Comment sortir du propos de positivité molle, si paresseuse, que distille le marché du développement personnel et du bonheur concernant « vivre » ?
Sous figure de conseils « qui font du bien », il ne garde qu’une vision conformiste et réductrice, mais aussi fallacieuse, de ce qu’est vivre, et ce en masquant les tensions internes au fait de vivre. Or ce sont elles qui nous font vivre.
Car c’est la vie elle-même qui « dépouille la vie », comme le dit Proust. Ou « la vie ne vit pas », reprend Adorno.
Et déjà comme vivre est la condition de tout ce qu’on éprouve, mais en soi ne s’éprouve pas, vivre échappe à la conscience. Ce n’est qu’en en percevant les contradictions qu’on pourra faire émerger « vivre » à la pensée et le sortir de son mutisme. Par suite, promouvoir vivre en existence.
François Jullien s’attachera à montrer, par exemple, comment une formule en apparence aussi simple que « Vivre chaque instant comme si c’était la première fois » est trompeuse sous son apparente naïveté. Et même le fameux « cueille le jour », carpe diem, tant répété, nous donne-t-il une prise effective pour conduire nos vies ?
Comment sortir du propos de positivité molle, si paresseuse, que distille le marché du développement personnel et du bonheur concernant « vivre » ?
Sous figure de conseils « qui font du bien », il ne garde qu’une vision conformiste et réductrice, mais aussi fallacieuse, de ce qu’est vivre, et ce en masquant les tensions internes au fait de vivre. Or ce sont elles qui nous font vivre.
Car c’est la vie elle-même qui « dépouille la vie », comme le dit Proust. Ou « la vie ne vit pas », reprend Adorno.
Et déjà comme vivre est la condition de tout ce qu’on éprouve, mais en soi ne s’éprouve pas, vivre échappe à la conscience. Ce n’est qu’en en percevant les contradictions qu’on pourra faire émerger « vivre » à la pensée et le sortir de son mutisme. Par suite, promouvoir vivre en existence.
François Jullien s’attachera à montrer, par exemple, comment une formule en apparence aussi simple que « Vivre chaque instant comme si c’était la première fois » est trompeuse sous son apparente naïveté. Et même le fameux « cueille le jour », carpe diem, tant répété, nous donne-t-il une prise effective pour conduire nos vies ?