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Les manuscrits orientaux
Historique des collections des manuscrits orientaux
François Ier possédait déjà quelques manuscrits en arabe et en hébreu dans sa “Librairie”, mais c’est au cours du règne de Louis XIV, grâce à la vigoureuse politique d’acquisition inspirée par Colbert, que s’est vraiment constituée une collection orientale, selon deux axes majeurs : l’acquisition en France de bibliothèques d’érudits et d’amateurs éclairés et l’envoi de missions en Orient.
- 1667 : 588 manuscrits en hébreu, en arabe, en persan et en turc appartenant à Gilbert Gaulmin.
- 1668 : Échange avec la bibliothèque du Collège des Quatre-Nations de 450 manuscrits orientaux provenant de la bibliothèque de Mazarin.
- 1671 : 600 manuscrits en arabe, persan, turc, hébreu,
- 1675 : syriaque, copte ou éthiopien, achetés par le père Vansleb, envoyé par Colbert au Levant.
Au XVIIIe siècle, les acquisitions s’étendent à l’Inde et à la Chine. La collection personnelle de Colbert, acquise par la Bibliothèque du Roi en 1732, enrichit les collections orientales de 637volumes. À partir de 1790, la nationalisation des biens du clergé, opérée à l’époque révolutionnaire, apporte à la Bibliothèque Nationale près d’un millier de manuscrits orientaux, dont 500 en hébreu, 340 en arabe, issus pour la plupart des bibliothèques de Saint-Germain-des-Prés, de l’Oratoire et de la Sorbonne.
Au cours des XIXe et XXe siècles, les achats, les legs ou les dons de collections importantes et le produit des missions scientifiques constituent les sources principales d’accroissement. S’y ajoutent les achats en vente publique, auprès de libraires ou de particuliers.
Les collections patrimoniales
Les manuscrits (45 000 volumes) sont classés en une cinquantaine de fonds selon leur langue :
les fonds arabe (7 280 manuscrits), Pelliot chinois (3 700), Pelliot tibétain (3 100), persan (2 600), turc (2 000), sanscrit (1 900) et hébreu (1 490) sont les plus importants numériquement ; certains fonds, même s’ils comptent relativement peu de documents, ont une importance scientifique capitale, comme les fonds copte, syriaque, mexicain ou égyptien ; s’y ajoutent quelques collections particulières : papiers d’orientalistes, collection Smith-Lesouëf.
Les xylographes (60 000 volumes) en chinois, japonais, coréen, tibétain, mandchou, vietnamien et mongol.
Les estampages (4 000) d’inscriptions lapidaires levés par des missions archéologiques en Egypte, en Chine, au Cambodge ou au Népal.
Citons parmi les fonds les plus précieux :
- les manuscrits chinois, tibétains, sanscrits, etc. rapportés par Paul Pelliot (10 000 pièces antérieures au XIe siècle), quelques très anciens estampages et livres xylographiques (imprimés avec des planches gravées en relief), un fonds en langue chinoise
- des fragments des manuscrits de la Mer Morte
- les manuscrits en arabe, copte, éthiopien, hébreu, persan, syriaque et turc, achetés au Levant par des émissaires dès le XVIe siècle
- les manuscrits japonais enluminés du XVIIe siècle (Nara ehon)
- des manuscrits enluminés des Maqamat de Hariri (arabe), du Shâhname de Ferdowsi (persan) et du Miradj name (turc), de la bible hébraïque…
- des papyri d’Égypte et les inscriptions des pyramides
- des collections d’orientalistes (Asselin de Cherville, Antoine d’Abbadie, Marcel Griaule…).
Collections documentaires
Aux 100 000 volumes imprimés, monographies, périodiques et fac-similés en toutes langues et concernant toutes les aires culturelles de l’Orient ancien auxquels s’ajoute une filmothèque riche de 21 000 microfilms.
L’essentiel des collections de livres et revues imprimés en langues orientales se trouve sur le site François Mitterrand.
Elles recouvrent trois aires géographiques :
- l’Asie ;
- l’Europe balkanique, centrale et orientale ;
- les Proche et Moyen Orient.
