Le jardin-forêt du site François-Mitterrand
Le Jardin
Sa situation, des pratiques respectueuses de l’environnement et l’absence de fréquentation humaine en font un site intéressant pour la faune et la flore. Les différentes espèces animales et végétales, peuvent « utiliser » temporairement ce site pour progresser dans la ville ou s’y installer plus définitivement. Géré écologiquement, il participe à la construction d’une trame verte urbaine.
Ce morceau de forêt, reconstitué à l’image de celle de Fontainebleau, est situé dans une excavation profonde de 2,50 à 3 mètres dans la roche calcaire, comblée d’une couche de terre forestière, de 2 à 5 mètres d’épaisseur et légèrement vallonnée. Il occupe les trois-quarts des 10 600 m2 dédiés au jardin, tandis que le quart restant est recouvert d’un gazon.
À l’origine, 126 pins sylvestres (Pinus sylvestris L.) adultes ont été transférés de la forêt de Bord en Normandie. Des arbres de pépinières (pins, chênes, charmes, bouleaux) sont venus enrichir les parties boisées du jardin, tandis que fougères, jacinthes, géraniums et faux fraisiers, ainsi que d’autres espèces pionnières, tapissent le sous-bois.
Les chèvres du jardin-forêt
En 2018, la BnF a intégré la notion d’éco-pâturage dans la gestion du jardin forêt. Ce mode d’entretien écologique des espaces naturels et des territoires s’opère par le pâturage d’animaux herbivores.
Trois chèvres « des fossés » ont ainsi été installées dans le jardin-forêt pour trois mois. Elles devraient limiter le développement des ronciers et du lierre, de plus en plus extensifs, au détriment d’autres espèces. La chèvre adulte, Framboise, a donné naissance il y a 5 mois aux deux jeunes cabris femelles.
L’enclos, d’un kilomètre de périmètre, et leur abri seront déplacés lorsque les ressources nourricières auront été épuisées. Des équipes du Muséum national d’Histoire naturelle ont réalisé un inventaire afin d’avoir un état des lieux avant la mise en place de l’éco-pâturage. Un autre inventaire sera réalisé l’année suivante pour mesurer l’effet des caprins sur la biodiversité.
Museum national d’Histoire naturelle
Une équipe de spécialistes du Muséum national d’Histoire naturelle, intéressés par ce morceau de nature, géré sans produits chimiques, a procédé de 2009 à 2013 à un inventaire des espèces présentes, dynamique parce qu’il s’inscrit dans le temps et dans l’espace.
L’inventaire a dénombré entre autres, 58 espèces de plantes, 20 espèces d’araignées, 8 espèces de papillons et 13 espèces d’oiseaux.
Refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux)
- En 2004, dans le cadre d’un programme LPO pour le retour du faucon pèlerin dans les villes, 2 nichoirs ont été installés en haut d’une des tours du site François-Mitterrand. Le rapace y a été observé en 2018. Depuis 2011, un couple d’éperviers niche tous les ans dans les frondaisons des arbres, donnent naissance et élèvent leurs petits.
- En 2003, la LPO avait apporté son expertise pour la pose de silhouettes anti-collision sur les vitrages autour du jardin. Grâce à cela, les vitrages ne font plus de victimes ailées.
Dans cette continuité, la BnF a lié un partenariat autour du programme « Jardin – Refuge LPO », réseau de jardins gérés de manière écologique évitant les traitements phytosanitaires et privilégiant des végétaux appréciés des oiseaux et des insectes.