L’École des femmes est la quatrième grande comédie de Molière, qu’il crée au théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1662.
Si la pièce rencontre très vite un grand succès, elle fait aussi l’objet de nombreuses critiques de la part des détracteurs de Molière, sur le caractère immoral et blasphématoire de certaines scènes. Molière ne tarde pas à répliquer en écrivant puis en jouant le 1er juin 1663 une comédie en un acte qu’il intitule La Critique de l’école des femmes. Dans cette pièce, le personnage de Dorante lui permet de répondre à ses détracteurs comme dans ces vers de la scène 6 :
« Car enfin, si les pièces qui sont selon les règles ne plaisent pas, & que celles qui plaisent ne soyent pas selon les règles, il faudrait, de nécessité, que les règles eussent été mal faites. Moquons-nous donc de cette chicane, où ils veulent assujettir le goût public, & ne consultons dans une comédie que l’effet qu’elle foit sur nous. »
L’École des femmes compte parmi les pièces de Molière les plus représentées aujourd’hui. La mise en scène en 1936 de Louis Jouvet au théâtre de l’Athénée marque sans doute un tournant dans la perception de ce texte tant par le public que les hommes de théâtre ; elle est créée le 9 mai 1936, et après une première réception mitigée, trouve finalement son public et remporte un grand succès pendant les presque 200 représentations données les mois suivants. Elle sera reprise 5 fois au théâtre de l’Athénée, pour un total de 446 représentations dans cette mise en scène.
De grands noms compléteront au cours des XXe et XXIe siècles la liste des metteurs en scène qu’elle inspirera : André Clavé, Georges Wilson, Jean Paul Roussillon, Antoine Vitez, Marcel Maréchal, ou encore, plus récemment, Jean-Pierre Vincent ou Stéphane Braunschweig…
