Cette exposition est fermée durant la période de confinement.
Pendant plus de trente ans, Josef Koudelka a sillonné 200 sites archéologiques du pourtour méditerranéen, dont il a tiré des centaines de photographies panoramiques en noir et blanc. La BnF expose un ensemble inédit de 110 tirages exceptionnels intitulé « Ruines », révélant toute la force et la beauté du lexique visuel d’un des derniers grands maîtres de la photographie moderne.
Exposition virtuelle
Cette visite virtuelle plonge le visiteur dans une reproduction numérique de l’exposition Josef Koudelka. Ruines qui s’est tenue à la Bibliothèque nationale de France à l’automne 2020. L’exposition a été captée par une caméra permettant des prises de vues à 360°. Une soixantaine de points de vue ont été réalisés. Toutes les photographies sont zoomables pour permettre une immersion totale. Le visiteur peut se déplacer d’un point de vue à l’autre et accéder aux textes sur les cimaises et aux images des œuvres avec les informations techniques associées.
L’exposition en détails
Projet sans équivalent dans l’histoire de la photographie, la série Ruines est le résultat d’un travail personnel au cours duquel Josef Koudelka a parcouru dix-neuf pays pour photographier les hauts lieux de la culture grecque et latine, berceaux de notre civilisation. De la France à la Syrie, en passant par le Maroc, la Sicile, la Grèce ou la Turquie, ce sont 110 immenses photographies panoramiques en noir et blanc, jamais montrées jusqu’ici, qui livrent le regard de Koudelka sur la beauté chaotique des ruines, vestiges de monuments transformés par le temps, la nature, la main de l’homme et les désastres de l’Histoire.
Le panorama est devenu au fil du temps la signature des paysages de Josef Koudelka. Celui-ci en fait un usage singulier à même de restituer l’image ambivalente de la ruine. Ces images fragmentaires et bouleversées, en plongée ou en contreplongée, alternant des vues lointaines, des gros plans et des jeux d’ombre, guident le spectateur sur des sites maintes fois reproduits et réfutent l’impression de déjà vu par le regard inédit du photographe.
Koudelka ne souhaite pas immortaliser les ruines antiques, les figer dans une vision romantique, mais au contraire revenir encore et toujours sur les mêmes lieux pour en enregistrer les évolutions liées au passage destructeur du temps et des hommes, de la nature qui reprend ses droits. Ces paysages sont une ode aux ruines de la Mare Nostrum et nous interpellent sur la nécessité de sauvegarder l’héritage de cette civilisation – dont certaines des traces photographiées par Koudelka ont aujourd’hui disparu, comme à Palmyre. Ce qui l’anime, c’est la recherche de la beauté, une beauté qui à l’instar de celle des ruines antiques, résiste.
Cette exposition est accompagnée d’un don exceptionnel consenti par le photographe au département des Estampes et de la photographie de la BnF de près de 170 tirages issus de cette même série.
Commissariat
Héloïse Conésa, conservatrice au département Estampes et photographie, BnF
Bernard Latarjet, administrateur culturel
Partenaires institutionnels
Exposition réalisée en collaboration avec l’agence Magnum Photos
Avec le soutien de la Fondation Louis Roederer, Grand Mécène de la Culture
En partenariat avec Picto Foundation et Ilford Lumière
Partenaires Presse
En partenariat avec ARTE, La Croix, Les Inrocks, Beaux-Arts et France Info
La scénographie de Jasmin Oezcebi et le choix des oeuvres ont été pensés en osmose. Dans l’exposition, le parcours n’obéit à aucune logique, si ce n’est celle de mettre en avant le regard singulier de Koudelka. Sont rassemblées des images qui appartiennent à des sites différents mais qui fonctionnent très bien ensemble formellement, esthétiquement.
Le visiteur découvre donc avant tout une installation photographique. Celle-ci mime le principe d’un site de fouille dont un fascicule distribué à l’entrée de l’exposition livre les clés de lecture. La scénographie alterne de grands panoramiques suspendus présentés selon une alternance de diptyques, de triptyques et des panoramiques de plus petits formats, posés sur des socles, proches du sol, que l’on voit ainsi en surplomb.
