Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Depuis ses premières gravures à la fin des années 80 jusqu’aux recherches les plus récentes, l’œuvre protéiforme de Françoise Pétrovitch questionne avec autant de subtilité que d’acuité l’univers de l’enfance et de l’adolescence, la féminité ou encore l’intimité. Naviguant entre intériorité et extériorité, inquiétude et légèreté, force et fragilité, l’artiste interroge les façons d’être au monde. Son trait singulier sillonne l’entre-deux et raconte la dualité des existences. La BnF présente une centaine de pièces emblématiques de son œuvre graphique : estampes, livres d’artistes, dessins et croquis, œuvres anciennes ou très récentes, parfois inédites, de formats et de techniques variés.
L’exposition en détails
Aux côtés du dessin, de la sculpture, de la céramique et de la peinture, l’estampe constitue un espace de recherche essentiel dans la pratique de Françoise Pétrovitch. Reconnue pour sa maîtrise de toutes les ressources des procédés d’impression, elle a été invitée, dans le cadre de la commande publique, à créer des gravures chez des imprimeurs de renom, pour la Chalcographie du Louvre, le Centre national des arts plastiques ou encore le MAC/VAL. Enseignante à l’école supérieure Estienne de Paris, Françoise Pétrovitch a été récemment exposée à la Galerie des enfants du Centre Pompidou avec l’installation interactive Passer à travers.
L’exposition présente près de 75 estampes : gravures, sérigraphies, lithographies et 16 livres d’artiste réalisés par Françoise Pétrovitch, œuvres de formats modestes ou monumentaux, anciennes ou récentes, inédites parfois. Elle les met en dialogue, dans un jeu d’associations et de contrepoints, avec une quinzaine de céramiques et de grands dessins fluides au lavis d’encre, révélant les motifs récurrents dans le travail de l’artiste. Figures humaines et animales, formes hybrides, fragments, changements d’échelle et cadrages audacieux, subtilité des couleurs et des transparences composent un univers marqué par la dualité dans lequel cohabitent humour et gravité, force et vulnérabilité, angoisse et merveilleux.
Le parcours de visite est construit autour de trois atmosphères évoquant trois attitudes face au monde. Derrière les paupières ouvre l’exposition sur les images d’une intériorité silencieuse et hors du temps, les figures aux yeux clos ou masqués et les paysages imaginaires des séries des Nocturnes, des Sommeils ou des Iles. Dans Tout s’y passe à l’envers, un joyeux rassemblement d’estampes et de céramiques suggère, entre provocation et pudeur, l’incertain, l’ambivalence, les tensions entre rêve et réalité qui caractérisent l’adolescence, cet entre-deux entre l’enfance et l’âge adulte. Les éditions, livres et estampes regroupées dans Entendre les bruits du monde évoquent enfin une relation à l’autre volontaire, en prise sur l’actualité. Le rapport à la réalité se construit dans l’échange, s’exprime par les mots, ceux des auteurs dont les textes accompagnent les dessins de l’artiste, ceux imprimés sur les pages de cahiers d’écoliers réemployées en gravure, ceux entendus à la radio que restituent les croquis saisis sur le vif de Radio Pétrovitch.
Françoise Pétrovitch, figure montante de la scène artistique contemporaine est présente depuis plusieurs années dans les collections de la BnF, qui conserve un fonds exceptionnel de quelques millions d’estampes, des origines jusqu’au XXIe siècle.
Le département des Estampes et de la photographie de la BnF conserve une collection d’images unique par sa richesse, représentative à la fois des siècles passés et de la création contemporaine. Elle réunit plus de 15 millions de documents iconographiques de types très variés : dessins, estampes, photographies, affiches, étiquettes, cartes postales, échantillons de tissu, cartes à jouer…
Les collections d’estampes, qui se comptent par plusieurs millions, sont caractérisées par leur abondance, leur variété et leur représentativité. Ce fonds exceptionnel rassemble des pièces depuis les origines jusqu’au XXIe siècle, toutes les techniques et toutes les écoles de cet « art du multiple » sont représentées.
Institué en 1537 pour les livres imprimés, le dépôt légal est étendu à l’estampe dès 1642 : il est alors perçu à la fois comme une source d’enrichissement et un moyen de contrôler la production imprimée. Aujourd’hui près de 1200 estampes intègrent chaque année les collections de la BnF (65% grâce au dépôt légal, le reste par des dons ou acquisitions). La BnF conserve ainsi une collection sans équivalent, qui reflète les tendances et les goûts de l’époque, toutes techniques confondues. L’institution veille à valoriser ce fonds à travers des expositions qui permettent souvent de compléter les collections par des dons d’œuvres n’entrant pas dans le champ du dépôt légal. Après Jean-Michel Albérola en 2009 et Miquel Barceló en 2016, Françoise Pétrovitch est mise à l’honneur au moment où sa dernière série d’estampes, réalisée par l’éditeur MEL Publisher, intègre les collections de la BnF.
Commissariat
Cécile Pocheau-Lesteven, conservateur en chef au département des Estampes et de la photographie, BnF
Partenaires institutionnels
Cette exposition inaugure un partenariat avec le Fonds Hélène & Edouard Leclerc, qui présente dans ce contexte une rétrospective du travail de Françoise Pétrovitch à Landerneau (29), à partir de décembre 2020.
Partenaires Presse
En partenariat avec Libération, L’Œil, Télérama
Infos pratiques
En raison du plan Vigipirate, seule l’entrée Est du site est accessible.
Horaires
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi :
10 h - 19 h
Dimanche :
13 h - 19 h
Fermé le lundi, les jours fériés et les samedis 24 et 31 décembre 2022. Fermeture des caisses à 18 h.
Accès
Bibliothèque François-Mitterrand – Galerie 1
Quai François Mauriac,
75706 Paris Cedex 13
Tarifs
Événements autour de l'exposition
Françoise Pétrovitch en vidéo
L’artiste revient, dans cette vidéo, sur l’une des thématiques qui traversent ses créations, la période de l’adolescence ; sur la technique qui se trouve au cœur de la plupart de ses créations, le dessin ; sur l’une des techniques qu’elle a explorées, la céramique ; et sur son projet artistique intitulé « Radio Pétrovitch », pour lequel elle a réalisé chaque jour, durant deux années, un dessin en réponse à la première information entendue le matin sur la chaîne de radio France Inter.
Revue de presse
Le songe, l’imaginaire et les fantômes vous enlacent avec douceur. Une expérience de beauté et de silence.
La BnF expose une centaine de pièces imprimées emblématiques d’une œuvre à la fois onirique et sensuelle, dessinant des paysages qui sont aussi intérieurs, peuplés de fantômes. « Derrière les paupières », l’imaginaire est un songe silencieux.