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L’enfance d’Amélie Nothomb, née dans une famille aristocrate belge, est rythmée par les déménagements, au gré des affectations de son père ambassadeur : Osaka, Pékin, New York, puis l’Asie du Sud-Est (Laos, Bangladesh, Birmanie).
Ce n’est qu’à l’âge de dix-sept ans qu’elle revient vivre en Belgique, où elle fait des études de philologie et envisage la carrière d’enseignante. Profondément marquée par le Japon où elle a passé les premières années de sa vie, elle y retourne après ses études pour travailler comme interprète, période qu’elle transposera dans ses romans Stupeur et Tremblements et Ni d’Ève ni d’Adam.
En 1992, sort chez Albin Michel son premier roman, Hygiène de l’assassin, qui connaît un énorme succès ; depuis elle publie chez cet éditeur un livre chaque année et partage son temps entre Paris et Bruxelles. Se définissant elle-même comme « une graphomane malade de l’écriture », elle dit écrire trois romans par an pour n’en faire paraître qu’un. Elle sait également très bien mettre en scène son personnage d’écrivain en pratiquant une autodérision de bon aloi. Ses romans, traduits en quarante langues, font régulièrement partie des meilleures ventes littéraires.
Toujours à la frontière entre drôlerie et tragique, elle alterne l’autofiction et la pure fiction, parfois le fantastique, dans la veine du réalisme magique belge. Dans plusieurs romans elle transpose une partie de son enfance (Métaphysique des tubes, Le Sabotage amoureux et Biographie de la faim). Mêlant l’étude psychologique et morale à la parabole, elle renvoie le lecteur à ses propres pulsions. Ses romans se caractérisent par une profondeur alerte, un humour décalé, parfois cruel, qui cultive l’aphorisme, la pointe ironique et le grincement cocasse. De nombreux dialogues leur donnent la vivacité du théâtre, et plusieurs ont été adaptés pour le théâtre (Le sabotage amoureux, Cosmétique de l’ennemi, Métaphysique des tubes, Biographie de la Faim, Stupeur et Tremblements et Barbe-Bleue) ou le cinéma (Hygiène de l’assassin en 1999, Stupeur et tremblements par Alain Corneau en 2003 et Ni d’Ève ni d’Adam en 2014 sous le titre de Tokyo fiancée).
En 2015, Amélie Nothomb a été élue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
