Disparu trop jeune, il y a tout juste 40 ans, Georges Perec a profondément marqué la littérature des XXe et XXIe siècles.
À l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort, le 3 mars 2022, divers hommages lui seront rendus, notamment une « tentative d’épuisement d’un lieu planétaire » sur les réseaux sociaux.
Remarqué dès son premier roman, Les Choses, roman « sociologique » de facture flaubertienne, il reçoit le prix Renaudot en 1965. En 1966, il publie un bref récit truffé d’inventions verbales, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? Il est coopté l’année suivante à l’OuLiPo (Ouvroir de littérature potentielle), dont il devient l’une des figures majeures.
Une figure majeure de l’Oulipo
Il pratique ensuite une écriture ludique dont l’exemple le plus marquant est La Disparition (1969), un long roman dont la lettre e est totalement absente. Perec aime à créer de nouvelles formes, et multiplie les contraintes narratives et sémantiques pour générer ses fictions, par exemple dans La Vie mode d’emploi, son roman le plus ambitieux, construit comme une succession d’histoires combinées à la manière des pièces d’un puzzle, qui reçoit en 1978 le Prix Médicis.
Mais ce goût pour l’aspect formaliste de l’écriture ne doit pas occulter la dimension intime et tragique de son œuvre, liée à l’histoire de ses parents, qu’il a perdus très jeune : d’origine juive polonaise, son père est mort au front en 1940 et sa mère en déportation à Auschwitz en 1942. En 1975, il publie W ou le souvenir d’enfance, un texte d’inspiration plus directement autobiographique écrit à leur mémoire.
Toute l’œuvre de Georges Perec, romancier mais aussi cinéaste, avec notamment Un homme qui dort (1974) est ainsi profondément animée par une quête identitaire perpétuelle, et l’angoisse de la disparition. Son œuvre s’articule ainsi autour de trois champs : le quotidien, l’autobiographie, le goût des histoires.
Georges Perec à la BnF
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