À noter : fermeture anticipée à 15 h de tous les sites de la BnF les mardis 24 et 31 décembre.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Né en 1957, Hervé Le Tellier a d’abord entrepris des études de mathématiques avant de se tourner vers le journalisme et la linguistique. Il est membre de l’Ouvroir de Littérature Potentielle depuis 1992, auteur d’un essai sur L’esthétique de l’Oulipo (2006) dont il est devenu président en 2019. Il participe ainsi très régulièrement aux Jeudis de l’Oulipo, qui ont lieu tous les mois à la BnF, et dont la dernière séance célébrait les 60 ans du mouvement.
Avec d’autres artistes et écrivains, il a participé de 1991 à 2018 à l’émission « Des Papous dans la tête » animée par Françoise Treussard sur France Culture. Il a également été chroniqueur dans diverses revues : dans les années 1990 pour l’hebdomadaire satirique La Grosse Bertha, de 2002 à 2016, un billet d’humeur quotidien au Monde, « Papier de verre », avec comme complice Xavier Gorce. Il collabore aujourd’hui à Mon Lapin Quotidien, revue culturelle de L’Association.
Il est aussi, avec Frédéric Pagès, l’un des fondateurs en 1995 des Amis de Jean-Baptiste Botul (1896-1947), « philosophe fictif de tradition orale » qui est parvenu à mystifier Bernard-Henri Lévy. Il a reçu en 2013 le prix de l’humour noir pour un texte facétieux de la même veine, sa « traduction » des Contes liquides de Jaime Montestrela, auteur portugais fictif, hébergé à Paris par un certain Jean-Baptiste B., et dont il feint de publier quatre-vingts contes sur les mille qu’il a écrits, « ce qui n’est déjà pas mal, compte tenu du fait que le traducteur ne parle pas portugais ».
Il publie à partir de 1991 de nombreux textes souvent courts, souvent humoristiques, construits autour de contraintes oulipiennes, comme Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable, Joconde jusqu’à cent, ou La Chapelle Sextine. Il écrit aussi des pièces de théâtre et même des opéras. Il participe à l’aventure de la série Le Poulpe, avec La Disparition de Perek (1997). Il a, enfin, publié des romans et des récits d’autofiction distancée. Je m’attache très facilement s’intéresse au fantasme amoureux, Assez parlé d’amour, à l’ambivalence du désir, Eléctrico W, à l’impossible retour. Toutes les familles heureuses (2017), récit familial au titre résolument antinomique, propose à la fois une traversée de l’Histoire et une galerie de portraits très drôles : « Cette étrange famille, j’espère la raconter sans colère, la décrire sans me plaindre, je voudrais même en faire rire, sans regrets. »
Son dernier roman, L’anomalie, marque son entrée chez Gallimard et lui vaut le prix Goncourt le 30 novembre 2020. C’est un roman atypique et virtuose, un objet littéraire non identifié qui flirte avec le thriller et la science-fiction. L’orchestration du suspense y est digne d’une série télé, mais l’intrigue est aussi savamment construite autour de la logique des probabilités mathématiques. L’humour et la fantaisie y voisinent avec des questions existentielles et métaphysiques.