Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Dans le cadre du programme « Dans les collections de la BnF », la Bibliothèque nationale de France s’associe à la Maison d’Izieu pour présenter pour la première fois, une sélection de lettres et dessins originaux des enfants réfugiés en ce même lieu de mai 1943 à la rafle du 6 avril 1944. Les pièces choisies proviennent de la collection de Sabine Zlatin, conservée depuis 1993 à la BnF, et des archives de Serge et Beate Klarsfeld.
La mémoire vivante des enfants d’Izieu
Un crime contre l’humanité
La première image que le public a souvent d’Izieu est celle de la rafle le matin du 6 avril 1944, de quarante-quatre enfants et sept adultes de la « colonie des enfants réfugiés de l’Hérault » fondée par Sabine Zlatin. Cet événement était au cœur du procès de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon, pour crime contre l’humanité, en 1987. Tous, parce qu’ils étaient juifs, furent déportés à Drancy puis vers le camp de la mort d’Auschwitz, Miron Zlatin et deux adolescents vers la forteresse de Reval-Tallinn en Estonie. Seule Léa Feldblum, éducatrice, survécut à la déportation.
Les persécutés du régime de Vichy
On connaît moins l’histoire qui précède : les parcours douloureux de ces enfants et adultes réfugiés de toute l’Europe et de français déchus par Vichy de leur nationalité, tous stigmatisés comme étrangers, internés pour certains dès 1940 dans les camps d’internement de Rivesaltes, Agde, Gurs…
En 1941, elle-même réfugiée à Montpellier (Hérault), Sabine Zlatin s’est engagée comme assistante sociale auprès de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), pour sortir de ces camps les plus jeunes afin de les placer dans des familles d’accueil, des pensionnats, des homes d’enfants.
Le refuge d’Izieu
À partir de l’été 1942, servant les objectifs génocidaires des nazis, le gouvernement de Vichy livre hommes, femmes et enfants, de tous âges, étrangers et français. Sabine Zlatin choisit au printemps 1943 d’installer ses protégés dans la zone d’occupation italienne. Située à Izieu dans l’Ain, à l’écart du monde, dans la campagne du Bugey, la colonie accueillera 105 enfants.En novembre 1943, les nazis investissent la région, les rafles se multiplient. Sabine Zlatin cherche depuis le début de l’année 1944 les solutions pour une dispersion prévue le 11 avril. Le 6 avril, les hommes de Klaus Barbie arrivent à Izieu.
L’œuvre de mémoire
Trois semaines après la rafle, Sabine Zlatin retourne dans la maison et, premier acte de mémoire, y recueille les lettres des enfants, leurs dessins, des photographies. En 1988, elle fonde l’association du Musée-mémorial d’Izieu, qui crée l’actuelle Maison d’Izieu inaugurée en 1994. Pour des raisons de conservation, elle choisit en 1993 de donner sa collection à la Bibliothèque nationale qui l’accueille comme un trésor de la mémoire nationale.
La collection Sabine Zlatin de la BnF réunit des archives relatives à sa vie personnelle et à son action dans le sauvetage des enfants, parmi lesquelles des documents liés à l’histoire de la colonie, de sa création à la rafle, puis à l’œuvre mémorielle. Les documents laissent entrevoir la vie quotidienne à Izieu, ses vicissitudes et ses moments d’insouciance et de joie.
La présente exposition propose grâce à 17 lettres et dessins issus des collections de la BnF, 3 dessins et 2 lettres de Georgy Halpern prêtées par Me Serge Klarsfeld d’approcher l’univers de ces enfants, et, à travers leurs créations picturales, d’entrevoir leur imaginaire à travers leurs écrits, d’entendre leurs voix, de connaître leurs liens d’amitié, leurs jeux, leurs vœux, leurs espoirs.
En savoir plus sur le site de la Maison d’Izieu
Dans les collections de la BnF
Chaque année, la BnF présente dans des établissements patrimoniaux une sélection d’œuvres issues de ses collections et fait partager ses richesses à un plus large public. Révélant des œuvres choisies pour leur valeur emblématique, leurs liens avec un événement ou avec des collections locales, le programme « Dans les collections de la BnF » vise à développer des partenariats scientifiques et pédagogiques avec d’autres institutions.
Commissariat
- Stéphanie Boissard, responsable recherche, documentation et archives à la Maison d’Izieu
- Loïc Le Bail, conservateur en chef, département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France
- Gennaro Toscano, conseiller scientifique pour le musée, la recherche et la valorisation, direction des Collections, BnF
autour de l’exposition
- Conférence « Les enfants d’Izieu » Mercredi 13 avril 2022 à 18 h – François-Mitterrand
À l’occasion de cette exposition, la Maison d’Izieu présente un court-métrage d’animation réalisé à partir des dessins du film Ivan Tsarawitch et la BnF publie un facsimilé du document original.
278,6 × 13 cm
15 €
La BnF publie, en partenariat avec la Maison d’Izieu, l’ouvrage « On jouait, on s’amusait, on chantait » Paroles et images des enfants d’Izieu, 1943-1944, centré sur la vie quotidienne des enfants à Izieu.
18,5 × 23 cm, broché
224 pages, 120 illustrations
29 €
Informations pratiques
Horaires
Du 6 avril au 1er juillet 2022
lundi au vendredi 9 h – 17 h 30
Samedi 14 h – 18 h
Dimanche 10 h – 18 h
Du 2 au 6 juillet 2022
Du lundi au dimanche 10 h – 18 h 30
Ces horaires sont susceptibles d’être modifiés, consulter le site de la Maison d’Izieu
Accès
Maison d’Izieu
70, route de Lambraz, 01300 Izieu
À 1 h de Lyon, Grenoble, Bourg-en-Bresse et Genève
www.memorializieu.eu