Sélection de dons faits à la BnF en 2007

En 2007, Jean-Paul Cretté, fils du relieur Georges Cretté, a fait don d’un millier de frottis de reliures de Marius Michel, portant, pour la plupart, le titre du livre, la date d’exécution de la reliure et le nom du commanditaire. Parmi ceux-ci, on trouve quelques grands noms de la bibliophilie: Barthou, Carteret, Dubrugeaud, neveu de Jacques Doucet, Spencer, Vever… Cet ensemble vient compléter les 120dessins, maquettes et photographies de Paule Cretté-Lobstein, fille de Georges Cretté, acquis en 2003 par la Bibliothèque de l’Arsenal.

Troisième et dernière étape dans la constitution du fonds Lévi-Strauss à la BnF, le don généreusement consenti par l’auteur enrichit les collections du restant de son œuvre foisonnante (articles et ouvrages, mais aussi cours, particulièrement au Collège de France), ainsi que de photographies et de dossiers relatifs à son histoire familiale.

Le don comprend l’ensemble des papiers de l’académicien Jean-François Revel (1924-2006).

Figure majeure de la vie intellectuelle française, Jean-François Revel, résistant et normalien agrégé de philosophie, débute sa double carrière littéraire et journalistique en 1957. Chargé des pages culturelles de France Observateur (1960-1963), directeur de collection chez René Julliard, Jean-Jacques Pauvert et Robert Laffont jusqu’en 1978, il est appelé de 1978 à 1981 à diriger L’Express, dont il était l’un des éditorialistes depuis 1966. Chroniqueur au Point à partir de 1982, il collabore également, en qualité d’éditorialiste, à des stations radios : Europe n°1 (1989-1992) et RTL (1995-1998). Son élection à l’Académie française en 1997 vient couronner le parcours de ce philosophe encyclopédiste, à la fois polémiste, critique d’art et gastronome.

Combattant toute forme de totalitarisme, Jean-François Revel construit une analyse des systèmes démocratiques contemporains, qu’il nourrit notamment de sa connaissance des États-Unis et de l’Amérique latine où il a séjourné.

Le fonds Jean-François Revel est à plus d’un titre exceptionnel. Les manuscrits de ses essais, de La Tentation totalitaire (1976) à L’Obsession anti-américaine (2002), en passant par La Connaissance inutile (1988) et Le Voleur dans la maison vide (1997), éclairent la genèse d’une oeuvre dense et cohérente.
L’ensemble est complété par les manuscrits de ses articles et par une riche correspondance.
Les abondantes archives de L’Express pour la période 1978-1981 offrent enfin à l’histoire du journalisme des sources inédites.

La collection du typographe Ladislas Mandel est entrée par don à la Bibliothèque nationale de France en juillet 2007. Ladislas Mandel est le créateur des caractères Messidor et Galfra, et l’auteur de l’Ecriture, miroir des hommes et des sociétés (1998) , et Du pouvoir de l’écriture (2004). Sa collection, composée de plusieurs milliers d’ouvrages imprimés anciens et modernes, de revues, de spécimens typographiques, de manuscrits et d’archives personnelles, offre un panorama très complet de l’histoire de l’écriture et des caractères imprimés. Une centaine d’objets -poinçons, cylindres, fragments de divers supports d’écriture etc.- vient compléter ce très riche fonds documentaire et patrimonial.

Le compositeur de musique électroacoustique Pierre Henry a confié son œuvre à la BnF afin qu’elle y soit conservée et rendue accessible au public.

Les héritiers de Pierre Boulle ont fait don à la Bibliothèque nationale de France de l’ensemble complet de ses manuscrits, parmi lesquels figurent Le Pont de la rivière Kwaï et La Planète des singes. Les héritiers de l’écrivain ont assorti ce don de manuscrits d’une série d’enregistrements sonores dans lesquels l’écrivain évoque ses souvenirs de guerre, augmenté des coupures de presse relatives à chaque œuvre.

