Saint-Simon, duc de cœur

De Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), on connait bien sûr les Mémoires, un des monuments littéraires du XVIIIe siècle français. D’autres facettes du manuscrit de cet ouvrage emblématique et de son auteur sont pourtant méconnues. Nous vous les présentons à l’occasion de l’exposition «Manuscrits de l’extrême».

 

Homme de cour, diplomate, il est un des acteurs de la vie politique sous le règne de Louis XIV et surtout sous la Régence. Ses portraits sans complaisance, son ironie souvent féroce, ont laissé de l’écrivain l’image d’un homme retors, dur, qui retrace avec nostalgie l’histoire d’un temps révolu. Deux aspects de sa personnalité sont cependant moins connus du public. C’est un profond catholique, proche de l’abbé de Rancé, qu’il considère comme son père spirituel. C’est aussi un homme profondément amoureux de sa femme, à une époque et dans un milieu où les mariages de raison sont la règle.

Traces de la douleur

Son épouse décède en 1743, alors que Saint-Simon est en pleine rédaction de ses Mémoires. Il en interrompt la rédaction pendant six mois, dévasté par le chagrin. Trace concrète de cette douleur, le texte manuscrit s’arrête pour laisser place à une ligne de larmes et de croix.

Preuve d’un amour passionné 

Dernière preuve de son amour passionné, le testament qu’il rédige en 1754 : Il y précise naturellement comment il souhaite être inhumé : «je veux que de quelque lieu que je meure, mon corps soit apporté et inhumé dans la caveau de l’église paroissiale dudit lieu de La Ferté, auprès de celui de ma très chère épouse, et qu’il soit fait et mis anneaux, crochets et liens de fer, qui attachent nos deux cercueils si étroitement ensemble et si bien rivés, qu’il soit impossible de les séparer l’un de l’autre sans les briser tous deux.»

 

Actuellement dans l’exposition «Manuscrits de l’extrême»
Le manuscrit des Mémoires de Saint-Simon est exposé jusqu’au 7 juillet 2019.

 

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