Jean-Paul Gaultier se voyait bien chez Yves Saint Laurent, mais celui-ci refuse sa candidature, jugeant ses dessins trop colorés. Le jeune créateur débute donc chez Pierre Cardin. Comme lui, il mêle industrie du luxe et prêt-à-porter, haute couture et pop culture.
Fils du peuple, né à Bagneux dans une famille modeste, le designer de mode revendique sa francité (Yvette Horner et son accordéon, sa robe Tour Eiffel) et réinvente la marinière ou le béret français.
L’œuvre du « frenchy » est aussi marquée par son « américanitude » – même si sa collection Grease, malgré ses blousons noirs, est un échec. Il connaît le succès avec James Bond (maison Kashiyama) et atteint le sommet quand Madonna porte son corset conique lors du Blond Ambition Tour.
Jean-Paul Gaultier questionne les genres (avec sa jupe pour homme), les orientations, les esthétiques, les âges… Il valorise les drag queens (Conchita Wurst), les transgenres (Andreja Pejić), les corps plantureux (Beth Ditto), les beautés différentielles (Rossy de Palma).
À son image, sa première annonce est haute en couleur : « Créateur non-conforme recherche mannequins atypiques. Gueules cassées ne pas s’abstenir ». Son dernier spectacle (aux Folies Bergère), s’intitule The Fashion Freak Show. Inspiré par Jean Genet, Rainer Maria Fassbinder (Querelle) et Tod Browning (La Monstrueuse parade), Jean-Paul Gaultier aime les « monstres » (ceux que l’on montre).
Cette bibliographie, accompagnée d’une présentation d’ouvrages en salle F (juillet-octobre 2020), recense des documents sur Jean-Paul Gaultier disponibles en bibliothèque tous publics ou en ligne.