La Bibliothèque nationale de France a bénéficié d’un don exceptionnel de pièces concernant l’activité du peintre et décorateur Matias : 900 maquettes planes de décors et de costumes, 11 maquettes en volume de décors, ainsi que des archives relatives aux spectacles concernés (affiches, programmes, coupures de presse). Matias (1926-2006) a réalisé les décors et les costumes d’environ 70 spectacles dans les domaines du théâtre, du cinéma, de l’opéra, du music-hall. Il a notamment collaboré avec Robert Pinget et Samuel Beckett, Jean-Louis Barrault, Roger Blin, Jean-Marie Serreau, Roland Petit et Laurent Terzieff.

Le don récent fait par Arikha d’un ensemble de cinquante-cinq épreuves rares, voire uniques, toujours imprimées par lui même sur des papiers recherchés, est venu compléter la collection déposée par cet artiste depuis 1974.

Né en 1929 dans l’actuelle Roumanie, Avigdor Arikha arrive en Palestine en 1944 où il travaille dans un kibboutz et commence des études d’histoire de l’art à Jérusalem. Il poursuit ensuite ses études à Paris où il s’installe en 1954.
Après une période figurative au cours de laquelle il réalise quelques gravures sur bois, dont certaines en couleurs, quelques pointes sèches et des lithographies, il entre en 1957 pour huit ans dans une phase d’abstraction essentiellement tournée vers la peinture. Il renonce à l’abstraction en 1965. Commence alors une période de travail, pendant laquelle il s’interroge sur la nature de l’œuvre d’art, cesse de peindre en couleurs, dessine à l’encre ou à la pointe d’argent et grave.

Avigdor Arikha a partagé une amitié de plus de trente ans avec Samuel Beckett dont il a illustré certains ouvrages.

Au terme d’un accord de partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, à l’occasion de son 40^e anniversaire, l’Orchestre de Paris lui a confié l’ensemble de ses archives sonores ainsi que de précieux documents écrits, comprenant notamment une collection de notes de programme de l’Orchestre depuis sa création en 1967. Désormais, tous les ans, l’Orchestre de Paris versera à la BnF les enregistrements de concerts réalisés au cours de l’année ainsi que les documents d’accompagnement sur support papier.

La veuve du peintre a fait don à la Bibliothèque nationale de France de 12 pièces (11 aquarelles et dessins ainsi qu’une affiche originale). Yves Brayer (1907-1990) a notamment réalisé les décors et/ou les costumes de plusieurs ballets de Serge Lifar créés à l’Opéra de Paris : Joan de Zarissa, l’Amour sorcier, Lucifer, Nauteos… et réalisé des portraits de divers danseurs célèbres (Yvette Chauviré, Roland Petit, Serge Lifar…).

Pierre Guérin-Ruben a fait don à la Bibliothèque nationale de France d’un bréviaire exceptionnel, le manuscrit Ruben, qui comporte 243 feuillets, enluminé de 35 initiales historiées représentant les saints ou leur martyr.

En mai 1964, Ariane Mnouchkine crée le Théâtre du Soleil, coopérative ouvrière de production. C’est le début d’une aventure théâtrale et humaine itinérante, qui s’incarne en un lieu, la Cartoucherie de Vincennes. Ariane Mnouchkine et ses amis renouvellent le genre théâtral en s’inspirant des traditions orientales, en inventant un nouvel espace scénique, en faisant de la musique un acteur à part entière du spectacle, en explorant les techniques de l’improvisation, de la danse, du mime, du masque, de l’acrobatie.

Le fonds contient majoritairement de la documentation sur les spectacles, de la conception à la réception. Il comporte aussi les costumes de scène créés pour le cycle Les Atrides.

Les héritiers d’Irène et Frédéric Joliot-Curie ont fait don à la Bibliothèque nationale de France de deux inestimables séries de documents. Un premier ensemble regroupe les correspondances familiales échangées par Pierre et Marie Curie avec leur fille Irène. Un second ensemble est composé de notes, cahiers, objets et correspondances relatifs à l’activité scientifique et professionnelle, ainsi qu’aux engagements politiques et sociaux d’Irène et Frédéric Joliot-Curie.