Ces collections comportent une vingtaine de langues, pratiquées par plus de la moitié de la population du globe : arabe, arménien, chinois, coréen, grec, hébreu, japonais, persan, polonais, russe, slovaque, tchèque, tibétain, turc et vietnamien, ainsi que les langues finno-ougriennes, de l’Inde, et slaves du Sud. Ce fonds patrimonial en langues vernaculaires remonte aux origines de la Bibliothèque.
Ainsi, par exemple, la Bibliothèque conserve de très anciens imprimés russes, comme une bible imprimée par Ivan Fedorov en 1581, des ouvrages ayant appartenu à Catherine II, ou encore des pièces en langue arabe tel le Canon de la médecine d’Avicenne imprimé à Rome en 1593.
La BnF achète pour la Bibliothèque de recherche des ouvrages dans ces langues orientales pour ses disciplines d’excellence : histoire, philosophie, religions, histoire du livre, langues et littérature. Elle acquiert aussi des études en langues européennes sur les civilisations et pays dits « orientaux ».
La Bibliothèque de Recherche offre, en accès libre, des livres sur la langue et la littérature des trois aires géographiques considérées comme « orientales », en langues originales et en traductions.
C’est au département Littérature et art que l’on peut consulter en accès libre les documents en langues originales.
Catalogues et outils de recherche spécifiques
L’ensemble des outils spécialisés dans les différentes collections et l’accès aux catalogues numérisés sont présents dans le guide du lecteur, notamment le guide des collections orientales sous la direction d’Annie Berthier : Manuscrits, xylographes, estampages : le guide des collections orientales du département des Manuscrits (2000).
Ressources numériques
- 30 manuscrits et 13 reliures exceptionnelles coréens datant du XVIIIe siècle : Manuscrits coréens numérisés
- International Dunhuang Project : Les manuscrits et les peintures provenant de Dunhuang (Chine) conservés à la BnF sont consultables sur le site du projet collaboratif International Dunhuang Project.
- Exposition virtuelle Enluminures en Islam
- Mandragore : base des manuscrits enluminés de la BnF
- les livres illustrés rapportés de Chine au XVIIIe siècle par l’entremise des jésuites ou de collectionneurs comme Henri-Léonard-Jean-Baptiste Bertin, administrateur de la Compagnie des Indes et académicien des sciences
- des recueils de miniatures persanes, de peintures indiennes
- un ensemble unique au monde d’estampes japonaises de Hokusaï, Utamaro, Hiroshige, et d’autres artistes, réunies par les collectionneurs Duret, Bing, Lieure…
- les œuvres d’explorateurs : dessins de l’Expédition d’Égypte, photographies du Japon de Felice Beato, photographies de Chine de Thomas Child…
En vidéo "Feuillets coraniques anciens"
Présentation des manuscrits par Marie-Geneviève Guesdon, conservateur au département des manuscrits, service oriental, BnF et François Déroche, directeur d’études, IVe section « Antiquités et codicologies arabes » de l’EPHE.
En vidéo "Le rouleau des Mérites comparés du saké et du riz"
Présentation du rouleau des Mérites comparés du saké et du riz, par Véronique Béranger, conservateur au département des Manuscrits, BnF, et Nathalie Buisson, responsable du Laboratoire du département de la Conservation, BnF.
En vidéo "Le recueil de fables animalières"
Présentation du recueil de fables animalières Kalîla wa Dimna, par Éloïse Brac de la Perrière, maître de conférence, Université Paris IV Sorbonne, Annie Vernay-Nouri, conservateur en chef, chargée des manuscrits arabes, au département des Manuscrits, BnF, et Nathalie Buisson, responsable du Laboratoire du département de la Conservation, BnF.
En Vidéo "Des manuscrits de Tombouctou à Paris"
Présentation par Marie-Geneviève Guesdon, conservateur au département des Manuscrits, BnF, et Constant Hamès, chercheur associé, Centre d’Études Interdisciplinaires des Faits Religieux (CEIFR.), EHESS.