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À l’occasion de l’exposition Le Théâtre de Troie. Antoine Coypel, d’Homère à Virgile consacrée à l’artiste pour célébrer le tricentenaire de sa mort, le musée des Beaux-Arts de Tours expose une série de douze estampes, prêtées par la BnF, restituant les compositions perdues de Coypel pour la galerie d’Énée au Palais-Royal.
Lorsqu’en 1692 Louis XIV attribue le Palais-Royal à son frère, Monsieur, duc d’Orléans, celui-ci s’engage rapidement dans l’embellissement de son nouveau domaine. Entre 1698 et 1700, il fait construire par Mansart (1646-1708), le long de la rue de Richelieu, une « Galerie neuve », longue de 46 mètres et haute d’au moins quatre mètres. Puis son fils, le futur Régent, entreprend de faire décorer ce vaste vaisseau par son premier peintre, Antoine Coypel (1661–1722).
Le thème choisi est l’histoire d’Énée, héros troyen promis à créer la future ville de Rome. L’Énéide de Virgile est alors à la mode et Coypel utilise avec talent cette histoire où les dieux de l’Olympe orientent, selon leurs caprices, faits de guerre et amours malheureuses.
De 1701 à 1705 environ, l’artiste réalise un immense plafond peint où Vénus supplie le roi des dieux de protéger Énée de la colère de Junon. Il complète cette Assemblée des dieux par six autres compositions sur la voûte, puis, plus de dix ans plus tard, par sept tableaux ornant le mur ouest de la galerie.
Mais peu à peu, le goût pour les séduisantes beautés mythologiques de Coypel s’estompe. C’est maintenant un retour aux sources de l’Antiquité qui a les faveurs du public : des formes plus simples chassent les excès de la période baroque. Lorsqu’à partir de la fin des années 1770, le duc de Chartres, futur Philippe-Égalité, décide de réaménagements massifs dans le Palais-Royal, il n’a aucun scrupule à détruire la galerie d’Énée. Seuls sont sauvés les sept tableaux du mur occidental qui iront décorer, pour un temps, le château de Saint-Cloud. Le musée Fabre de Montpellier en conserve aujourd’hui trois ; les quatre autres sont au Louvre.
Que reste-t-il de ce chef-d’œuvre, en dehors de ces toiles ? Des dessins préparatoires pour la plupart au département des arts graphiques du Louvre, quelques esquisses du plafond conservées au musée des Beaux-Arts d’Angers et au musée Réattu d’Arles, ainsi qu’une série de douze estampes réalisées du vivant de l’artiste, dont la BnF possède une suite complète.
Dès 1706, Coypel décide de faire graver la galerie d’Énée et s’adresse aux meilleurs spécialistes (Tardieu, Picart, Duchange) qui vont œuvrer à la réalisation de planches qui figurent parmi les chefs-d’œuvre du genre. Grâce à leurs matrices conservées au musée du Louvre, il est aujourd’hui possible de redécouvrir ce lieu grandiose. Une maquette numérique 3D, réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le musée de Tours et le musée Fabre de Montpellier, en offre pour la première fois une proposition de reconstitution virtuelle en trois dimensions.
Commissariat
- Hélène Jagot, conservatrice du patrimoine et directrice des musées et château de Tours
- Jessica Degain, conservatrice du patrimoine chargée des collections XVIIIe - XIXe siècles du musée des Beaux-arts de Tours
- Guillaume Kazerouni, conservateur, chargé des collections anciennes (peintures et dessins) du musée des Beaux-arts de Rennes
- Corinne Le Bitouzé, conservatrice générale, adjointe à la directrice du département des Estampes et de la photographie de la BnF
- Gennaro Toscano, conseiller scientifique pour le Musée, la recherche et la valorisation, direction des Collections, BnF
Présentation vidéo par le Musée des Beaux-Arts de Tours
Informations pratiques
Horaires
De mardi à dimanche :
de 9 h à 12 h 45 et de 14 h à 18 h
Le lundi :
ouverture à 9 h 30
Accès
Musée des Beaux-Arts de Tours
18, place François-Sicard, 37000 Tours