Les collections de partitions
Vent du soir, opérette de J. Offenbach, © H. Salomon
LES PARTITIONS
Les partitions - 2 millions conservées à ce jour- constituent le cœur des collections du département de la Musique. Elles sont présentes à la Bibliothèque royale dès le XVIIe siècle, mais c’est avec l’entrée de la collection de Sébastien de Brossard (1726) et des Meslanges autographes de Marc-Antoine Charpentier (1728), que se développe au sein de l’ancien département des Imprimés un véritable fonds musical. Après le fort accroissement dû aux confiscations révolutionnaires, le XIXe siècle voit se poursuivre l’entrée de grandes collections - collection Decroix autour de Rameau (1853), manuscrits de Jean-Jacques Rousseau (1781) - tandis qu’explose l’édition musicale entrée par Dépôt légal.
La musique contemporaine, savante ou populaire, fonctionnelle ou expérimentale, est également bien représentée. La collection s’enrichit régulièrement grâce à des dons et une politique d’acquisitions patrimoniales soutenue en partie grâce à du mécénat.
De partitions manuscrites ou imprimées, les partitions se déclinent en différents genres (musique religieuse, opéra et opérette, musique instrumentale ou vocale) et sous différentes présentations (partition d’orchestre, partition pour piano et chant, parties séparées destinées à chacun des interprètes voire matériels d’orchestre complets).
Le département conserve également un ensemble très important de méthodes comportant de la musique notée.
Les partitions sont en principe décrites dans le Catalogue Général, à l’exception de partitions manuscrites conservées dans des fonds d’archives et signalées dans le catalogue Archives et manuscrits.
Partitions manuscrites
Le département de la Musique conserve sur ses deux sites près de 50000 partitions manuscrites, parmi lesquelles plusieurs centaines d’autographes prestigieux. Ce corpus couvre l’ensemble de l’histoire de la musique occidentale savante du XVIe siècle au XXIe siècle. Les compositeurs français y conservent une place de choix, parmi lesquels Rameau, Berlioz ou Debussy, même si les étrangers – notamment les italiens- y sont majoritaires.
Les partitions manuscrites dans Gallica
Sonata (manuscrit autographe) Beethoven
Les autographes
Si la version mise au net d’une œuvre pour un interprète ou pour la gravure s’impose en général comme une source de référence, le manuscrit de travail, comme les esquisses et brouillons, avec leurs multiples corrections et annotations, permettent de lever le voile sur les différentes étapes d’élaboration de l’œuvre. De Frescobaldi à Olivier Messiaen, des œuvres majeures du répertoire occidental dévoilent le secret de leur genèse. Une grande partie de ces documents prestigieux est désormais consultable en version numérisée sur le site Gallica.bnf.fr. ou, pour celles qui sont encore protégées, sur Gallica intra muros.
Parmi les trésors du département on signalera le Te Deum de Charpentier, Don Giovanni de Mozart, la sonate Appassionata de Beethoven, La Symphonie fantastique de Berlioz, Carmen de Bizet, Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns, Pelléas et Mélisande de Debussy, le Sacre du printemps de Stravinsky, Boléro de Ravel, Le Dialogue des carmélites de Poulenc et Saint François d’Assise de Messiaen.
Les copies et les matériels
Les partitions annotées ou copiées tout spécialement pour les productions de l’Opéra de Paris, depuis la création de l’Académie royale de Musique en 1669, sont déposées à la Bibliothèque-musée de l’Opéra. Le département conserve également dans le fonds du Conservatoire des collections d’opéras italiens, diffusés uniquement sous forme manuscrite par les éditeurs, ainsi que des copies annotées et modifiées pour des représentations.
D’importants ensembles de matériels sont également présents dans les collections : matériels lyriques de l’ancienne Académie royale de musique-Opéra de Paris et de l’Opéra-Comique, musiques de scène des théâtres parisiens, matériels d’orchestre.
Les partitions imprimées
Le dépôt légal de la musique imprimée éditée en France, existe depuis l’Ancien régime et tend à être exhaustif à partir du début du dix-neuvième siècle.
Depuis la même période, les bibliothécaires du conservatoire ou de la bibliothèque nationale ont cherché à compléter la collection dans sa dimension temporelle et géographique, par des achats ou en sollicitant des dons.
Cette collection de partitions imprimées figure aujourd’hui parmi les cinq premières au monde grâce à ces enrichissements permanents d’œuvres publiées par les principaux éditeurs musicaux allemands, autrichiens, anglais, italiens, américains et ce sur plus de quatre siècles. Citons par exemple la plus ancienne partition imprimée (1504).
Les collections sont représentatives de l’ensemble de l’édition occidentale de musique savante en priorité mais aussi de musique populaire ou traditionnelle. Signalons également l’importance de l’édition pédagogique dans le dépôt légal comme dans les autres modes d’entrées. Mais une partition imprimée peut aussi être précieuse du fait des annotations de son ancien possesseur, compositeur, musicologue, chef, interprète…