Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Annulé – Le cycle de conférences « Naissance d’un nouveau monde » fait le point sur les grandes mutations et les nouveaux équilibres de la carte politique de l’Europe centrale et orientale entre les deux guerres et leurs conséquences, du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à notre époque contemporaine. Cette séance est consacrée aux Juifs viennois de 1918 à la Shoah.
Ce cycle a été interrompu par le confinement du printemps 2020. Les quatre conférences qui n’ont pu avoir lieu sont reportées en 2021.
« Entre 1857 et 1910, la population viennoise a été multipliée par cinq, passant à plus de deux millions d’habitants, et la population juive de Vienne a été multipliée par vingt-huit pour représenter 8,6 % de la population totale en 1910. La modernité viennoise de la fin de siècle et du début du XXe siècle est, pour une grande part l’œuvre d’artistes, d’auteurs, de théoriciens et de scientifiques juifs. Une partie importante du public des théâtres et des concerts, des lecteurs de livres et de journaux, appartient au même milieu des Juifs assimilés à la culture allemande, ouverts aux avant-gardes et aux débats d’idées.
Depuis les années 1880, un nouvel antisémitisme de masse se propage dans tous les milieux de la société viennoise hostiles à la modernisation de la vie économique et culturelle. L’installation de Karl Lueger à la mairie de Vienne en 1897 fait de la capitale de l’Autriche-Hongrie la seule métropole européenne gouvernée par un parti antisémite.
Cette montée de l’antisémitisme et l’afflux de Juifs des provinces de l’est de la monarchie, plus traditionalistes, ont ébranlé les certitudes des Juifs viennois intégrés et assimilés de longue date. Les réponses à cette situation de crise sont très diverses, du sionisme de Herzl à la “réinvention” freudienne de l’identité juive placée sous le signe de l’esprit scientifique et d’une éthique universaliste.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la mairie de Vienne est dirigée par les sociaux-démocrates. Les antisémites continuent de plus belle à dénoncer « l’influence juive ». En mars 1938, lors de l’annexion de l’Autriche par le Reich nazi, le nombre des Juifs viennois s’élève à quelque 182 000. On estime à 126 500 le nombre des Juifs viennois ayant pu émigrer et à 49 000 le nombre des Juifs viennois déportés entre 1939 et 1945. »
Jacques le Rider
Conférence par Jacques Le Rider, École pratique des hautes études
Naissance d’un nouveau monde : l’Europe centrale et orientale entre 1918 et 1939
Les traités de paix de 1918-1920 ont profondément bouleversé le visage de l’Europe centrale et orientale, acté la fin d’empires et de dynasties pluriséculaires et permis de répondre aux aspirations souvent anciennes d’un certain nombre de peuples. Pour autant, ces traités imposés aux puissances vaincues ont aussi créé un certain nombre de nouvelles tensions dans ces jeunes Etats et inauguré un cycle de relations complexes entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est.
Dans la continuité de l’exposition L’été 14. Les derniers jours de l’ancien monde, ce cycle de conférences a pour objet de faire le point sur les grandes mutations et les nouveaux équilibres de la carte politique de l’Europe orientale après 1918. Il se penche sur l’originalité de constructions ou de mouvements politiques apparus dans ces régions largement redessinées.