Nouveau code de catalogage à vocation internationale se référant explicitement au modèle IFLA LRM, RDA (Resource Description and Access / Ressources : Description et Accès) constitue une opportunité sans précédent pour exposer les catalogues de bibliothèques sur le web de données.
Un nouveau code de catalogage
S’il s’inscrit dans la continuité de la tradition catalographique des AACR, ce code définit une nouvelle approche du catalogage adaptée à l’environnement actuel des bibliothèques, dominé par le web. L’objectif de RDA est d’inscrire les catalogues de bibliothèques dans l’univers du web et, dans la pratique du catalogage, de prendre en compte la réalité de l’information numérique et l’apport de l’échange de métadonnées pour la création comme pour la diffusion de l’information bibliographique. Il se base aujourd’hui sur le modèle conceptuel IFLA LRM.
RDA issu des AACR
Les pays anglophones se sont dotés en 1967 d’un code de catalogage appelé AACR (Anglo-American Cataloguing Rules) visant à harmoniser les règles de catalogage entre les deux rives de l’Atlantique.
La seconde édition AACR2, publiée en 1978, a marqué une étape importante dans cette convergence des règles, en même temps qu’elle prenait en compte les documents de référence en matière de catalogage publiés par l’Ifla, en particulier l’ISBD(G) (Description bibliographique internationale normalisée). Les AACR2 ont alors connu un vaste rayonnement à travers le monde.
Toutefois, le besoin d’une évolution en profondeur des règles s’est fait jour dans les années 1990 pour prendre en compte l’informatisation des catalogues et l’explosion des ressources numériques.
En 2003, des travaux pour une révision de grande ampleur des AACR2 ont été engagés à partir du modèle FRBR. Il n’était plus possible de simplement changer de version et, en 2005, est lancé le chantier intitulé RDA (Resource Description and Access / Ressources : Description et Accès). Ce nouveau code a été publié en 2010.
RDA basé sur les modèles FRBR, FRAD et FRSAD
RDA fait référence aux
PIC (
Principes internationaux de catalogage) publiés par l’Ifla en 2009, au premier rang desquels figure le principe de confort de l’usager et il s’appuie sur les modèles conceptuels développés par l’Ifla pour l’univers bibliographique :
FRBR (
Functional Requirements for Bibliographic Records / Fonctionnalités requises des notices bibliographiques),
FRAD (
Functional Requirements for Authority Data / Fonctionnalités requises des données d’autorité) et
FRSAD (
Functional Requirements for Subject Authority Data / Fonctionnalités requises des données d’autorité matière).
En couvrant respectivement les données bibliographiques et d’exemplaires, les données d’autorité et la relation de sujet, cette
famille de modèles FR permet d’améliorer la présentation des catalogues à travers des entités telles que œuvre, expression, manifestation, item, agent. Ces entités plus visibles sur le web ouvrent ainsi la voie vers une interopérabilité accrue des données des catalogues de bibliothèques.
RDA basé sur le modèle IFLA LRM
En 2010, il est apparu qu’il serait nécessaire de combiner la famille de modèles FR en un seul modèle cohérent afin de clarifier sa compréhension et de faire tomber les barrières à son adoption. C’est ainsi que le nouveau modèle
IFLA LRM (
Library Reference Model / Modèle de Référence pour les bibliothèques), issu de la fusion des trois modèles conceptuels FRBR, FRAD et FRSAD, a été adopté en 2016 comme modèle sous-jacent pour le développement de RDA.
À terme, les notices bibliographiques seront amenées à être remplacées par un réseau de relations entre des entités, selon une structure proche de celle qui caractérise l’information sur le web de données. Toutefois, pour favoriser une transition en douceur, RDA autorise, dans un premier temps, le maintien de la structure traditionnelle des catalogues. Le rôle des notices d’autorité se trouve renforcé, notamment par la création systématique de notices d’autorité pour toutes les œuvres, sans aucune hiérarchie quant à leur contenu.
Outil RDA Toolkit
Le code RDA, originellement en anglais, et les traductions dans différentes langues sont intégrés dans
RDA Toolkit, un produit web publié en juin 2010 en accès payant et mis à jour régulièrement.
La première version française de RDA a été le résultat d’un partenariat entre l’Asted (Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation), BAC (Bibliothèque et Archives Canada), BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec) et la BnF. La contribution française s’est ensuite élargie aux institutions membres désormais présentes dans le groupe Normalisation « RDA en France » de la Transition bibliographique.
Gouvernance de RDA
Le code RDA a d’abord été élaboré par une communauté de bibliothèques anglo-américaines, sous l’égide du JSC (
Joint Steering Committee for Development of RDA) pour remplacer les AACR2. En parallèle, les bibliothèques françaises ont engagé,
de 2010 à 2014, des réflexions sur l’adoption de RDA en France.
D’abord fortement marqué par cette empreinte anglo-saxonne, le JSC a évolué vers un nouveau mode de gouvernance plus international. Ainsi, en 2015, le JSC a été remplacé par le
RSC (RDA Steering Committee / Comité de pilotage de RDA). La gouvernance de RDA évolue aujourd’hui vers plus d’internationalisation, afin de refléter les différentes communautés utilisatrices de RDA et d’accroître la légitimité du code comme norme internationale. Dans cette nouvelle organisation, les orientations stratégiques pour le développement de RDA sont définies par le RDA Board qui accueille des
représentants des six principales régions du monde (Afrique, Amérique latine et Caraïbes, Amérique du nord, Asie, Europe, Océanie), aux côtés des représentants des trois associations professionnelles anglo-américaines « historiques » (ALA, CLA, CILIP), du président du
RDA Steering Committee et d’un représentant de l’éditeur de RDA Toolkit.