André Gide (1859-1951)
Les textes d’André Gide constamment réédités, relus et étudiés, mais aussi son itinéraire intellectuel, moral, politique, continuent d’être interrogés et discutés. Bien des aspects de la singularité de l’écrivain entrent en résonance avec nos préoccupations contemporaines : ses écrits restent une véritable école de libération et d’affirmation de soi ; le devoir de faire de soi « le plus irremplaçable des êtres » ou le refus de « sacrifier aux idoles » qu’il défendait sont d’une actualité brûlante. Par ailleurs, Gide, souvent caricaturé en égotiste, n’a au contraire cessé de témoigner intérêt et compassion envers l’humanité souffrante et les invisibles de tous ordres : face aux accusés de cours d’assises, au milieu des réfugiés de guerre, des peuples colonisés ou aliénés par des dictatures, il a tenu un discours de responsabilité et de solidarité d’une portée universelle. Ainsi la vraie force de la parole gidienne est d’avoir su s’incarner dans une œuvre polymorphe, à la fois classique et novatrice.