Politique de conservation

Au fil de son histoire, la Bibliothèque nationale de France a développé des techniques appropriées à sa mission de conservation. Aux activités de conservation curative traditionnelle et à la reliure, sont venues s’ajouter des activités nouvelles comme la numérisation, la gestion des risques et le plan d’urgence qui doivent s’articuler avec la conservation physique des collections patrimoniales.

Conserver, transmettre…

Conserver les collections pour les communiquer et les transmettre aux générations futures constitue une mission essentielle de la BnF ; à cet effet, elle met en œuvre une politique de conservation orientée à la fois vers le préventif et le curatif.
Aux activités de conservation curative traditionnelle et à la reliure, sont venues s’ajouter des activités nouvelles : la préservation (conservation préventive), la prévention et le traitement des sinistres, la formation et la sensibilisation des personnels, la numérisation, la conservation numérique (SPAR), la recherche et la veille technologique. Ces dernières sont valorisées dans la revue en ligne « Actualités de la conservation ».
Son laboratoire permet une véritable approche scientifique grâce au développement des méthodes d’analyse des matériaux, de leurs conditions de vieillissement et de dégradation. Les activités se répartissent sur quatre sites distincts coordonnées au sein du département de la Conservation par un service central basé sur le site François-Mitterrand.

Prévention, traitements et transfert

Elle a pour but de prévenir les dégradations et de prolonger la durée de vie des documents. Plusieurs types d’actions directes ou indirectes y contribuent :

  • la reliure des livres et périodiques neufs ;
  • le conditionnement des documents fragiles ;
  • le transfert de support, micrographie et numérisation, l’édition de documents de substitution pour la communication ;
  • l’élaboration et le suivi d’un plan d’urgence pour les collections ;
  • le contrôle de l’environnement, la recherche scientifique, la normalisation ;
  • la réalisation d’enquêtes sur les collections et leur état, la surveillance des collections ;
  • la formation du personnel, l’éducation des lecteurs;
  • une maintenance régulière des collections : nettoyage, dépoussiérage ainsi que la réparation des petites dégradations pour éviter qu’elles ne s’aggravent;
  • la désacidification des documents publiés il y a trente ou quarante ans permet dès l’apparition des premières traces d’acidification de leur papier, de freiner la progression des dégradations physico-chimiques en évitant d’avoir recours ultérieurement à des traitements lourds et onéreux;
  • mise en place d’un plan d’urgence
La réparation physique des documents : consolidation et restauration traditionnelle

Le restaurateur, en respectant dans la mesure du possible le mode de fabrication original, remplace ou consolide des éléments abîmés du corps d’ouvrage ou de la reliure.
La restauration des livres et des documents en feuilles non reliés a connu au fil du temps une évolution dans ses pratiques et sa déontologie pour aboutir à cinq grands principes admis par la communauté internationale :

  • réversibilité des traitements,
  • visibilité de toutes les interventions,
  • respect des techniques anciennes,
  • compatibilité des matériaux et des produits utilisés pour les restaurations,
  • fidélité et respect des décors en suivant les principes énoncés.

D’autre part, la notion « d’intervention minimaliste » sur les documents dont les éléments composant la couture et la reliure sont dits « archéologiques » tend à s’étendre : dans ce cas précis, l’intervention peut être limitée au réassemblage des parties disjointes de l’ouvrage. Le document aura pu être, au préalable ou pendant la restauration, microfilmé, voire dorénavant numérisé.

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L’unité de désinfection du Centre technique de Bussy-Saint-Georges, ouverte à d’autres institutions, permet de traiter à l’oxyde d’éthylène les collections infectées par des insectes, des moisissures ou des bactéries. Ce traitement est opéré sous le contrôle du laboratoire.
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Le transfert de support regroupe les techniques basées sur la reproduction du contenu de l’information recelée par le document sur un support plus pérenne, afin d’éviter d’avoir à réparer physiquement le document original pour assurer sa conservation. Ce support peut être un film argentique ou (presque toujours désormais) un fichier numérique. Pendant plus de 30 ans, la BnF a basé sa politique de sauvegarde sur la micro-reproduction sur support argentique (microfilms et microfiches) pendant longtemps la seule technique de transfert de support disponible; elle a posé comme principe que tout document reproduit n’était plus ensuite consultable que sur microfilm ou microfiches, sauf rares exceptions. Cette politique a rendu à nouveau possible l’accès au contenu de centaines de milliers de documents impropres à la consultation et trop coûteux à restaurer du fait de leur papier fragilisé par l’acide.
La numérisation se substitue désormais au microfilmage car elle permet un accès à distance et une diffusion multiple. Toutefois les masters de microformes constituent une collection patrimoniale très importante pour la sauvegarde des informations. Ce support durable et très fiable est facilement numérisable et a également un bel avenir pour la sauvegarde des données numériques. Ces techniques sont maintenant presque complètement remplacées par la numérisation qui permet une communication multiple et à distance. La numérisation connaît un développement exponentiel (Gallica, Europeana…) grâce à de très importants marchés externes qui permet la mise en valeur des fonds conjuguée à un effet de sauvegarde, grâce à un archivage sécurisé des données. Des programmes de numérisation internes des documents incommunicables et/ou très précieux se poursuivent parallèlement.

