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La bibliothèque du comte d'Artois
De la collection du comte d’Artois à la Bibliothèque publique et royale de l’Arsenal
Le comte d’Artois, le plus jeune frère de Louis XVI, avait rassemblé une petite collection de quelques milliers de livres. Conservés à Versailles et au Temple, ces livres étaient confiés à la garde de l’abbé de Vauxcelles. Plusieurs catalogues, dressés en 1774, 1781 et 1783 montrent que le prince s’intéressait essentiellement à la littérature et à l’histoire et, dans une moindre mesure, aux sciences. Les ouvrages, pour la plupart du XVIIIe siècle, étaient souvent remarquables par leur reliure, comportant maroquins aux armes ou reliures à la dentelle.
Si le comte d’Artois ne fut pas un grand bibliophile, la postérité doit savoir gré à ce prince d’avoir préservé de la dispersion l’une des grandes bibliothèques du XVIIIe siècle en acceptant d’acquérir en 1785 la bibliothèque du marquis de Paulmy, comptant plus de 52 000 volumes. Un an plus tard, le comte rachetait au même collectionneur la dernière partie de la vente du duc de La Vallière, dont le catalogue avait été dressé par le libraire Nyon. Ainsi, il assurait la pérennité de deux collections riches en romans, poésies, plaquettes gothiques et pièces de théâtre.
Après la mort du marquis de Paulmy en 1787, Saugrain, bibliothécaire du comte d’Artois, continua à enrichir la collection par des achats effectués lors de diverses ventes publiques. La plus importante d’entre elles fut certainement la vente de la bibliothèque du prince de Soubise, où furent acquis plus de 5000 volumes, comprenant une part significative de la bibliothèque du président de Thou, célèbre humaniste, bibliophile nommé grand maître de la Librairie du Roi par Henri IV.
En mai 1789, une partie de la collection du comte d’Artois fut transportée de Versailles à l’Arsenal. Confisquée comme bien d’émigré en 1792, la bibliothèque devint publique en 1797. En 1816, elle fut restituée au futur Charles X, pour devenir, en 1824, la Bibliothèque publique et royale de l’Arsenal.