Les recueils Conrart
Les « recueils Conrart » sont 50 recueils formés par Valentin Conrart (1603-1675), d’une importance capitale pour l’histoire et la littérature du XVIIe siècle.
Valentin Conrart, 1er secrétaire de l’Académie française, «éminence grise et pivot de toute entreprise littéraire», participait à tous les cercles de la préciosité, distribuant les privilèges d’imprimerie comme secrétaire du roi et éditant les œuvres de ses amis. Au cœur des cercles littéraires réunissant Godeau, Balzac, Chapelain, Montausier, il entretenait de vastes correspondances avec Tallemant des Réaux, Muisson, La Sablière. S’il publia peu, il écrivit, copia et fit beaucoup copier. La correspondance de ses contemporains témoigne de son habitude de conserver ou copier tous les documents qu’il jugeait intéressants. La pratique était alors des plus courantes. Les recueils qu’il constitua au fil des années sont ainsi composés de lettres autographes et de copies sur les milieux littéraires au XVIIe siècle, mais aussi sur l’histoire du protestantisme et l’histoire politique du XVIIe siècle. On trouve notamment des lettres autographes de Mlle de Scudéry, Godeau, Balzac, La Fontaine et une copie de la fameuse «Journée des Madrigaux» tirée des Chroniques du samedi de Pellisson.
À la mort de Valentin Conrart, ces recueils ont été vendus par les héritiers à l’abbé Bignon. Celui-ci vendit sa bibliothèque à Jean Law, qui la céda en 1723 au cardinal Dubois. Au milieu du XVIIIe siècle, l’homme d’affaire et bibliophile Simon Vanel de Milsonneau les acquit. C’est à ce dernier que le marquis de Paulmy les acheta lors de la vente officielle de sa bibliothèque. Soyer, secrétaire du marquis de Paulmy disait des papiers Conrart: «Ce manuscrit et les suivants venant de la même source sont pleins de pièces rares et précieuses. Plusieurs auteurs ont travaillé dessus, en ont tiré plusieurs choses qu’ils ont fait imprimer; mais il y en a encore beaucoup d’intactes qui pourroient servir aux personnes qui voudroient travailler sur notre histoire tant historique que littéraire.»
À noter
Ces recueils sont conservés dans le fonds des manuscrits de la Bibliothèque de l’Arsenal sous les cotes suivantes: ms 4106-4129, ms 5130-5132, ms 5410-5427, ms 2667, ms 3135, ms 8573-8574. Chacun contient une table très détaillée des pièces, réalisée par Milsonneau.