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La Commune de Paris dans les collections du Département des Manuscrits
« Oh ! je suis avec vous ! j’ai cette sombre joie.Ceux qu’on accable, ceux qu’on frappe et qu’on foudroieM’attirent ; je me sens leur frère ; je défendsTerrassés ceux que j’ai combattus triomphants ; »
Plus tardivement, d’autres contemporains de la Commune reviendront sur cette « année terrible ». Ce fut le cas de Zola, avec La Débâcle en 1892, où dans cet ultime volet des Rougon-Macquart nous suivons Jean Maquart à travers les horreurs de la guerre franco-prussienne jusqu’à celles de la Semaine sanglante. Ce fut aussi le cas d’historiens qui revinrent sur cette période qu’ils venaient de vivre. On peut ainsi lire dans les manuscrits de Fustel de Coulanges, plus habitué de l’étude de l’Antiquité, une étude sur la Commune de Paris.
Au-delà de la littérature
Mais si le département des manuscrits possède une aura littéraire – finalement récente, puisque remontant au 19e siècle – ce département a toujours a été un département d’histoire. C’est ainsi qu’on y retrouve au-delà des écrivains des personnalités d’autres disciplines, comme le géographe aux convictions anarchistes Elisée Reclus, qui prit lui aussi part à la Commune (notamment engagé volontaire dans la garde nationale). On trouve, dans les affaires du géographe à côté des articles politiques, son acte d’inculpation pour sa participation à l’insurrection. Son frère, Elie Reclus n’est pas en reste, puisqu’il devint en mai 1871, directeur de la Bibliothèque nationale. Il ne put cependant rien faire, arrivant après un administrateur corrompu et se heurtant à la fronde des conservateurs et au premier chef de Léopold Delisle au département des manuscrits. Delisle deviendra par la suite l’administrateur de la Bibliothèque nationale, tandis que les deux frères Reclus devront, eux, quitter la France.
Les Nadar, autre fratrie, photographes de génie, se signalent aussi dans les collections avec leurs carnets, leurs collections d’autographes, et les 36 volumes de correspondance et papiers de Nadar père et fils. Passionné d’aérostat, c’est Nadar qui crée durant le siège de Paris une compagnie de ballon qui transporte le courrier des assiégés (et plus tard des membres de la Commune, mais aussi, on s’en souvient, Gambetta. C’est ainsi que Clemenceau fit aussi passer la seule lettre d’amour à sa femme que l’on conserve, lettre envoyée « par ballon ».
D’une histoire l’autre
À côté de ces grands massifs, des archives plus discrètes et moins visibles sont présentes dans les collections. C’est le cas de la correspondance du général Jean-Louis Borel, chef d’état-major général auprès de Mac Mahon durant la Commune, ou d’Ernest Picard, Ministre de l’Intérieur à la même période. A noter aussi, les Impressions d’un habitant de Paris pendant les journées de mai 1871, témoignage d’époque enrichi de nombreux dessins de presse et de caricatures.