Coopération

Le département de la Conservation travaille également pour les professionnels extérieurs de la Culture en proposant diverses prestations dont la formation, en mettant à disposition l’expertise de ses personnels et de son laboratoire scientifique, en participant aux travaux nationaux et aux programmes internationaux de conservation.
Cette charte présente les orientations stratégiques et les objectifs de la politique de conservation de la BnF. Elle permet d’élaborer les modalités scientifiques, techniques, organisationnelles et matérielles de sa mise en œuvre, modalités qui évoluent en fonction de l’état de la recherche et de la législation. Elle est la base d’une programmation hiérarchisée des actions de conservation tenant compte de l’état des collections, de leur usage et de leurs valeurs.
 
L’établissement soutient le développement et l’application de normes, recommandations et mesures en matière de conservation et de numérisation élaborées par les organismes nationaux et internationaux (AFNOR, ISO, IFLA, ICOM, ICCROM, CEN, IASA…) auxquels il contribue par la participation d’experts. Les spécialistes du département de la Conservation participent activement aux groupes de travail qui rédigent les normes françaises (AFNOR), européennes (CEN) et internationales (ISO) en matière de conservation (normes sur le papier, les encres, les conditions de stockage, les conditions de conservation dans le cadre des expositions).
  • Requirements for document storage and conditions for preservation (Exigences pour le stockage et la conservation des documents) En France, la commission de normalisation AFNOR CN 46-10 Conservation des documents, rattachée à la CN 46 centrale Information et documentation est le miroir du sous-comité technique TC 46/SC 10.

Travaux de la CN46-10 sur le site de l’AFNOR

  • European Commission CEN/TC 346 Conservation of Cultural Heritage (Conservation du patrimoine culturel) Le comité technique TC 346 Conservation of cultural Heritage existe depuis 2004 et se réunit pour mettre au point une série de normes sur la conservation du patrimoine. En France, la commission de normalisation AFNOR/CNCBC Conservation des biens culturels est le miroir du comité technique CEN/TC 346.
Travaux de la CNCBC sur le site de l’AFNOR

Recherche en conservation

 

La BnF mène  une coopération active avec de nombreuses institutions nationales et internationales ayant compétence en matière de recherche sur la conservation du patrimoine et participe ainsi à des programmes de recherche communs de conservation. Le département de la conservation  est impliqué actuellement dans trois projets  de recherche financés par la Fondation des sciences du Patrimoine , notamment dans les projets :

Co Sil Bib - Conservation et restauration du Zip - Dalgocol . Parallèlement, le département Son, vidéo, multimédia et le laboratoire scientifique poursuivent un programme de recherche sur le nettoyage des bandes magnétiques : Audnetto

préservation numérique

La Bibliothèque nationale de France s’est dotée d’un outil pour mettre en œuvre ses politiques de préservation numérique. SPAR (Système de Préservation et d’Archivage Réparti, lancé en mai 2010, est continuellement enrichi de nouvelles collections et fonctionnalités.
 

Lettre Actualités de la conservation

Depuis 1996, cette lettre propose des articles de fond rédigés par les experts du département de la Conservation de la BnF sur les chantiers en cours. Elle contient également des compte-rendus de congrès et des notes techniques.

Consulter :

Découvrir la conservation en vidéo

Reportage de la chaîne Youtube Jeannot se livre sur la conservation à la BnF

Ressources

Charte de conservation

FR - PDF - 294.56 Ko

Annexe Charte de conservation

FR - PDF - 86.58 Ko