Arts juifs - Bibliographie
S’inscrivant dans le courant des religions abrahamiques (christianisme, islam, judaïsme), les artistes juifs ont créé dès l’Antiquité des objets liturgiques offrant une symbolique et une esthétique typiquement judaïques : manteaux, coffres et arches saintes (mobilier) pour protéger la Torah, boîtes à aromates, lampes de Hanoukka (chandeliers à 8 branches ou lampes à huile à 8 godets), menorahs (candélabres à sept branches), étoiles de David, etc. L’esprit de la kabbale a d’autre part fourni une riche source artistique sur l’arbre de vie et le golem (figure d’argile mythique).
Les ghettos (ou juiveries = quartiers juifs) de Florence, de Prague, de Varsovie, de Venise, etc., ont été détruits partiellement ou totalement. L’architecture juive est à penser comme un champ de ruines : dans les shtetlech (villages) d’Europe de l’Est, des milliers de synagogues en bois ont disparu, visées par des incendies criminels lors de pogroms.
À Paris, le Pletzl (petite place en yiddish), qui date du XIIIe siècle, a d’ailleurs accueilli les victimes de ces persécutions à partir de la fin du XIXe siècle. Ce quartier est un témoin mémoriel et patrimonial : jardin Anne-Franck, mémorial des martyrs de la déportation, musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, synagogues (rue des Tournelles, Notre-Dame-de-Nazareth), etc.
L’expression d’art dégénéré (Entartete Kunst) mise en avant par le nazisme dès 1937 n’est qu’un énième prétexte de son antisémitisme (et de son anticommunisme). Après la Seconde Guerre mondiale, les artistes juifs réagiront par une réflexion artistique sur la Shoah.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le sionisme prône le retour des juifs en Palestine et la création d’un état juif. Se développe alors un art sioniste (puis post-sioniste). La fondation d’Israël le 14 mai 1948 permet de définir un art israélien. L’État compte parmi ses habitants des juifs, des Arabes israéliens (comprenant principalement des sunnites, ainsi que des druzes et des chrétiens, et incluant les Bédouins), des chrétiens non arabes, etc. En vertu de l’aliya (« montée » = émigration des juifs de la diaspora), de nombreuses nationalités sont représentées, tissant ensemble un patchwork cosmopolite.
Les « arts juifs » et les « arts israéliens » (qui invitent aussi à évoquer l’art palestinien) forment un kaléidoscope dont les paillettes se recouvrent tantôt, s’écartent parfois, convergent ou divergent, selon des forces centripètes et centrifuges.
Cette liste d’ouvrages présente des livres consultables en salle F sur toutes les formes d’art, d’artistes et d’artisans.