De Jules Vallès à Vingtras
Jules Vallès reste bien présent dans l’histoire littéraire et même sans doute dans la mémoire collective, comme étant l’auteur d’une célèbre trilogie, rééditée sans discontinuer et traduite dans le monde entier : L’Enfant (1879), Le Bachelier (1881), L’Insurgé (1886). Cette fresque romanesque est largement autobiographique, ce qui a très certainement contribué à son succès : l’enfance très malheureuse de Vallès sous la dure houlette de son père professeur et du non moins tempérament violent de sa mère, sa jeunesse plus que remuante aux amitiés orageuses, son expérience terrible des événements de la Commune, tout cela vu à travers le héros, Jacques Vingtras, nous renvoie bien souvent à l’auteur lui-même. Vingtras pourra fuir, quand la Commune s’achèvera dans un bain de sang, comme Vallès le fit, vivant en exil à Londres, avec un passage en Belgique, de 1873 à 1880, après sa condamnation à mort par contumace le 14 juillet 1872 par le Conseil de Guerre. Il est à souligner que L’Insurgé a été édité dans son intégralité après la mort de l’auteur, grâce à Séverine, sa grande amie, autrice, féministe, journaliste, et d’ailleurs première femme à diriger un quotidien important.
Jules Vallès journaliste
L’autre aspect de l’œuvre vigoureuse de Vallès est celui du talentueux et bouillonnant journaliste. Un titre reste bien connu :
Le Cri du peuple, fondé le 22 février 1871, avec Pierre Denis, qui a participé à tous les titres, souvent éphémères, créés par Vallès.
Le Cri du peuple, c’est seulement 83 numéros sortis du 22 février au 23 mai 1871, mais ce fut, avec
Le Père Duchêne, le journal le plus lu de cette période. Au retour d’exil de Vallès,
Le Cri du peuple reprendra avec l’aide de Séverine, qui va poursuivre ce journal jusqu’en 1888, où elle le quittera, étant en conflit de pensée avec Jules Guesde.
Vers une autre littérature française
Dépassant le seul cas de Jules Vallès, cette bibliographie sélective désire également suggérer des pistes de lectures plus générales sur la littérature française pendant cette période tragique, d’où sortiront une autre époque, un autre régime politique, d’autres façons de faire œuvre. Cette seconde partie permet de recroiser des noms tels que Hugo, Sand, Flaubert, Zola, Rimbaud, les Goncourt, Daudet… tant ce moment crucial de l’Histoire de France n’a pu laisser personne indifférent, mais a bien plutôt interrogé et meurtri l’ensemble du monde littéraire.