Peter Handke, écrivain autrichien, est le lauréat du prix Nobel de littérature 2019. Il signe une œuvre multiple où se croisent romans, théâtre, poésie, essais, scénarios de films et traductions.
écriture et réalité
Né en 1942 en Carinthie (Autriche), Peter Handke grandit dans sa région natale et à Berlin, des univers que tout oppose. Publié par la maison d’édition Suhrkamp, il est projeté très jeune sur la scène médiatique quand il s’oppose aux écrivains germanophones de l’immédiat après-guerre (Groupe 47). Les années 70 sont une décennie féconde pour l’écrivain, qui publie des textes tels que
L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty ou
La Courte Lettre pour un long adieu. Son écriture, nourrie de l’observation de la réalité, du quotidien, des lieux et paysages, est marquée par l’attention à la langue. « Son dilemme : il ne voulait pas faire étalage de difficultés avec les mots mais il ne voulait pas non plus faire croire à l’harmonie du langage. », note Handke dans
L’Histoire du crayon.
Peter Handke et la France
Peter Handke, qui a vécu à Paris dans les années 70, est revenu s’installer en banlieue parisienne il y a plus de vingt ans. Son écriture est aussi l’occasion de parcourir la France. Ainsi Keuschnig, héros de
L’heure de la sensation vraie, erre dans Paris en proie à l’angoisse. Quant au narrateur de
La leçon de la Sainte-Victoire, il explore la Provence par le paysage et la peinture : « Oui, c’est au peintre Paul Cézanne que je dois de m’être trouvé entouré de couleurs en ce lieu dégagé entre Aix-en-Provence et le Tholonet et que la route asphaltée me soit apparue comme une substance colorée. » Les traductions de Georges-Arthur Goldschmidt, ami de longue date, ont souvent fait l’objet d’un travail à quatre mains. La pièce
Les Beaux Jours d’Aranjuez est directement écrite en français. Les représentations de
Par les villages, une de ses oeuvres dramatiques les plus connues, avaient rencontré beaucoup de succès dans les années 80 en France.
Peter Handke et le cinéma
« Lorsque l’enfant était enfant, / Il marchait les bras ballants, / Il voulait que le ruisseau soit rivière / Et la rivière, fleuve, / Que cette flaque soit la mer. »
Peter Handke à la BnF