Un troisième niveau complète cette installation avec les panoramiques verticaux accrochés sur les cimaises qui s’affirment comme des fenêtres sur le paysage. À la fois tellurique et aérien, cet agencement assez spectaculaire rejoue l’idée d’un théâtre de la vision : c’est comme si le visiteur voyait les sites antiques se déployer sous ses yeux.
Tous ces formats et ces différences de niveaux permettent de jouer avec des effets de perspective, engagent le regard du spectateur, l’invitent à créer ses propres associations. »
En refusant d’investir les codes traditionnellement attachés aux panoramiques – la vision englobante qui place l’homme au centre, le regard parfaitement aligné sur l’horizon -, en renonçant au réconfort sublime de la ruine romantique, Josef Koudelka opte pour des vues basculées, complexes, où s’architecture néanmoins un désordre des ruines. Son regard étaie l’ensemble et construit ce qui reste à dire de la beauté du monde.
Fragile et pourtant toujours là, trace pérenne et métaphore du temps qui passe, la ruine condense tous les contraires. Servie par un noir et blanc contrasté, elle devient le motif photographique par excellence, celle d’un émerveillement inquiet face à un paysage à la fois tourmenté et à la beauté sereine, d’où l’homme est absent mais présent partout, en creux.
Héloïse Conesa, conservatrice au département des Estampes et de la Photographie, commissaire de l’exposition.
Ruines
Éditions Xavier Barral / BnF
Parution le 3 septembre 2020
368 pages, 170 photographies | 55 €
Présentation vidéo de l’exposition
Informations pratiques
En raison du plan Vigipirate, seule l’entrée Est du site est accessible.
Horaires
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi :
10 h - 19 h
Dimanche :
13 h - 19 h
Fermé le lundi et les jours fériés. Fermeture des caisses à 18 h.
Accès
Bibliothèque François-Mitterrand – Galerie 2
Quai François Mauriac,
75706 Paris Cedex 13
Tarifs
L'exposition en images
Conférences
Revue de presse
Pendant près de trente ans, Josef Koudelka a photographié 200 sites archéologiques du pourtour méditerranéen, dont il a tiré des centaines de panoramiques en noir et blanc. La BnF en présente un ensemble inédit intitulé « Ruines », qui révèle toute la beauté du lexique visuel de l’artiste.
La ruine romantique porte toujours un regard sur le passé. Ce qui fait la différence avec sa représentation chez Koudelka, c’est que pour lui, la ruine, qui traverse son histoire de photographe paysagiste, est aussi un miroir tendu au monde contemporain.
La BnF met ainsi à l’honneur l’un des derniers grands maîtres de la photographie moderne, un photographe à l’œuvre monumentale, qu’Henri Cartier-Bresson considérait comme son « frère » en photographie et dont il avait décelé l’« œil de peintre ».
Sa présentation, pour la première fois aussi étendue, à l’aide de la scénographie percutante de Jasmin Oezcebi, met le visiteur de plain-pied avec la puissance évocatrice des œuvres.
La singularité et la modernité des photographies de Josef Koudelka réside dans le choix du panorama qui met en avant des jeux d’ombres et de lumières, des vues en contre-plongée et des plans en enfilade comme pour mieux effacer toute impression préalable de ces lieux renommés.
Une exposition qu’il ne faut rater sous aucun prétexte et qui emportera le visiteur vers des gouffres intemporels à nouveau réactivés grâce à l’œil quasi-infaillible de Josef Koudelka.
À l’occasion de Ruines, l’exposition de photographies de Josef Koudelka à la BnF, nous explorons avec l’historien Johann Chapoutot le pouvoir symbolique des vestiges de nos civilisations. Ou comment la ruine fige dans le présent le poids du passé et l’anticipation du futur.
L’accrochage est impressionnant : au centre de la salle, 40 tirages horizontaux monumentaux suspendus nous plongent dans ce monde de ruines saisi de façon obsessionnelle par Josef Koudelka de la France à la Syrie, du Maroc à la Grèce.
Koudelka choisi des perspectives surprenantes qui, par une connotation d’instabilité, de surfaces bancales malgré leur grandeur, fait disparaître l’effet impressionnant et remarquables de ces sites historiques.
Plutôt que des expériences locales diverses, c’est l’idée même de ruine à laquelle nous sommes ici confrontés.