Un conservatoire des usages de la vidéo

Le périmètre du dépôt légal des vidéogrammes défini en 1975 est très large. Il suffit qu’une « œuvre vidéographique » ou un « enregistrement d’images animées » soit diffusé « sur le territoire français » à un public plus large que le cercle de famille pour pouvoir être conservé. À côté de l’édition vidéo commerciale, la loi permet donc la préservation d’une grande diversité d’images qui témoigne aujourd’hui de la richesse des usages de la vidéo : communication institutionnelle et d’entreprise, productions associatives, audiovisuel pédagogique, vidéos de contre-information, vidéos d’artistes…

 

Magasins du département Son, vidéo, munltimédia © Julien Perenet / BnF

Vidéo des premiers temps

À partir de la fin des années 1960, les particuliers ont pu commencer à s’équiper en vidéo. Les collectifs militants ont fait partie des premiers à s’emparer de ce matériel. Le mouvement pour les droits des femmes, en particulier, a une riche histoire de pratiques avec la vidéo : vidéo-tracts, témoignages, lectures… Dans des maisons de la culture, des villes nouvelles, des studios vidéo ont été mis en place pour faciliter la prise de parole par les habitants. La BnF conserve plusieurs fonds essentiels à la connaissance des débuts de la vidéo en France. Elle contribue à des programmes de recherche qui lui sont consacrés. Plusieurs fonds d’archives audiovisuelles ne disposent pas encore d’un instrument de recherche. Pour consulter les inventaires et les films, vous pouvez contacter le département Son, vidéo, multimédia.

Principaux fonds : Centre audiovisuel Simone de Beauvoir  – Maison de la Culture d’Orléans – Vidéogazette de La Villeneuve (Grenoble) – Centre d’action culturelle d’AnnecyVidéo 00Vidéo 0031 – Vidéo Out – Gérald et Paule Belkin (dans le catalogue général, dans BnF – Archives et Manuscrits) – Centre universitaire expérimental de Vincennes – Centre de ressources audiovisuelles de Saint-Quentin-en-Yvelines

Films de spectacle et  vidéo-danse

Les collections vidéo sont extrêmement riches dans le domaine des spectacles. Grâce au dépôt légal sont réunis les films de théâtre, de danse, d’opéra, de concerts, lorsqu’ils ont fait l’objet d’une édition commerciale. Grâce aux dons et dépôts, de grands ensembles documentaires viennent compléter cette collection. Le fonds du Grand prix international Vidéo-Danse est à signaler tout particulièrement. Entre 1988 et 2002, ce festival présente l’actualité du film de danse sous toutes ses formes. Jacques Menet, fondateur du prix, et Béatrice Gernez, son épouse, ont alors rassemblé une collection de plus de 1 700 films du monde entier qu’ils ont donnée à la BnF en 2018. Le département Son, vidéo, multimédia de la BnF conserve par ailleurs des fonds de captations inédites du Théâtre national de l’Opéra-Comique (une partie est signalée au catalogue général, l’autre est en attente d’un instrument de recherche) et de la Maison des cultures du monde. Lorsqu’elles font partie intégrante des documents de travail des metteurs en scène ou des compagnies, les captations vidéo rejoignent les collections du département des Arts du spectacle.

Audiovisuels pédagogiques

Depuis ses origines à la fin du XIXe siècle, l’image animée a été mise au service de la diffusion des connaissances. Après le « cinéma éducateur » dans l’entre-deux-guerres est venu le temps de la télévision scolaire. Grâce au Réseau Canopé, un échantillon de 700 programmes est disponible sur Gallica, parmi lesquels des films réalisés par Éric Rohmer, Nestor Almendros, Jean Douchet, Jacques Dugowson

La BnF conserve aussi une grande partie de la production audiovisuelle pédagogique parue sur supports vidéo-cassettes puis DVD en France depuis les années 1970, y compris dans des formations spécialisées. Histoire, géographie, lettres, histoire des arts, sciences, langues, pratiquement toutes les disciplines ont une histoire partagée avec l’audiovisuel. À côté des cours filmés, qui constituent des documents sur un enseignement, ces collections révèlent aussi une myriade de démarches innovantes, tel l’usage du cinéma direct qui permet de faire entrer le monde réel dans la salle de classe.

Découvrir le fonds de la radio-télévision scolaire sur Gallica

Audiovisuels d’entreprise et institutionnels

Au-delà du documentaire au sens strict, la BnF collecte également l’ensemble des productions dites de « non-fiction » telles que les films industriels, qui constituent des documents historiques d’une valeur inappréciable, ou les films de recherche scientifique. Dans ces domaines aussi, la BnF donne accès à une collection de référence d’envergure internationale.

La production audiovisuelle des entreprises, des pouvoirs publics, des ONG a connu un grand essor à partir des années 1970 : films de communication externe, interne, de formation, de prévention. Grâce au dépôt légal et à de nombreux dons, la BnF conserve la plus vaste collection de ce type en France.

Principaux fonds ou déposants : Festival national de l’audiovisuel d’entreprise de Biarritzle festival Deauville Green AwardsSpot Festivalle réalisateur Georges Pessisla société Procitella société État d’urgence Production qui a produit les films de Médecins sans frontières – l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris.