Collectionner, cette « forme supérieure de l’instinct de conservation » (Paul Valéry) est vieille comme le monde et produit deux sortes d’adeptes : « celui qui cache ses trésors et celui qui les montre » (Sacha Guitry). Du reste, la seconde posture ouvre les portes des musées enrichis de collections léguées et des expositions dédiées.
Le goût de la collection peut être le fait du prince, une affaire de famille ou favoriser le ciment d’un couple ; si dans l’histoire des collections apparaît le nom de femmes singulières, le collectionneur est le plus souvent un homme, de plus de quarante ans, bien établi dans la classe des possédants et des passions assouvies, voué au célibat afin de mieux se consacrer à « l’objet aimé ».
Le collectionneur depuis toujours occupe une place prépondérante dans l’histoire de l’art et du goût. Il est commanditaire d’œuvres, découvreur de talents, protecteur d’artistes auxquels il a pu parfois s’identifier. Au fil du temps, sa fonction sociale évolue ; si elle fut discrète et désintéressée, la présence aujourd’hui des collectionneurs au sein des institutions publiques gagne en influence. Le XXe siècle, en s’inspirant du modèle américain, voit naître les fondations privées et le rôle du collectionneur comme soutien à la création, devenu majeur dans le marché de l’art contemporain, peut transformer le jeu en compétition spéculative au risque d’une « marchandisation de l’art » (Annie Le Brun).
En octobre, la première pierre de la Fondation d’art contemporain Agnès b. a été posée place
Jean-Michel Basquiat dans le 13e arrondissement à Paris. C’est aussi dans la capitale, sur le site de la Bourse de Commerce qu’en 2019, François Pinault envisage de créer un musée d’art contemporain ; ses collections viennent d’être exposées au Couvent des Jacobins de Rennes.
Du 17 octobre 2018 au 28 janvier 2019, le musée du Louvre présente
« Un rêve d’Italie : la collection du marquis Campana » consacrée à l’art antique et à l’art italien, alors que du 13 septembre 2018 au 10 février 2019, le musée Marmottan Monet avec l’exposition « Collections privées : un voyage des impressionnistes aux fauves », dévoile des œuvres exclusives issues de collections particulières, séculaires ou récentes, du monde entier.
Dans ce riche contexte, cette bibliographie propose une sélection de documents de la bibliothèque tous publics, en salle F, sur les collectionneurs d’art ; elle est complétée par la liste des collectionneurs présents dans cette salle, consultable sur place.