* Note importante : ces constats sont ancrés dans une période particulière, antérieure aux changements de politique d’accréditation et d’accueil des publics menés depuis 2010. Un lieu apprécié mais complexe.
Un lieu apprécié mais complexe
Les lecteurs anticipent leur venue à la BnF-Richelieu. C’est une venue motivée par un souci de rentabilité et d’efficacité. Si le site est apprécié et perçu comme chargé d’histoire, il est aussi réputé difficilement accessible. De l’accréditation à la consultation en salle, les règles et contrôles à chaque étape peuvent être vécus comme un « parcours du combattant » pour le visiteur*.
Méthodes de travail : de l’affineur au moissonneur
Dans les façons de consulter les ressources, deux profils de lecteurs se dégagent. L’ « affineur » travaille les documents in situ, tandis que le « moissonneur » accumule des reproductions numérisées dans l’optique d’une analyse ultérieure. Dans un contexte d’essor du numérique et de réduction du temps alloué à la recherche en bibliothèque, le moissonneur tend à devenir le profil dominant. Le travail sur place persiste néanmoins, car il est porteur d’un lien de socialisation essentiel pour les doctorants, souvent confrontés à la solitude de la recherche. À cet égard, le site Richelieu est perçu comme moins propice aux échanges que le site François-Mitterrand.
Un rapport renouvelé à la Bibliothèque
Avec la numérisation des ressources, le sentiment d’une possibilité de stockage illimité des documents renouvelle le rapport des publics aux ressources et à l’institution qui les conserve. Les chercheurs oscillent entre un désir d’appropriation personnelle des documents et une volonté de déléguer ces missions de stockage et d’archivage à l’institution. L’inflation des données collectées grâce au numérique pose alors un défi à la bibliothèque : celui d’améliorer la disponibilité des documents et de faciliter leur appropriation par les chercheurs et par un large public.