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Catherine Bernard naît en 1663 dans le milieu prospère de la bourgeoisie protestante rouennaise. Le 8 avril 1680, elle publie à Paris, chez Jean Ribou, un roman historique en trois tomes intitulé Frédéric de Sicile qui marque son entrée sur la scène littéraire, à l’âge de dix-sept ans. Deux ans plus tard paraît un roman épistolaire, Le Commerce galant, ou Lettres tendres et galantes de la jeune Iris et de Timandre, attribué à Catherine Bernard et Jacques Pradon. Après s’être convertie au catholicisme, au moment de la révocation de l’Edit de Nantes, Catherine Bernard embrasse pleinement la carrière de femme de lettres à travers une production littéraire abondante et diversifiée. En une douzaine d’années, elle fait ainsi paraître trois nouvelles, deux tragédies – Laodamie et Brutus – et de très nombreuses poésies. Dans l’une de ses nouvelles, Inès de Cordoue : nouvelle espagnole (1696), elle explore également le merveilleux en incluant deux contes, parmi lesquels le célèbre Riquet à la Houppe, dont Charles Perrault publiera l’année suivante une version célèbre.
Elle connaît le succès de son vivant : ses tragédies sont représentées plus d’une vingtaine de fois à la Comédie française (où elle est la première dramaturge féminine à donner une tragédie). Elle reçoit à trois reprises le prix de poésie de l’Académie française (1691, 1693, 1697) et à trois reprises également le prix de poésie de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse (1696, 1697, 1698). En 1699, Catherine Bernard devient membre de l’Académie des Ricovrati de Padoue. Cessant cependant toute activité publique au tournant du siècle, probablement sous l’influence de ses protectrices catholiques, telles que Mme de Pontchartrain, dont le soutien n’est guère compatible avec une activité d’autrice de roman et de théâtre, elle meurt en 1712 dans une certaine indifférence.
Le siècle suivant voit son auctorialité malmenée au profit de Fontenelle, notamment sous l’impulsion de Voltaire, et l’histoire littéraire la relègue au rang de figure littéraire mineure. Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que soit progressivement redécouverte la richesse de son œuvre.