Les différents modes d'enrichissement des collections
Le dépôt légal
Depuis 1975, date de la création du dépôt légal des vidéogrammes, la BnF collecte année après année les productions françaises et les productions d’origine étrangère diffusées en France sur supports vidéocassettes et vidéodisques (DVD, Blu-Ray) et désormais aussi sous forme dématérialisée.
Le dépôt légal des vidéogrammes est institué très tôt. Le décret du 30 juillet 1975 anticipe le développement de la vidéo en tant que nouveau média et toutes ses applications potentielles. Il s’applique ainsi à une grande diversité d’images en mouvement : films de cinéma édités en vidéo, communication institutionnelle et d’entreprise, productions associatives, audiovisuel pédagogique, vidéos de contre-information, etc. Toute vidéo qui a connu une diffusion hors du cercle privé a vocation à être collectée et conservée à la BnF.
Chaque année, le dépôt légal des vidéogrammes s’accroît de plusieurs milliers de titres. Ils sont en totalité référencés au catalogue général de la BnF.
Les collections vidéo au catalogue général
Le dépôt légal des vidéogrammes confié à la BnF est ainsi complémentaire du dépôt légal des programmes diffusés sur les chaînes de télévision confié à l’Institut national de l’audiovisuel et du dépôt légal des films exploités en salle de cinéma confié au Centre national du cinéma et de l’image animée. Tous trois sont consultables sous forme numérique, dans un même espace site François-Mitterrand, salle P, par toute personne qui en a besoin pour une recherche.
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Les acquisitions
Aux ressources du dépôt légal viennent s’adjoindre les acquisitions de films de patrimoine effectuées dans de nombreux pays étrangers. Plusieurs catalogues d’éditeurs de référence du monde entier sont ainsi presque intégralement disponibles à la BnF : The Criterion Collection, Filmmuseum, British Film Institute, Royal Anthropological Institute, Documentary educational resources… Des acquisitions ponctuelles permettent de faire entrer des éditions vidéo de films rares, par exemple un coffret édité en 2007 par le Black Panther Party proposant plus de 50 heures d’archives sur l’histoire du mouvement ou des titres qui rendent compte du travail de restauration et de valorisation conduit par de nombreuses cinémathèques (Manaki Brothers édité par la Cinémathèque de Macédoine, Lisboa, crónica anecdótica réalisé par Leitão de Barro en 1930 et édité par la Cinémathèque portugaise. Enfin, certains films sont parfois directement acquis auprès de leurs auteurs comme c’est le cas pour plusieurs films documentaires iraniens ces dernières années.
Les dons, une source d’enrichissement essentielle
Depuis les années 2000, nombre d’auteurs et de producteurs confient à la BnF les supports originaux de leurs œuvres pour qu’elle en assure la conservation pérenne. Certains accompagnent ces archives audiovisuelles d’archives papier ou numériques qui documentent leur travail. C’est le cas de l’artiste Michel Jaffrennou, de l’historien et réalisateur Christian Delage, de la société Lapsus Production. D’autres choisissent de donner à la BnF leurs œuvres sous la forme de fichiers numériques afin qu’elles soient consultables par le plus grand nombre. Plusieurs films du cinéaste chinois Hu Jie sont ainsi entrés dans les collections. Pascale Deleule-Loiseau, la fille d’Armand Chartier a donné des copies numériques pour un grand nombre des films de son père, cinéaste prolifique et directeur historique de la Cinémathèque du Ministère de l’Agriculture. Ces œuvres sont désormais consultables sur la bibliothèque numérique Gallica. La BnF a également reçu d’importantes collections institutionnelles à travers des dépôts ou des dons (fonds vidéo de l’université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, de la formation de recherche cinématographique de l’université de Nanterre, de l’Institut Français ), mais aussi d’associations comme le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir ou de collectifs vidéo militants actifs dans les années 1970 et 1980 (Vidéo 00, ADP Lyon ). Enfin, les dons permettent de compléter les lacunes du dépôt légal par des éditions commerciales sur tous les supports : vidéodisques, VHS ou DVD.
De nombreux fonds d’archives donnés ou déposés à la BnF ne disposent pas encore d’un instrument de recherche. Vous pouvez contacter le département Son, vidéo, multimédia pour consulter les inventaires existants et préparer votre visite avec nos chargés de collection.
Nouveaux enjeux : les archives de l’Internet et le dépôt légal dématérialisé
La collecte des vidéogrammes se prolonge aujourd’hui en ligne. Des milliers de vidéos diffusées sur YouTube sont collectées dans le cadre des Archives de l’Internet. L’équipe du service Vidéo contribue également à la collecte des sites web qui documentent le cinéma, la vidéo et ses métiers : sites d’éditeurs vidéo, de sociétés de production, blogs spécialisés, structures publiques d’éducation à l’image…
Le dépôt légal s’étend également aux dispositifs les plus novateurs, comme la vidéo à 360°.
Enfin, le département Son, vidéo, multimédia entreprend désormais de collecter l’édition dématérialisée, c’est-à-dire les vidéogrammes diffusés à partir des plates-formes numériques à l’exclusion de celles qui appartiennent aux groupes de radio-télévision, collectées par l’Ina.