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Centenaire d'Aimé Césaire (1913-2008) - Bibliographie
Aimé Césaire © Assemblée nationale
Né en 1908 en Martinique, il arrive à Paris à 17 ans en classe préparatoire au lycée Louis le Grand, où il rencontre un autre étudiant prometteur : Léopold Sédar Senghor, venu du Sénégal alors encore colonie française.
Une profonde amitié les liera jusqu’à la mort de Senghor en 2001. C’est en fréquentant les Africains et les Antillais de Paris que Césaire prend conscience de la part d’Afrique qu’il porte en lui : sur sa peau et dans sa culture, et qu’il se met à étudier. En 1939, à 25 ans, alors qu’il retourne en Martinique pour y devenir professeur, il exprime dans Cahier d’un retour au pays natal, sa négritude c’est-à-dire la conception de l’existence propre à l’homme noir, l’itinéraire d’un homme colonisé. Ecœuré par cette condition, il se révolte, proclame son désir de dignité et sa fierté d’être un descendant d’esclave.
Toute son œuvre sera marquée par sa condition de noir et d’Antillais : ses pièces de théâtre évoquent la colonisation dans Et les chiens se taisaient et La tragédie du roi Christophe ou le problème racial dans Une tempête. Dans le recueil Ferrements, il exprime sa nostalgie de l’Afrique-Mère et son attachement aux Caraïbes. Il mènera d’ailleurs une carrière politique et revendiquera pour la Martinique, en 1946, le statut de département : « on ne demandait pas de devenir l’autre, on demandait à être son égal » déclare-t-il, constatant ce demi-échec. Il sera l’acteur de la modernisation et de l’enrichissement de son île : aménagements, routes, urbanisme repoussent la misère des baraquements qu’il a vus enfant.
En 1993, il renonce à la députation. Il s’éteint en 2008 et reçoit des obsèques nationales.
Un soir dans un tramway en face de moi, un nègre.
C’était un nègre grand comme un pongo qui essayait de se faire tout petit sur un banc de tramway. Il essayait d’abandonner sur ce banc crasseux de tramway ses jambes gigantesques et ses mains tremblantes de boxeur affamé. Et tout l’avait laissé, le laissait. Son nez qui semblait une péninsule en dérade et sa négritude même qui se décolorait sous l’action d’une inlassable mégie. Et le mégissier était la Misère.
Cahier d’un retour au pays natal, 1939.
Pour une première approche
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Césaire, Aimé
La poésie. Édition établie par Daniel Maximin et Gilles Carpentier. Paris : Seuil, 2006. 381 p.
Salles H et V - Littératures d’expression française – [CAR84 CESA 2 p]
Ce volume comprend tous les poèmes d’Aimé Césaire (Cahier d’un retour au pays natal, Les armes miraculeuses, Poèmes de la revue Tropiques, Cadastre, Soleil cou coupé, Ferrements, Moi, laminaire,Noria, Comme un malentendu de salut, auxquels s’ajoutent quelques poèmes inédits). Les notes permettent d’avoir un bref historique du poème (date de création, variantes possibles).
Kesteloot, Lilyan ; Kotchy, Barthélemy
Aimé Césaire : l’homme et l’œuvre. Paris : Présence africaine, 1993. 223 p.-[16] p. de pl. (Comprendre)
Salle H - Littératures d’expression française – [CAR84 CESA 5 KE]
Ce livre présente de manière très didactique les écrits d’Aimé Césaire. Chaque extrait de poème ou de pièce de théâtre choisi est analysé à la façon d’un commentaire de texte comme on peut le faire en classe de français. Des citations marquantes de l’artiste viennent illustrer de façon vivante les analyses de Lilyan Kesteloot, grande spécialiste de la littérature africaine et de Césaire.
Fonkoua, Romuald
Aimé Césaire, 1913-2008. Paris : Perrin, 2010. 392 p.-[8] p. de pl. Bibliogr. p. 381-383.
Salle H - Littératures d’expression française – [CAR84 CESA 5 FO]
Cette biographie très complète s’attache à présenter aussi bien l’œuvre littéraire que politique d’Aimé Césaire, qui fut maire de Fort de France et député de la Martinique pendant plus de 40 ans. De nombreux extraits de ses discours ou interventions à l’assemblée nationale sont retranscrits.