Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
La BnF célèbre le bicentenaire de la Société de géographie, dont elle conserve les archives, en consacrant une exposition à l’exploration au XIXe siècle. S’appuyant sur le fonds exceptionnel de la Société de géographie et sur d’importants prêts extérieurs, elle réunit près de 200 pièces qui permettent d’offrir un nouveau regard sur la curiosité savante, les « découvertes » de l’époque et plus largement l’entreprise exploratoire elle-même.
Fondée à Paris le 15 décembre 1821, la Société de géographie est un acteur majeur dans l’encouragement aux voyages de découvertes et la diffusion des connaissances géographiques. Tout au long du siècle elle accompagne les explorateurs, dirige leurs travaux et publie leurs résultats. À travers la présentation de carnets de notes et de croquis, cartes et photographies, instruments de mesure, objets et spécimens collectés sur le terrain, le parcours proposé aux visiteurs met particulièrement en valeur toutes les figures – femmes exploratrices, guides, interprètes, etc. – qui ont été les actrices et acteurs invisibles dans le récit et l’iconographie officiels de l’exploration européenne. Organisée en trois temps, la préparation savante, les pratiques de terrain, la mise en récit et en images au retour du voyageur, l’exposition offre aux visiteurs un nouveau regard sur l’exploration.
L’exposition en détails
L’exploration fut, pour les Européens du XIXe siècle, un horizon d’attente aux enjeux multiples : faire avancer les connaissances géographiques, nourrir des savoirs comme l’anthropologie ou l’archéologie, mais également évaluer les richesses exploitables, à l’heure de l’expansion des empires coloniaux. Dans l’histoire de la rencontre des Européens avec le reste du monde, la figure de l’explorateur est au centre d’un récit héroïque, diffusé par la littérature d’aventure, l’imagerie populaire et, plus tard, par le cinéma. À cette époque se construit une mythologie de l’exploration fondée sur plusieurs idées reçues : la figure de l’explorateur, voyageur solitaire, seul collecteur et créateur de savoirs, le fantasme de territoires explorés vierges de toute histoire et de tout habitant, le rêve d’une connaissance intégrale, objective et désintéressée, de tous les « ailleurs » géographiques.
L’exposition Visages de l’exploration au XIXe siècle. Du mythe à l’histoire confronte cette mythologie à la réalité du terrain. Elle est l’occasion de donner à voir des parcours trop longtemps passés sous silence, ceux de femmes exploratrices, d’explorateurs non-européens, d’intermédiaires, de guides, d’interprètes qui jouèrent un rôle crucial dans le mouvement exploratoire, même s’ils ont été oubliés du grand récit. En proposant une histoire matérielle des voyages, incarnée sur le terrain par une multiplicité d’acteurs et d’actrices, cette exposition fait également émerger un autre récit, celui des différentes formes d’appropriation du monde à l’époque coloniale. Elle témoigne de l’imbrication des pratiques d’exploration scientifique et des opérations de conquête territoriale, qui, sans être systématique, fut une réalité.
Carnets de voyages, cartes, photographies et objets collectés ou pillés permettent de rendre compte des réalités quotidiennes de l’exploration, au-delà de la fascination qu’exerce l’attrait de l’ailleurs, au XIXe siècle comme de nos jours.
Pour chaque étape sont mises en avant les contributions des acteurs non-européens de l’exploration : souverains égyptien ou siamois commanditant des explorations, voyageurs africains parcourant le continent, guides, interprètes, porteurs constituant les intermédiaires indispensables à la réalisation de l’entreprise collective qu’était en réalité l’exploration. Le visiteur rencontrera ainsi, aux côtés des figures connues de Brazza, Gallieni, Dumont d’Urville ou Charles de Foucauld, Gabrielle Vassal et Octavie Coudreau, Joseph Martin et son guide toungouse, l’explorateur peul El-Fellati, le lettré Nain Singh, l’ancien esclave Apatou accompagnant Jules Crevaux en Amazonie, et bien d’autres.
Des reconstitutions scénographiques permettront, par une approche immersive, de retrouver le quotidien des explorations : imaginer un géographe parisien dans son cabinet de travail, se retrouver au cœur d’un campement d’explorateur au milieu du Sahara, retrouver l’atmosphère d’une exposition ethnographique d’objets sibériens, ou même assister à une conférence-projection comme un membre de la Société de géographie.
Commissaires
- Hélène Blais, École normale supérieure (Paris)
- Olivier Loiseaux, BnF, département des Cartes et plans, BnF
Exposition en partenariat avec la Société de géographie
Infos pratiques
En raison du plan Vigipirate, seule l’entrée Est du site est accessible.
Horaires
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi :
10 h - 19 h
Dimanche :
13 h - 19 h
Fermé le lundi et les jours fériés. Fermeture des caisses une heure avant la fermeture de l’exposition.
Accès
Bibliothèque François-Mitterrand – Galerie 2
Quai François Mauriac,
75706 Paris Cedex 13
Tarifs
Visages de l’exploration au XIXe siècle. Du mythe à l’histoire
Sous la direction d’Hélène Blais et Olivier Loiseaux
240 pages, 120 illustrations, 18 x 26 cm
29 €
Projections, conférences, lectures…
« Pieds nus à travers la Mauritanie » et « Le Sel du désert », d’Odette du Puigaudeau
Sur le terrain : lorsque l’ailleurs devient l’ici du voyageur (XVIIIe - XIXe siècles)
Retrouver les figures invisibles de l'exploration : de l'analyse historique à la mise en exposition
Galerie
Revue de presse
Interview d’Olivier Loiseaux, commissaire de l’exposition Visages de l’exploration au XIXe siècle à la BnF, dans Points de Vue.