Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés le mercredi 1er janvier.
La presse clandestine dans le Catalogue général (1939-1945)
Aujourd’hui, le catalogue général de la BnF offre une porte d’accès privilégiée à ces pépites de l’Histoire de France qu’il convient de redécouvrir.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, avant l’avènement de la presse multimédia telle que nous la connaissons aujourd’hui, l’existence de la presse écrite a favorisé l’engouement pour les publications en série qui sont alors façonnées tout à la fois par l’accroissement du public lecteur que par ces nouveaux circuits de diffusion.
Publiée parfois sous forme des feuilles volantes dactylographiées comme le Valmy, organe de la Résistance française, la Défense de la France, ou encore le Libre France , parfois sous forme des simples billets d’opinion comme Œil pour œil, dent pour dent, ou des bulletins d’information comme L’Arc, ou encore l’emblématique journal Combat, ces publications rappellent le sursaut démocratique des citoyens engagés. Preuve s’il en est, cette presse bénéficie des tirages exceptionnels à l’issue du conflit passant de quelques exemplaire natifs à des milliers d’exemplaires par tirage.
Ces titres singuliers rappellent combien la presse clandestine est alors ancrée dans la réalité quotidienne des populations. En faisant un bref panorama, ils révèlent toute la complexité des enjeux civiques au delà des simples intérêts partisans. De fait, des quotidiens solidement établis dans le paysage journalistique de la France aujourd’hui, tels que Le Figaro, l’Humanité ou Libération, connurent également leur diffusion clandestine.
Cette période fut, par ailleurs, un moment clé pour les publications reflétant les clivages politiques de l’époque. C’est notamment le cas avec le journal La Gironde du Peuple, journal paru clandestinement à partir de septembre 1939, et qui concurrençait la large diffusion d’un quotidien comme La Petite Gironde, diffusé à plus de 20 000 exemplaires, avant d’être censuré en août 1944 .
Témoin privilégié de la diversité des affinités idéologiques qui composent la Résistance, la presse clandestine rappelle aussi l’importance à cette époque des corporations professionnelles dans les débats d’opinion : Le Métallo, le journal de l’Union syndicale des travailleurs métallurgistes, L’Electro, organe du Comité populaire des monteurs-électriciens en bâtiment, L’imprimerie au combat, ou Le livre résistant, en sont quelques exemples, parmi tant d’autres à parcourir.
La presse clandestine rappelle, enfin, l’attachement de la gent féminine à cette grande cause nationale que fut la Résistance, qu’il s’agisse des tracts de Propagande et d’actions pour la libération, des papillons à diffuser sous le manteau ou des journaux comme La Ménagère de Gentilly, organe de l’Union des femmes pour la défense de la famille et la libération de la France, ou La Voix des Lilas.
Ainsi, par sa diversité, l’ampleur de sa diffusion et la variété des formes et des expressions politiques de la Résistance qu’elle reflète, la presse clandestine de la Seconde Guerre mondiale se présente comme un modèle de liberté d’expression indispensable à l’exercice de la démocratie. Elle inaugure, en quelque sorte, la préoccupation pour la coexistence des opinions dans l’espace public.