Paris, Rokia met en scène une histoire imaginée par un groupe de jeunes filles habitant près de la porte de Montreuil - Aisseta Dianka, Assa Kaba, Djeneba Diaby, Inès Yohou, Fatou Traoré, Jeanne Ibrahim, Kélia Kololo et Mariama Jalo, accompagnées par Romance Zossou. Le film explore leurs préoccupations quotidiennes : appartenance à une double culture, relations entre filles et garçons, aléas d’une vie ancrée dans un quartier en difficulté, le tout rythmé par les polyphonies vocales d’une bande-son à laquelle les jeunes acteurs de Rokia ont contribué.
Issu d’un projet mené au sein de la Zone de sécurité prioritaire du 20e arrondissement de Paris, grâce à un partenariat impliquant des associations locales et la BnF, Rokia a été réalisé par Sylvia Aubertin et Patrice Spadoni, membres de l’association Canal Marches. Le film a bénéficié de l’intervention artistique et pédagogique de Valentina Vagliani et Gérard Sirera Theruel, membres de l’association Matière à chanter, ainsi que de l’appui du guitariste et compositeur brésilen Carlos Bernardo.
La projection est suivie d’un concert au cours duquel les participants au projet interprètent des chants qui figurent dans le film. Ce travail résulte à la fois de recherches entamées par certains d’entre eux au sein des collections patrimoniales sonores de la BnF et d’ateliers de polyphonie vocale et d’expression théâtrale.
Contexte et genèse du projet
Initié en 2016 par le préfet de la région Île-de-France et de Paris Jean-François Carenco, le plan d’action des Zones de sécurité prioritaire à Paris comporte un volet culturel impliquant notamment la BnF, la Philharmonie de Paris et l’Opéra de Paris, afin d’« amener les publics les plus éloignés de la culture à participer à une expérience culturelle qui les rassemble et les intègre à notre communauté ».
Financé par la préfecture de Paris et le Commissariat général à l’égalité des territoires, le projet mené par la BnF s’appelait initialement « Dans le salon de Delsarte ». Ce titre fait référence au pédagogue François Delsarte (1811-1871) qui a commencé une carrière de chanteur avant de perdre sa voix et de mettre au point une méthode de rééducation vocale. À partir de cette méthode, il a développé une pédagogie expérimentale fondée sur la voix et le geste qui a ensuite joué un rôle déterminant dans l’avènement de la danse moderne. Ses travaux ont ainsi inspiré la danseuse Isadora Duncan (1877-1927) ou le chorégraphe Ted Shawn (1891-1972), ainsi que des théoriciens du jeu d’acteur comme Stanislavski (1863-1938).
Le projet a démarré en novembre 2016 grâce à un partenariat liant la BnF à des associations du 20e arrondissement (Club de prévention des Réglisses, Association d’Éducation Populaire Charonne Réunion, Canal Marches, Matière à chanter), aux Maisons des Pratiques Artistiques Amateurs Saint-Blaise (Paris 20e) et La Canopée (Paris 1er), au studio Le Regard du Cygne (Paris 20e) ou encore au théâtre de la Colline (Paris 20e). Des groupes de jeunes gens résidant au sein de la ZSP du 20e arrondissement de Paris ont ainsi participé à des ateliers de polyphonie vocale et d’expression théâtrale, à des sorties culturelles (cinéma, théâtre, expositions) ou encore à des séances de travail à la BnF autour des collections sonores.
Des séjours au centre artistique et culturel du moulin d’Andé, dans l’Eure, ont permis au projet de se préciser, en s’éloignant du cadre théâtral initial donné par la référence à la figure historique de François Delsarte. Renommé « ZSP 20e », il s’est ainsi progressivement transformé en projet de film au sein duquel une place importante est réservée à la voix et au chant. Commencé au printemps 2018, le tournage s’est achevé à la fin de l’année 2018, puis le montage a été effectué dans les premiers mois de 2019.
Sous l’impulsion de l’actuel préfet de Paris Michel Cadot, le projet culturel s’est vu adjoindre un volet d’insertion professionnelle, via la découverte des métiers de l’audiovisuel et de la communication.
Informations pratiques
Entrée libre et gratuite
Date et Horaires
Samedi 6 avril 2019
17 h – 18 h
Accès
François-Mitterrand
Quai François-Mauriac – Paris 13e
Entrée Est face à la rue Émile Durkheim
Photo : Rokia © Sylvia Aubertin et Patrice Spadoni