Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Dans le cadre de la 23e édition du Mois du film documentaire, la BnF propose des projections de films issus des collections du département Son, vidéo, multimédia. La réalisatrice-productrice Esther Hoffenberg, qui a fait don de ses archives à la BnF, présente trois de ses films documentaires, trois portraits de femmes du XXe siècle dont les destins singuliers, sous son regard, se font curieusement écho : Eva, sa propre mère ; la productrice et présentatrice de télévision Denise Glaser ; l’actrice Bernadette Lafont.
Jeune fille élevée dans une famille industrielle de Sosnowiec, appartenant à la minorité allemande et protestante de Silésie, Eva Lamprecht a quitté la Pologne en 1945, à l’arrivée des Soviétiques. En Allemagne, elle rencontre Sam Hoffenberg, survivant du ghetto de Varsovie. En épousant Sam, Eva épouse aussi son histoire, son identité et tire un trait sur la sienne. La famille semble épanouie quand une première bouffée délirante marque, en 1970, l’apparition des troubles mentaux d’Eva.
Denise Glaser (1920-1983) a produit et animé Discorama pendant quinze ans. Diffusée le dimanche à l’heure du déjeuner, cette émission de variété a fait découvrir à des milliers de téléspectateurs Barbara, Georges Moustaki ou encore Maxime Le Forestier. Son arrêt brutal en 1975 fait disparaître Denise Glaser des écrans de télévision.
Bernadette Lafont (1938-2013) a tenu son premier rôle dans Les Mistons de François Truffaut en 1957. Son naturel et sa gouaille lui permettent d’alterner rôles populaires et cinéma d’auteur. Ce refus de s’enfermer dans les carcans d’une carrière toute tracée fait de la « fiancée du pirate » une icône de la transgression et de la liberté sexuelle.
Esther Hoffenberg, fondatrice de la société de production Lapsus à Paris en 1989, a produit les films de grands documentaristes, à une époque où peu de femmes occupaient la fonction de productrice. Également réalisatrice, elle a reçu de nombreux prix et sélections pour ses portraits de femmes aux destins singuliers. En 2020, elle a fait don à la BnF de l’ensemble de ses masters ainsi que d’une sélection de rushes et d’archives. Les trois films de la journée tendent aussi, en creux, un miroir autobiographique à leur réalisatrice qui évoquera son parcours.
Plus d’informations sur le mois du film documentaire 2022
Programme
10 h – Accueil des participants
Projection du documentaire Les deux vies d’Eva, d’Esther Hoffenberg (2005, 85 min)
Quel est le lien entre la traversée de l’histoire, les changements d’identité de sa mère Eva et sa détresse psychique ? Dans ce film construit à partir d’enregistrements sonores, Esther Hoffenberg explore cette question au cours d’un voyage entre territoires imaginaires et réels.
Projection suivie d’un entretien avec Esther Hoffenberg et Lydie Salvayre, écrivaine, autrice de Pas pleurer, prix Goncourt 2014. Discussion animée par Alexia Vanhée, chargée de collections en cinéma documentaire au département Son, vidéo, multimédia, BnF.
14 h – Projection du documentaire Discorama, signé Glaser, d’Esther Hoffenberg (2007, 67 min)
Tout au long des années soixante, des millions de Français ont regardé avec assiduité, en famille, l’émission de Denise Glaser, Discorama, juste avant le traditionnel repas dominical. Discorama est l’œuvre de sa productrice, Denise Glaser, qui explorait les cabarets de nouveaux talents. Grâce à elle, Barbara et Serge Gainsbourg feront leur première émission télévisée. Le film allie, pas à pas, la personnalité de Denise Glaser et Discorama, qui était « toute sa vie ». Il reçoit une Étoile de la Scam en 2008.
Projection suivie d’une table-ronde avec Marie-France Chambat-Houillon, sémiologue, spécialiste de la télévision, université Paris-Panthéon-Assas, CARISM, et Cécile Prévost-Thomas, musicologue et sociologue spécialiste de la chanson francophone, université Sorbonne Nouvelle, CERLIS. Discussion animée par Tanguy Laurent, chargé de collections en sociologie au département Philosophie, histoire, sciences de l’homme, BnF.
16 h – Projection du documentaire Bernadette Lafont : et Dieu créa la femme libre, d’Esther Hoffenberg (2016, 66 min)
Une traversée en compagnie de Bernadette Lafont, l’actrice la plus atypique du cinéma français, révélée par la Nouvelle Vague. Le film balaie sa vie et ses rôles emblématiques du féminisme joyeux des années soixante-dix. Il est sélectionné à Cannes Classics en 2016.
Projection suivie d’un entretien avec Esther Hoffenberg conduit par Frédérique Berthet, professeure d’études cinématographiques, université Paris Cité, écrivaine, et avec la participation de Julie Bertuccelli, présidente de la Cinémathèque du documentaire et réalisatrice du film Jane Campion, la femme cinéma.
Informations pratiques
Entrée gratuite – Réservation fortement recommandée
Il est recommandé de se présenter en avance (jusqu’à 20 minutes avant la manifestation)
Date et Horaires
Samedi 19 novembre 2022
10 h - 18 h
Accès
François-Mitterrand - Petit auditorium
Quai François-Mauriac – Paris 13e
Entrée Est face à la rue Émile Durkheim